pavillon

PAVILLON

nom masculin
Étymologie : xiie siècle. Issu du latin papilio, « papillon », puis « tente, pavillon », parce que cet abri était coloré et parce que les rideaux qui le fermaient pouvaient évoquer des ailes de papillon.

I.

I. Abri de toile.
1.  Sorte de tente de forme ronde ou carrée, terminée en pointe par en haut, qui servait jadis au campement des gens de guerre. Les pavillons étaient ordinairement faits de coutil. Le mât, les cordages d’un pavillon.
2.  Dais garni de tentures, de draperies. Pavillon de lit.
3.  Marque de domaine : liturgie catholique. Pièce d’étoffe précieuse dont on recouvre le ciboire. S’est dit aussi, dans certaines églises, d’un tour d’étoffe couvrant le tabernacle.

II.

II. Petit ouvrage d’architecture.
1.  Bâtiment isolé ou partie de bâtiment se distinguant par sa hauteur, sa décoration, etc., qui est ordinairement de plan carré et dont la forme évoque celle d’un pavillon d’armée. Pavillon de chasse. Pavillon d’angle. Les pavillons de Rohan, de Marsan, de Flore du palais du Louvre. Les pavillons d’un hôpital.
  Titre célèbre : Le Pavillon des cancéreux, d’Alexandre Soljenitsyne (1968).
▪  Spécialement. Toit, comble en pavillon, toit, comble à quatre versants évoquant une tente.
▪  Par extension. Se dit aussi de certains bâtiments légers, ou de ceux qui sont construits à titre provisoire. Un parc orné de pavillons. Pavillon de verdure, dans un jardin, abri recouvert de plantes grimpantes. Les pavillons d’une exposition, d’un village olympique.
2.  Maison individuelle construite à la périphérie des villes. Un pavillon entouré d’un jardin. Pavillon de banlieue. Une rue bordée de pavillons de brique, de meulière.
3.  Nom donné au bandeau de tôle, de bois, etc. qui dissimule les lames d’une jalousie, d’un store, lorsqu’ils sont relevés. Désigne aussi la partie supérieure de la carrosserie d’un véhicule, qu’on appelle couramment Toit. Le pavillon d’une locomotive, d’une automobile.
4.  Une des trois enceintes d’un champ de courses qui sont ouvertes au public.

III.

III. Partie évasée de divers objets.
1.  Marque de domaine : musique. Extrémité évasée du tube de nombreux instruments à vent. Le pavillon d’une trompette, d’un cor. On bouche parfois le pavillon des cuivres pour obtenir un son particulier.
▪  Spécialement. Pavillon chinois, autre nom du Chapeau chinois (voir Chapeau).
2.  Extrémité évasée de divers ustensiles. Le pavillon d’un entonnoir. Le pavillon d’un porte-voix, d’un phonographe.
3.  Marque de domaine : anatomie. Pavillon de l’oreille, partie visible de l’oreille externe, qui est cartilagineuse et forme des replis. Pavillon de la trompe utérine, partie évasée de la trompe, située près de l’ovaire.

IV.

IV. Marque de domaine : marine.
1.  Pièce d’étoffe, généralement rectangulaire ou carrée, portant des couleurs, des emblèmes, que l’on hisse sur un navire pour indiquer sa nationalité, la compagnie de navigation à laquelle il appartient, le rang de l’officier qui le commande, ou pour faire des signaux (on n’utilise jamais le mot Drapeau). Envoyer, hisser le pavillon. Rentrer le pavillon, le faire descendre au coucher du soleil. Mettre le pavillon en berne, voir Berne II. Bâton de pavillon, voir Bâton.
▪  Pavillon national. Un navire battant pavillon français, britannique. Naviguer sous le pavillon des États-Unis. Loi du pavillon, loi du pays dont le navire arbore les couleurs, qui détermine le régime juridique applicable au navire, à son équipage, à ses passagers. Pavillon de complaisance, pavillon national utilisé pour rattacher fictivement un navire marchand à un État, afin de le soustraire à certaines règlementations juridiques et fiscales. Pavillon de courtoisie, voir Courtoisie. Expr. proverbiale. Le pavillon couvre la marchandise, voir Marchandise.
▪  Pavillon d’armateur, de compagnie. Pavillon particulier, d’un propriétaire, d’un club. Le pavillon noir des pirates.
▪  Pavillons du code international des signaux, permettant aux navires de communiquer entre eux ou avec la terre. Pavillons alphabétiques. Pavillons numériques (on dit aussi Flammes numériques). Pavillon de quarantaine.
▪  Marque de domaine : marine militaire. Assurer son pavillon, tirer un coup de canon en arborant le pavillon de sa nation. Amener le pavillon, le faire descendre pour marquer qu’on se rend à l’ennemi. Baisser le pavillon, voir Baisser I. Clouer le pavillon, voir Clouer. Couler pavillon haut, sombrer sans accepter de se rendre. Pavillon amiral, signalant la présence d’un amiral sur un bâtiment. Capitaine de pavillon, commandant du bâtiment à bord duquel est embarqué l’amiral.
▪  Expr. fig. Baisser pavillon, mettre pavillon bas, s’avouer vaincu, s’incliner devant l’autorité ou la force. Se ranger sous le pavillon de quelqu’un, se mettre sous sa protection.
2.  Par métonymie. Ensemble de vaisseaux ; puissance maritime ; armée navale. On est protégé, dans les parages étrangers, par le pavillon de sa nation. Le pavillon anglais domine sur ces mers.
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