reconnaître

RECONNAÎTRE

conjugaison ◇ verbe transitif Conjugaison : (se conjugue comme Connaître).
Étymologie : xe siècle, reconoistre. Issu du latin recognoscere, « reconnaître, retrouver ».
1.  Retrouver l’idée, l’image qu’on a gardée en mémoire d’une personne ou d’une chose, et qui permet de l’identifier quand on la revoit ou on l’entend de nouveau. Il y avait longtemps que je ne l’avais vue, mais je n’ai eu aucun mal à la reconnaître. Je l’ai reconnu à sa voix, à sa démarche. Son chien, Argos, fut le premier à reconnaître Ulysse. Reconnaître une écriture.
▪  Pron. Il eut de la peine à se reconnaître dans le miroir. Ils se reconnurent au premier regard. Il se reconnaît dans son plus jeune fils (fig.), il se retrouve en lui. Se reconnaître, se remettre dans l’esprit, lorsqu’on retrouve un lieu, un pays, ce que l’on en connaissait avant de le quitter. Il y avait longtemps que je n’étais venu dans cette ville, mais je commence à me reconnaître.
▪  Par extension. Identifier une personne ou une chose d’après quelque signe distinctif, quelque caractéristique. On le reconnut à une balafre qu’il avait au front. Reconnaître un écrivain à son style. On reconnaît ici la touche de Degas. On reconnaît bien là sa perfidie. Pron. à sens passif. L’âge d’un cheval se reconnaît à l’usure de ses dents.
▪  Expr. proverbiale tirée de l’Évangile. On reconnaît l’arbre à ses fruits.
▪  Allusion historique. « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens », formule attribuée à Arnaud Amaury, légat du pape, lors du massacre des albigeois réfugiés dans Béziers en 1209.
2.  Marque de domaine : militaire. Chercher à connaître le terrain, les positions de l’ennemi, etc. par une exploration, une observation. Reconnaître une région, une place. On envoya des éclaireurs reconnaître les passages. Reconnaître une patrouille, s’assurer qu’elle n’est ni ennemie ni suspecte. Par analogie. Marque de domaine : marine. Reconnaître un feu, l’apercevoir. Reconnaître une terre, en observer la situation.
▪  Par extension. Examiner, observer minutieusement ce qu’on désire connaître. Reconnaître les lieux. L’explorateur Richard Francis Burton a reconnu le Nil jusqu’à ses sources.
▪  Pron. Prendre des repères, se retrouver. Essayer de se reconnaître dans un lieu inconnu. Comment peut-il se reconnaître dans son bric-à-brac ? Loc. Ne plus s’y reconnaître, être perdu. Spécialement. Vieilli. Reprendre ses sens, recouvrer sa lucidité, sa présence d’esprit. Il est mort sans avoir eu un instant pour se reconnaître. Il fut surpris et n’eut pas le temps de se reconnaître.
3.  Admettre comme vrai, considérer comme réel ou légitime ce qui n’était pas regardé comme tel. Ils ne reconnaissent qu’un seul Dieu. On a reconnu son innocence. Reconnaître le bien-fondé d’un point de vue, d’une requête. Il faut reconnaître que c’est une remarquable styliste. Au participe passé, adjectivement. C’est un fait reconnu, avéré, indiscuté. Un savant, un auteur reconnu, qui a acquis une certaine notoriété et dont les travaux sont tenus en grande estime.
▪  Spécialement. Avouer, confesser une erreur, une faute. Il a reconnu avoir tenu ces propos. Reconnaissez que vous avez eu tort. Pron. Se reconnaître coupable. Les médecins se sont reconnus responsables.
▪  Marque de domaine : droit. Admettre la légitimité de, accorder une existence légale à. Reconnaître un enfant, déclarer dans les formes authentiques qu’on est le père ou la mère d’un enfant naturel. Reconnaître sa signature, admettre qu’on a signé l’écrit dont il s’agit. En droit international. Reconnaître un État, l’admettre, par un acte juridique unilatéral, parmi les puissances constituées. Reconnaître un gouvernement, faire connaître, par un acte unilatéral, son intention d’entretenir des relations diplomatiques avec lui. Reconnaître un gouvernement de facto, prendre acte de son existence sans user de la voie diplomatique, de façon non officielle, par opposition à Reconnaître un gouvernement de jure, par un acte diplomatique formel.
▪  Suivi d’un complément introduit par pour ou comme. Accepter pour, admettre en qualité de. Il a reconnu ce garçon pour son fils. C’est un honnête homme et reconnu comme tel. Ces peuples l’ont reconnu pour leur roi ou, simplement, l’ont reconnu. Après plusieurs années de guerre civile, toute la France reconnut Henri IV.
4.  Avoir de la gratitude pour les bienfaits qu’on a reçus. Il reconnaît les bontés que l’on a eues pour lui. Reconnaître un service. Il a fort mal reconnu les bons offices qu’on lui a rendus.
Orthographe
◇ Peut s'écrire reconnaître ou reconnaitre, selon les rectifications orthographiques de 1990.
[règle §3] Les accents et le tréma • accents circonflexes sur î et û.
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