souffle

SOUFFLE

nom masculin
Étymologie : xiie siècle. Déverbal de souffler.
1.  Mouvement de l’air lorsqu’il est expiré hors de la bouche ; cet air lui-même. Un souffle puissant. Il est si faible qu’on le renverserait d’un souffle. Il pouvait sentir le souffle de son adversaire sur sa nuque. Par analogie. Le souffle d’un bœuf, d’un cheval.
▪ Désigne aussi la respiration, en particulier quand elle est régulière, normale. Perdre le souffle. Manquer de souffle. Reprendre son souffle après l’effort. Un souffle haletant, saccadé.
▪ Spécialement. Marque de domaine : médecine. Nom donné à différents bruits perçus à l’auscultation, dus à l’écoulement turbulent de l’air dans le système respiratoire. Souffle tubaire ou bronchique. Souffle pleurétique. Par analogie. En parlant de bruits provoqués par l’écoulement turbulent du sang dans le système cardio-vasculaire. Souffle au cœur ou souffle cardiaque. Souffle placentaire ou utérin.
▪ Par extension. Capacité à retenir une grande quantité d’air et à l’expirer puissamment. Un chanteur qui n’a pas assez de souffle. Il faut du souffle pour jouer de la clarinette. Travailler son souffle.
▪ Loc. et expr. Dans un souffle, d’une voix à peine audible. Avoir le souffle court, être privé de la quantité d’air habituelle dont on a besoin pour respirer normalement (on dit aussi, moins souvent, Avoir l’haleine courte). Rendre son dernier souffle, mourir. Retenir son souffle, cesser momentanément de respirer et, fig., attendre avec inquiétude l’issue de quelque chose. Le public retint son souffle jusqu’à l’annonce des résultats. Couper le souffle à quelqu’un, le mettre hors d’haleine et, fig., le laisser interdit. Un spectacle à couper le souffle. Elle était d’une beauté à couper le souffle. À bout de souffle, se dit de quelqu’un qui a épuisé sa réserve d’air, qui est exténué et, fig., d’une chose qui est sur le déclin, qui périclite. Un gouvernement à bout de souffle. Deuxième, second souffle, nouvelle vigueur que ressent le sportif après un certain temps d’effort ; fig., regain d’énergie, de vivacité, d’activité, etc. (on parle aussi, dans ce sens figuré, de Nouveau souffle). Le second souffle d’un coureur de fond. Cet artiste peine à trouver un second, un nouveau souffle. L’industrie de la pêche a connu dans les années 1980 son deuxième souffle.
 Titres célèbres : À bout de souffle, film de Jean-Luc Godard (1960) ; Le Souffle au cœur, film de Louis Malle (1971).
2.  Agitation de l’air. Il n’y a pas un souffle d’air, pas un souffle. Au moindre souffle de vent. Pas un souffle de vent ne venait rider la surface de l’eau. Le souffle chaud d’un séchoir à mains.
▪ Spécialement. Déplacement d’air violent provoqué par une explosion, une secousse, etc. Le souffle se fit sentir à des kilomètres à la ronde. L’effet de souffle d’une grenade offensive.
3.  Fig. Force qui crée, qui anime ; inspiration, puissance qui se dégage d’une œuvre de l’esprit ou qui est propre à un genre, à un auteur. Le souffle de vie. La Renaissance italienne a perpétué l’idée que le poète était animé d’un souffle divin. Un discours manquant de souffle. Le souffle homérique, hugolien.
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