sans-patrie

PATRIE

nom féminin
Étymologie : xvie siècle. Emprunté du latin patria (terra), « (pays) natal, (pays) des pères ».
■  Territoire où est établie une communauté dont les membres sont unis par le sentiment d’une même origine, d’un destin partagé, et par les traditions, les coutumes, les modes de pensée, de vie, d’expression qui constituent leur patrimoine collectif ; le pays où une personne est née, dans lequel ont vécu ses ancêtres (s’écrit parfois avec la majuscule). Chérir, servir sa patrie. Défendre le sol de sa patrie. Verser son sang, mourir pour la patrie. Consacrer ses efforts au relèvement de la patrie. Être né, vivre exilé loin de sa patrie. Prendre les armes contre sa patrie. « Honneur et Patrie », devise des armées françaises. « Allons, enfants de la patrie », premier vers de La Marseillaise. Le 11 juillet 1792, devant l’invasion de la France, l’Assemblée législative décréta la patrie en danger et décida la levée de 50 000 hommes. « On n’emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers », réponse de Danton à ceux qui le pressaient de fuir à l’étranger, en mars 1794. « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », formule officielle d’hommage à ceux qui firent la gloire de la nation, inscrite au fronton du Panthéon, à Paris. Marque de domaine : Antiquité romaine. Père de la patrie, voir Père. – Marque de domaine : histoire. Autels de la patrie, voir Autel.
  Titres célèbres : Patrie, ouverture de Georges Bizet (1874) ; Ma Patrie, cycle de poèmes symphoniques de Bedrich Smetana (1874-1879).
▪  Loc. et expr. La mère patrie, s’emploie pour marquer l’attachement au pays où l’on est né, d’où l’on est originaire. Bien mériter de la patrie, avoir droit à sa reconnaissance pour les services qu’on lui a rendus (parfois utilisé dans une intention plaisante à l’endroit d’une personne qui s’est bien acquittée d’une tâche). Payer sa dette à la patrie (vieilli), remplir ses obligations militaires. Entendre l’appel de la patrie, prendre les armes pour la défendre. Seconde patrie, patrie d’adoption, pays d’accueil, où l’on se sent chez soi. L’Italie est sa seconde patrie. « Tout homme a deux patries, la sienne et la France », paroles prononcées par Thomas Jefferson, alors qu’il était ambassadeur des États-Unis à Paris. La patrie est partout où l’on se trouve bien, traduction d’un adage latin inspiré d’un vers d’Euripide. Vieilli. N’avoir ni foyer ni patrie, être sans patrie. Subst. Les sans-patrie.
▪  Par extension. Province, ville ou village natals (en ce sens, on dit aussi parfois Petite patrie). Rouen est la patrie de Corneille, Saint-Malo celle de Jacques Cartier. Genève, patrie de Jean-Jacques Rousseau.
▪  Fig. Athènes fut la patrie de la philosophie, la philosophie y trouva un lieu particulièrement favorable à son développement. L’Allemagne est la patrie des musiciens. Expr. La science, l’art, le talent n’ont pas de patrie (on dit aussi : n’ont pas de frontières), ils unissent les hommes sans considération de leur origine, indépendamment de leur nationalité. Vieilli. La patrie céleste, le séjour des élus, le paradis.
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