réception

RÉCEPTION

nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin receptio, « action de recevoir », lui-même dérivé de recipere, « tirer en arrière ; reprendre ; recevoir ».

I.

I. Le fait de recevoir une chose qui vous a été adressée, qui vous est destinée.
La réception d’un paquet, d’une lettre. La date limite de réception des candidatures. La réservation ne sera effective qu’après la réception d’un acompte. Régler une facture à réception. La boîte de réception d’une messagerie électronique, où parviennent les courriels des correspondants. Marque de domaine : commerce. Réception des marchandises, des fournitures, procédure qui, dans un magasin ou une entreprise, consiste en un contrôle qualitatif et quantitatif des articles livrés par le fournisseur. Un entrepôt, un quai de réception. Avis de réception. Bordereau, bon de réception, document établi par le destinataire à partir de la commande et qui indique la nature et la quantité des articles effectivement reçus.
▪  Loc. Accuser réception, en parlant du destinataire d’un envoi, attester par un avis signé qu’il l’a bien reçu. Accusé de réception, voir Accusé.
▪  Spécialement. Marque de domaine : sports. Action de recevoir, en les contrôlant, la balle, le ballon lancés par un coéquipier ou un adversaire. La réception d’un service, d’une passe. Une bonne, une mauvaise réception. Au volley, la réception se fait généralement à deux mains ou avec les deux avant-bras. Désigne aussi la manière de se recevoir, de contrôler son équilibre en touchant le sol après un saut, une figure. La réception au sol. Cette gymnaste s’est blessée à la suite d’une mauvaise réception. Un tapis, un matelas de réception.
▪  Par extension. Le fait de se voir accorder, donner quelque chose. La réception d’une décoration étrangère. La réception des condoléances se fera à l’entrée de l’église. La réception d’un sacrement. La réception des ordres religieux, des ordres sacrés.

II.

II. Le fait d’être soumis à une action, d’être le siège d’un phénomène.
1.  Le fait d’être sensible à un phénomène physique et de pouvoir y répondre. La réception de la lumière par la rétine. Les muscles répondent par une contraction à la réception d’un message nerveux.
▪  Spécialement. Le fait de capter des ondes, de restituer les signaux, les sons, les images qu’elles transmettent. L’émission et la réception des ondes radioélectriques. La bonne, la mauvaise réception d’une émission radiophonique. Des interférences perturbent la réception du son, de l’image. La réception de la télévision par câbles, par fibre optique, par satellite. Réception numérique, analogique. Une antenne de réception. Poste de réception.
2.  Le fait d’être le réceptacle de quelque chose, de recueillir et contenir ce qui se déverse. La réception d’un liquide, d’une pâte dans un bac, une cuve. Un équipement aménagé pour la réception des eaux usées. Marque de domaine : hydrographie. Bassin de réception, bassin naturel en entonnoir et à forte pente, rassemblant les eaux de ruissellement tombées en altitude pour former la partie supérieure d’un torrent.

III.

III. Action d’accueillir, d’admettre quelque chose ou quelqu’un.
1.  Action d’accepter quelque chose, de l’agréer ; manière dont une chose est appréciée, reçue. L’assemblée a fait une réception houleuse à ce discours. La réception du public à ce spectacle a été enthousiaste. Marque de domaine : littérature. Théorie de la réception, qui considère que le sens d’une œuvre se construit dans un dialogue avec ses lecteurs successifs, et qui définit une méthode critique fondée sur une comparaison entre la manière dont l’œuvre a été comprise et appréciée par ses premiers lecteurs et les interprétations qui en ont été faites dans d’autres contextes socioculturels. La pensée de Hans Robert Jauss a été à l’origine de la théorie de la réception. La réception d’Ovide au xviie siècle. La réception du nô en Europe.
▪  Dans le langage juridique ou administratif. Réception de caution, acte par lequel un créancier accepte la caution présentée par un débiteur. Réception de travaux ou, simplement, réception, acte établi contradictoirement, par lequel le maître d’ouvrage reconnaît que l’exécution des travaux entrepris pour lui est satisfaisante et déclare accepter l’ouvrage, avec ou sans réserves. Réception provisoire, dont les réserves exigent l’exécution de réparations, de mise en conformité des imperfections, par opposition à Réception définitive, qui constate que les travaux demandés ont été bien exécutés. Réception de chantier. La réception d’un appartement neuf, d’un immeuble.
2.  Action, manière de recevoir, d’accueillir quelqu’un, et en particulier une personne venue pour une visite ou pour une audience, une consultation. Avoir ses heures, ses jours de réception. Le vendredi était le jour de réception de Mme Necker ou, elliptiquement, son jour. Donner, organiser une réception. Être convié à une réception. La réception des clients, des patients. Faire bonne, mauvaise réception à quelqu’un. Réception cordiale, chaleureuse, glaciale.
▪  Spécialement. Accueil officiel, accompli avec un certain cérémonial, un certain apparat ; réunion de personnes que l’on a invitées. La réception d’un chef d’État. Une réception aura lieu à l’issue de la cérémonie, en l’honneur des lauréats. Cet appartement a de belles pièces de réception.
▪  Par métonymie. Zone d’un hôtel, d’une entreprise, d’une administration, etc. où l’on accueille les clients, les visiteurs. La réception de l’hôtel est ouverte jour et nuit. Il est employé à la réception. S’adresser à la réception, au réceptionniste.
3.  Le fait d’admettre quelqu’un dans un corps, une compagnie ou de l’installer dans une charge, une dignité selon le cérémonial en usage ; la cérémonie elle-même. La réception comme membre titulaire d’une association, d’une société. Le doyen de réception. Réception dans l’ordre de la Légion d’honneur. À l’Académie française, la séance de réception sous la Coupole est précédée d’une séance d’installation. Discours de réception, prononcé par le récipiendaire. Morceau de réception, œuvre que les artistes agréés à l’Académie royale de peinture et de sculpture, de 1663 à 1793, devaient présenter pour avoir droit au titre d’académicien et aux privilèges qui lui étaient liés. Jacques-Louis David, agréé en 1781, présenta comme morceau de réception, en 1783, le tableau intitulé « La Douleur d’Andromaque ».
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.