veine

VEINE

nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Issu du latin vena, « veine, pouls » et « filon de métal », puis, au sens figuré, « veine poétique, inspiration ».

I.

I. Marque de domaine : anatomie. Vaisseau qui ramène le sang des capillaires vers le cœur.
Les veines et les artères. Veines superficielles, profondes. Ligaturer une veine. Prélever du sang dans une veine du bras. Les varices sont causées par une dilatation permanente des veines. Veine cave, chacun des deux gros vaisseaux qui conduisent à l’oreillette droite le sang riche en dioxyde de carbone. Veine pulmonaire, voir Pulmonaire II. Veine porte, qui amène au foie le sang provenant de l’estomac, de la rate, du pancréas et des intestins (on dit parfois Tronc porte). Système de la veine porte ou, elliptiquement, système porte, partie de l’appareil circulatoire comportant la veine porte et ses différentes branches. La veine ombilicale achemine le sang du placenta vers le fœtus. Veine satellite, voir Satellite.
▪ Par extension. Dans la langue courante. S’emploie, au pluriel, pour désigner les vaisseaux sanguins en général. Le sang qui coule dans ses veines. Les veines de son front gonflaient sous l’effet de la fureur. Fig. L’ardeur, la passion coule, brûle dans ses veines. Fam. Le sang lui bout dans les veines, il est plein de fougue.
▪ Expr. S’ouvrir les veines, se trancher les vaisseaux du poignet pour se suicider. Néron intima à Sénèque l’ordre de s’ouvrir les veines. Fig. Avoir du sang dans les veines, avoir beaucoup de vigueur. Avoir du feu dans les veines, être d’un tempérament très vif et très actif. Ne pas, ne plus avoir une goutte de sang dans les veines, faire preuve de lâcheté, de couardise ou être saisi d’horreur. Avoir un sang de navet ou, pop., du jus de navet dans les veines, voir Navet. Figer le sang dans les veines, frapper d’effroi, de stupeur. Fam. Se saigner aux quatre veines, consentir à d’importants sacrifices financiers.

II.

II. Par analogie.
1.  Le plus souvent au pluriel. Ligne, marque colorée et sinueuse, d’épaisseur variable, que présentent certaines matières naturelles. Les veines du bois d’acacia, du palissandre. Les veines d’un marbre. Ce lapis a des veines dorées.
2.  Marque de domaine : géologie. Filon long et mince. Une veine d’or, de quartz, de charbon. L’exploitation de veines de minerai. Une veine riche, abondante.
▪ Par extension. Veine d’eau, petit cours d’eau souterrain.

III.

III. Fig.
1.  Inspiration littéraire ou artistique ; manière d’écrire, de créer propre à un genre, à un auteur, à une époque. Une veine féconde, fertile. Sa veine est tarie. Ce livre n’est pas de la même veine que les autres. Veine tragique, comique. La veine satirique d’un cinéaste. Ce poème est composé dans la veine de Marot, de Baudelaire.
▪ Loc. Être en veine, en parlant d’un écrivain, être inspiré, écrire facilement. Être en veine de, être disposé à, en humeur de. Elle était en veine de confidences.
2.  Fam. Chance, heureux hasard. La pauvre, elle n’a pas de veine. Iron. C’est bien ma veine ! Surtout dans des locutions. Un coup de veine. Être en veine. Une veine de pendu ou, pop., de cocu, une chance surprenante.
Voir aussi
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.