part

I. PART

nom féminin
Étymologie : ixe siècle. Issu du latin pars, partis, de même sens.
↪ voir aussi : II. Part (n. m.)

I.

I. Portion d’un tout.
1.  Partie d’un ensemble que l’on divise entre plusieurs personnes pour donner son dû à chacun. Découper un gâteau en six parts. Recevoir une part des gains, des bénéfices. On a fait trois parts de cet héritage. Réclamer, céder sa part. Avoir la meilleure part. La part du pauvre, nourriture qu’on prélevait sur le repas pour la réserver au nécessiteux qui pourrait frapper à la porte ; fig., la plus petite, la plus modeste des parts.
▪  Spécialement. Marque de domaine : droit. Portion d’une universalité ou d’un bien indivis qui est attribuée à un copartageant. Part de succession, part de communauté. Part virile, obtenue en divisant l’ensemble des biens par le nombre des ayants droit (on dit aussi Portion virile). Quote-part, voir ce mot. – Marque de domaine : droit commercial. Part sociale ou part d’intérêt, fraction du capital social appartenant à chacun des associés d’une société en fonction de son apport et, par métonymie, titre représentant cette fraction. Détenteur, porteur de parts. – Marque de domaine : fiscalité. Unité servant au calcul de l’impôt sur le revenu. Le nombre de parts est déterminé par la composition du foyer fiscal.
▪  Fig. Se dit d’une certaine proportion ou quantité de ce qui peut être commun à plusieurs personnes. C’est une responsabilité dont je veux avoir ma part. Je veux prendre ma part de vos soucis, de vos joies. Pour ma part, en ce qui me concerne.
2.  Par extension. Dans un sens très général, désigne aussi toute partie d’un ensemble quelconque. Il a dépensé une part de sa fortune. Chacun a sa part de chances, sa part d’épreuves. Payer sa part des frais. Cette entreprise ne détient qu’une faible part du marché. La part d’audience d’une station de radio, d’une chaîne de télévision. Part patronale, syn. de Cotisations patronales, voir Patronal.
3.  Loc. À la part, se dit, sur un bateau de pêche, lorsque l’armateur, le patron et l’équipage se partagent, selon un barème convenu, le produit de la campagne. Naviguer à la part, être à la part. À part entière, se dit d’une personne qui perçoit une somme proportionnelle à une part des bénéfices d’une société. Cet acteur de la Comédie-Française est sociétaire à part entière. Fig. Jouir d’un droit, d’un privilège à part entière, sans restriction. Citoyen à part entière.
▪  Loc. verb. Avoir part à, contribuer à, concourir à. Il a eu part à la dépense. Il a eu la part principale, la première part, il n’a eu aucune part à cet ouvrage. On dit, dans le même sens, Être ou Entrer pour une part dans. Il est, il entre pour une part, pour une grande part dans ce succès. Lorsque le verbe Avoir est accompagné de la négation ne… pas, l’usage est d’employer avec Part la préposition à valeur partitive de. Il n’a pas eu de part à cet ouvrage.
▪  Prendre part à, participer à. Il a pris part au complot. Prendre part à signifie aussi, figurément, Prendre intérêt à. Quelle part prenez-vous à cette affaire ? Je prends part à votre douleur, à tout ce qui vous touche.
▪  Prendre en bonne part, en mauvaise part, trouver bon, trouver mauvais, interpréter en bien ou en mal. Il a pris en bonne part votre remarque. Prendre un propos en mauvaise part. Votre intérêt est pris en mauvaise part et passe pour de l’indiscrétion. Ce mot se prend tantôt en bonne, tantôt en mauvaise part, on peut l’employer de manière laudative ou péjorative.
▪  Faire part de quelque chose à quelqu’un. Anciennement. Partager avec lui quelque chose. Il a fait part de son bien aux pauvres. Aujourd'hui. Communiquer quelque chose à quelqu’un, l’en informer. Quand vous aurez des nouvelles, faites-m’en part. Faites-nous part de votre sentiment, de votre opinion là-dessus. Il m’a fait part de ses regrets, de ses craintes. En termes de diplomatie, Donner part de quelque chose, en faire l’objet d’une communication officielle. L’ambassadeur n’a pas encore donné part de cette nouvelle.
▪  Une lettre, un billet de faire part ou de faire-part et, elliptiquement, un faire-part, voir ce mot.
4.  Expr. fig. La part du lion, voir Lion. La part des anges, la proportion d’un alcool qui disparaît des fûts par évaporation. Faire la part de, tenir compte de. Il a commis une erreur, mais il faut faire la part de la jeunesse. Faire la part du hasard, tenir compte des difficultés imprévues qui peuvent se rencontrer. Faire la part des choses, prendre en considération les circonstances. Faire la part du diable, ne pas juger avec trop de rigueur, mais en ayant égard à la faiblesse humaine. Faire la part du feu, voir Feu I. Faire la part belle à quelqu’un, l’avantager dans un partage ou, plus généralement, le favoriser. Fam. Il n’en donnerait pas, il n’en jetterait pas sa part aux chiens, il ne veut pas renoncer à ce qui lui revient. Avoir part au gâteau, réclamer sa part du gâteau, avoir, réclamer ce qu’on estime être son dû, une fraction des bénéfices, des profits, des avantages.

II.

II. Portion de l’espace.
1.  Lieu, endroit (en français moderne, est toujours précédé d’un adjectif indéfini). Je vous suivrai quelque part que vous alliez, en quelque part du monde que vous alliez. Il est parti autre part, ailleurs. On a beau chercher, on ne le trouve nulle part. J’ai lu cela quelque part, dans quelque écrit.
▪  Loc. adv. De part et d’autre, de toute part ou de toutes parts, de côté et d’autre, de tous côtés. Il a couru de part et d’autre, de toute part en quête de renseignements. J’ai ramassé cela de part et d’autre. Des nouvelles arrivent de toutes parts. Fig. Après avoir tout examiné de part et d’autre, j’ai pris ma décision. De l’une et de l’autre part, je vois de grands avantages. Je ne vois qu’inconvénients de toute part.
▪  D’une part… d’autre part…, pour introduire une alternative, ou pour exposer deux aspects, deux éléments différents d’une question. D’une part, il considérait que… d’autre part, il envisageait que… Dans un contrat, un procès. Transaction entre X d’une part et Y d’autre part. D’autre part s’emploie parfois seul pour marquer qu’on aborde une autre étape d’un raisonnement, d’un exposé.
▪  De part en part, d’un côté jusqu’à l’autre. La lame traversa le bras de part en part.
▪  À part, séparément, isolément. Mettez cela à part. Prendre quelqu’un à part pour lui parler. Mis à part, voir Mettre. Plaisanterie à part, blague à part. Marque de domaine : théâtre. À part, forme vieillie d’Aparté ou En aparté, qui s’emploie toujours dans les indications scéniques (didascalies). Fam. À part moi, à part soi, en moi-même, en soi-même, par-devers soi. Je disais à part moi. Examinons bien, disait-il à part soi.
▪  Loc. adj. À part, séparé, distinct ; par extension, différent, particulier. Avoir une place à part. Un tiré à part, texte, article publié dans une revue ou un recueil et qu’on imprime séparément à l’usage de l’auteur. Tiré à part numéroté. Adresser en hommage un tiré à part. C’est un fait à part, qu’il faut considérer isolément. Faire bande à part, Faire chambre à part, voir Bande, II Chambre. C’est un homme, un esprit à part, que son caractère, ses qualités distinguent de tous les autres. Il est tout à fait à part, original ou, péj., étrange, bizarre.
▪  Loc. prép. Excepté, hormis. À part quelques auteurs classiques, j’ai renoncé à la lecture. Il ne voit plus personne à part moi. Fam. À part ça, quoi de neuf ?
2.  Par extension. Se dit de la personne qui est à l’origine de quelque chose. De quelle part vient cette information ? Un message est arrivé de la part de votre avocat. Saluez-le de ma part, en mon nom. Je le sais de bonne part, d’une personne digne de foi. De quelque part que vienne l’aide, elle nous sera utile.
▪  Loc. adv. On est satisfait de part et d’autre. D’une part et d’autre part, de l’une et l’autre part, le ton était courtois. J’ai reçu des félicitations de toute part ou de toutes parts.
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