cas

2e édition

[II.] CAS.

s. m.
↪ voir aussi : [I.] Cas • [III.] Cas, casse (adj.)
■  accident, aventure, conjoncture, occasion. Cas fortuit. par cas fortuit. un cas impreveu. un cas extraordinaire. un cas estrange. cas bien extraordinaire. en tel cas. en pareil cas. en ce cas il faudroit.
On appelle cas metaphysique une hypothese, une supposition par impossible dont on tire quelque induction. Voila un cas bien metaphysique.
■ Cas signifie aussi un fait ou arrivé, ou supposé comme pouvant arriver. Ce n’est pas-là le cas dont il s’agit. posez le cas. prenez-le cas. le cas est tel. le cas de la loy. il est dans le cas. cela n’est pas dans le cas de l’Ordonnance, de la coustume, vous n’estes pas dans le cas.
En ce sens, on dit, au cas que cela soit. au cas que cela arrive. le cas advenant. si le cas y eschet. posez le cas que cela soit. On dit aussi en cas que cela soit. en cas que cela arrive. en cas de mort. en cas de rupture.
■ En cas se dit aussi en diverses phrases, pour dire en fait de, en matiere de. En cas de poësie p. 216les vers mediocres ne valent rien. en cas de chevaux, on croit que les chevaux zains portent malheur.
■ En tout cas, façon de parler qui signifie, quoiqu’il arrive, à tout evenement. Je vous payeray en tel temps, en tout cas, je vous donneray des seuretez suffisantes.
On dit, faire cas de quelqu’un, ou de quelque chose, pour dire en faire estime, en avoir bonne opinion. Faire grand cas d’un homme. c’est un Prince qui sçait faire cas des honnestes gens. ne faire cas que de l’argent. on ne fait pas grand cas de ce qu’il dit.
On dit d’une personne, ou d’une chose que ce n’est pas grand cas, pour dire que c’est une personne de peu d’esprit, de peu de merite, une chose de peu de consideration.
■ Cas signifie aussi un fait, une action, & en ce sens il ne se dit guere que d’un fait, que d’une action en matiere criminelle. Il est convaincu d’un cas enorme. le cas dont il est accusé est graciable : & en parlant d’un homme qui est en danger pour quelque crime, ou pour quelque mauvaise affaire, on dit, que son cas va mal, que son cas n’est pas net.
On dit prov. Tous vilains cas sont reniables.
On appelle cas privilegié un crime commis par un Ecclesiastique, & dont la connoissance appartient au Juge seculier.
On dit aussi, en matiere criminelle, pour les cas resultans du procés, & cela ne se dit que lors que les preuves ne sont pas complettes. Il estoit accusé d’assassinat ; mais comme il n’y avoit point de preuves suffisantes, il fut condamné aux galeres pour les cas resultans du procés.
On appelle Cas reservez, certains pechez, dont l’absolution est reservée ou au Pape, ou à l’Evesque. On dit que ce sont des cas reservez au Pape, à l’Evesque.
On appelle Cas de conscience, une question proposée à un Theologien sur quelque point qui regarde la conscience, pour avoir son avis, sa resolution, &c. Ce Docteur est fort versé dans les cas de conscience. un cas de conscience fort difficile à resoudre.
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