taille
TAILLE
nom fémininÉtymologie : xiie siècle. Déverbal de tailler.
I.
I. Action de tailler ; résultat de cette action.
1.
Action de travailler un matériau, une chose en en retranchant une partie, ou action de façonner, de découper, de creuser un objet dans une matière, dans un ouvrage ; manière dont une chose est taillée.
Apprendre la taille du granit.
La taille d’un roseau, d’une baguette.
La taille du silex par les hommes préhistoriques.
La taille d’une barbe en pointe.
▪ Spécialement. Marque de domaine : bâtiment. Marque de domaine : sculpture.
Ensemble des opérations d’extraction, de coupe et de façonnage de la pierre qui permettent d’obtenir un bloc ayant la forme, les dimensions et l’aspect nécessaires à son utilisation ultérieure.
La taille d’un bloc de marbre.
Ce sculpteur se charge lui-même de la taille.
Pierre de taille, qui a été soumise à de telles opérations et est utilisée comme matériau de construction.
Le transport des pierres de taille.
Une maison en pierre de taille.
– Marque de domaine : mines.
Front de taille, partie du gisement qui est en cours d’extraction.
– Marque de domaine : joaillerie.
Ensemble des opérations qui consistent à travailler une pierre à l’état brut pour qu’elle puisse être enchâssée ; manière dont une pierre est taillée.
Le clivage, le polissage sont des étapes de la taille.
La taille des pierres précieuses, des pierres fines.
Le brillant, la navette, la rose comptent parmi les tailles du diamant.
– Marque de domaine : sylviculture. Marque de domaine : horticulture.
Retranchement de tout ou partie des branches, des rameaux d’un arbre ou d’un arbuste sur pied afin de lui donner la forme voulue, de favoriser son développement ou de lui permettre de produire davantage ; manière dont un arbre, un arbuste est taillé.
La taille d’un poirier, d’un rosier.
La taille des vignes permet de contrôler la quantité et la qualité du raisin produit.
Taille de formation, celle des jeunes plants.
Une taille en palissade, en berceau.
Par métonymie.
Bois qui commence à repousser après avoir été coupé.
Une jeune taille.
Une taille de deux ans.
2.
Action d’entailler une chose, de la fendre plus ou moins profondément avec un instrument tranchant ; résultat de cette action.
Ne s’emploie guère que dans des domaines spécialisés.
Marque de domaine : gravure.
Fait d’inciser un support ; incision ainsi réalisée.
La taille au burin, à la gouge.
La taille d’une plaque de bois, de métal.
Des tailles profondes, légères.
Loc.
Taille méplate, voir Méplat.
Taille d’épargne ou, moins souvent, en épargne, technique qui consiste à creuser le fond d’un support, généralement en bois, afin de laisser en relief le motif du dessin destiné à être encré.
La taille d’épargne fut très employée au xvie siècle, avant d’être supplantée par la taille-douce.
La taille d’épargne permet une impression à la main ou à la presse.
En composition.
Contre-taille, Taille-douce, voir ces mots.
– Marque de domaine : chirurgie.
Taille vésicale ou, simplement, taille, désignait autrefois l’opération consistant à inciser la paroi abdominale pour ouvrir la vessie et en extraire les calculs.
▪ Par métonymie.
Ce qui permet d’entailler, de fendre ; ce qui a été entaillé, fendu.
Marque de domaine : escrime.
Tranchant d’une épée, d’un sabre, par opposition à Estoc, leur pointe.
Ne s’emploie que dans des locutions.
Arme de taille, dont on n’utilise que le tranchant.
Coup de taille, donné avec le tranchant.
Frapper d’estoc et de taille, frapper de la pointe et du tranchant.
Au sabre, on frappe d’estoc et de taille.
– Marque de domaine : commerce. Anciennement.
Morceau de bois fendu en deux réglettes, sur chacune desquelles on faisait des entailles au début et à la fin d’une transaction pour comparer la quantité de marchandises manipulées ; chacune de ces réglettes.
Comptabiliser le nombre de ballots chargés et déchargés à l’aide d’une taille.
Marquer les tailles.
Taille de boulanger, dont les deux réglettes étaient, à chaque pain vendu à crédit, encochées par le boulanger qui en conservait une et donnait l’autre à son client.
Loc.
Prendre le pain à la taille, l’acheter à crédit.
II.
II. Dimension, forme du corps.
1.
Mesure du corps humain considéré de la plante des pieds au sommet de la tête.
Grande, petite taille.
Un homme de haute taille.
Elle est de taille moyenne.
Avoir sa taille d’adulte.
Mesurer la taille avec une toise.
La taille d’un jockey ne doit pas excéder 1,55 mètre pour les courses de plat.
Expr.
Une taille de cuirassier (vieilli), haute.
Se dresser de toute la hauteur de sa taille, dresser ou redresser le corps, le buste (on dit aussi Se dresser de toute sa hauteur).
Fam.
Ne pas perdre un pouce de sa taille, se tenir très droit.
▪ Par analogie.
Grandeur d’un être vivant d’une extrémité à une autre, d’un point à un autre.
Le crocodile du Nil peut atteindre une taille de sept mètres.
La taille du cheval se mesure au garrot.
Taille marchande, voir Marchand.
Des herbes de haute taille.
▪ Par extension. En parlant d’une chose.
Les poupées russes sont des figurines semblables de taille décroissante, qui s’emboîtent les unes dans les autres.
2.
Espace qu’occupe le corps d’un être vivant considéré dans sa forme générale.
C’était un homme de belle taille (vieilli).
La souris est un animal de petite taille.
Une jument de bonne taille, d’une taille médiocre.
▪ Spécialement.
Volume du corps humain ou d’une de ses parties, rapporté aux vêtements et à la parure ; nombre ou appellation attribués, selon les pays, aux pièces d’habillement, de parure en fonction de mensurations types.
Ce vêtement n’est pas à sa taille.
Ajuster un costume à la taille d’un homme.
Quelle est votre taille, quelle taille faites-vous ?
La taille d’un pantalon, d’une robe.
La taille 38 en France correspond à une taille 42 en Italie et à une taille 6 aux États-Unis.
Essayer une taille 40 ou, le plus souvent, elliptiquement, essayer un 40.
Taille unique.
Un magasin spécialisé dans les grandes tailles.
Tailles grand patron, patron, demi-patron, autrefois employées pour les vêtements masculins.
En apposition.
Un pantalon taille 44, des gants taille 7.
Loc. fam.
Avoir la taille mannequin, avoir des mensurations conformes aux normes des vêtements du commerce et, par extension, être grand et mince.
▪ Par extension. En parlant d’une chose.
La taille d’un écran d’ordinateur se mesure selon la diagonale et en pouces.
La taille d’un grain de sable.
Agrandir, rétrécir la taille d’une image.
On lui a retiré un calcul vésiculaire de la taille d’une olive.
Par analogie.
La taille d’un fichier vidéo.
Les taxes sont proportionnelles à la taille de l’entreprise.
▪ Loc. et expr.
Être de taille à faire quelque chose ou, elliptiquement, être de taille, être assez grand, assez fort pour cela ; fig., être capable d’accomplir une tâche.
À la taille de quelqu’un, de quelque chose, à sa hauteur, à des dimensions comparables et, par extension, à son niveau.
Se battre avec quelqu’un de sa taille.
Il a trouvé un adversaire à sa taille.
Fig.
De taille, de cette taille, important.
Il a commis plusieurs fautes de taille dans cette affaire.
Un scandale de cette taille aurait pu causer la chute du gouvernement.
3.
Vieilli.
Partie du corps humain s’étendant des épaules jusqu’aux hanches.
La taille contrefaite d’un bossu.
Taille courte, longue.
Il se vantait d’avoir la taille dégagée, svelte.
▪ Désigne aujourd’hui l’endroit du corps situé entre les côtes et les hanches.
L’eau m’arrive à la taille.
Ses cheveux lui allaient jusqu’à la taille.
Prendre quelqu’un par la taille.
L’écharpe tricolore des élus se porte autour de la taille ou sur le buste, en oblique.
Ce pantalon est trop large à la taille.
Une taille de guêpe, très fine.
Avoir soixante centimètres de tour de taille.
Par métonymie.
Partie du vêtement qui recouvre cet endroit.
Coudre des élastiques à la taille, sur la taille.
Un pantalon à taille basse, à taille haute ou, en apposition, un pantalon taille basse, taille haute.
Marque de domaine : couture.
Pincer la taille, la serrer, la souligner.
▪ Loc. et expr.
Être, sortir en taille (vieilli), sans manteau.
Avoir la taille bien prise (vieilli), être bien fait, bien proportionné.
Cambrer la taille, voir Cambrer.
Avoir la taille qui s’arrondit, se dit en parlant d’une femme enceinte.
Ne pas, ne point avoir de taille, être gros et court (vieilli) ; ne pas avoir la taille marquée.
III.
III. Marque de domaine : histoire.
Au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime.
Impôt levé par le seigneur puis, à partir du xve siècle, par le roi, afin de pourvoir à la protection militaire d’un fief, du royaume.
Être sujet à la taille, exempt de taille.
Taille seigneuriale, royale.
Le roi fixait le montant global des tailles et le répartissait entre les différentes circonscriptions du pays.
Taille personnelle, prélevée par le roi sur le revenu des roturiers, par opposition à Taille réelle, qui taxait les terres roturières, que le propriétaire en fût noble, ecclésiastique ou roturier.
La taille personnelle prévalait dans le Nord de la France, la taille réelle dans le Sud.
Collecteur, sergent des tailles.
IV.
IV. Marque de domaine : musique.
Syn. vieilli de Ténor.
En composition.
Basse-taille, Haute-taille, voir ces mots.
Voir aussi
Liens externes
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- taïcoun, n. m. [7e édition]
- taie, n. f.
- taïga, n. f.
- taillable, adj.
- taillade, n. f.
- taillader, v. tr.
- taillage, n. m.
- taillanderie, n. f.
- taillandier, -ière, n.
- taillant, n. m.
- taille, n. f.
- taillé, -ée, adj.
- taille-crayon, n. m. inv.
- taille-douce, n. f.
- taille-doucier, n. m.
- taille-haie, n. m.
- taille-mer, n. m. inv.
- tailler, v. tr.
- tailleresse, n. f. [7e édition]
- taillerie, n. f.
HISTOIRE DU MOT
- taille, n. f. [1re édition]
- taille, n. f. [2e édition]
- taille [I], n. f. [3e édition] taille [II], n. f. [3e édition]
- taille [I], n. f. [4e édition] taille [II], n. f. [4e édition]
- taille [I], n. f. [5e édition] taille [II], n. f. [5e édition]
- taille, n. f. [6e édition]
- taille, n. f. [7e édition]
- taille, n. f. [8e édition]
- taille, n. f.