cas

5e édition

[I.] CAS.

s. mas.
↪ voir aussi : [II.] Cas, casse (adj.)
■  Terme de Grammaire, qui signifie les différentes désinences des noms dans les Langues où les noms se déclinent. Il n’y a point de cas proprement dits dans la Langue Françoise, quoiqu’il y ait des désinences différentes dans les pronoms.
Cas. sub. mas. Accident, aventure, conjoncture, occasion. Cas fortuit. Par cas fortuit. Un cas imprévu. Un cas extraordinaire. Un cas étrange. Cas bien extraordinaire. En tel cas. En pareil cas. En ce cas il faudroit....
On appelle Cas métaphysique, Une hypothèse, une supposition par impossible, dont on tire quelque induction. Voilà un cas bien métaphysique.
Cas, signifie aussi, Un fait ou arrivé, ou supposé comme pouvant arriver. Ce n’est pas là le cas dont il s’agit. Poser le cas. Le cas est tel. Le cas de la loi. Il est dans le cas. Cela n’est pas dans le cas de l’Ordonnance, de la Coutume. Vous n’êtes pas dans le cas.
En ce sens on dit : Au cas que cela soit. Au cas que cela arrive. Auquel cas. Le cas avenant. Si le cas y échet. Posez le cas que cela soit. On dit aussi : En cas que cela soit. En cas que cela arrive. En cas de mort. En cas de rupture.
Cas, se dit aussi populairement, pour Excrément. Il a fait son cas au pied du mur.
En cas, se dit aussi en diverses phrases, pour dire, en fait de, en matière de. En cas de chevaux, vous pouvez vous en rapporter à lui. Il est du style familier.
En cas, est substantif en certaines occasions, et signifie, Supplément, qui sert au besoin. C’est un en cas. Il est familier.
En tout cas. Façon de parler qui signifie, Quoi qu’il arrive, à tout événement. Je vous paierai dans un mois : en tout cas, je vous donnerai des sûretés suffisantes.
On dit, Faire cas de quelqu’un, ou de quelque chose, pour dire, L’estimer, en avoir bonne opinion. Faire grand cas d’un homme. C’est un Prince qui sait faire cas des honnêtes gens. Ne faire cas p. 202que de l’argent. On ne fait pas grand cas de ce qu’il dit. On n’en fait nul cas.
Cas, signifie aussi Un fait, une action ; et en ce sens, il ne se dit guère que d’Un fait, que d’une action en matière criminelle. Il est convaincu d’un cas énorme. Le cas dont il est accusé est graciable. Et en parlant d’Un homme qui est en danger pour quelque crime, ou pour quelque mauvaise affaire, on dit, que Son cas va mal, que son cas n’est pas net, que son cas est véreux, est sale. Ces trois derniers exemples sont du style familier.
On dit proverbialement, Tous vilains cas sont reniables.
On appelle Cas privilégiés, ou Cas Royaux, Une sorte de crime dont il n’y a que les Juges Royaux qui puissent connoître, quelle que soit la condition de l’accusé. La fausse monnoie, le duel, sont des cas privilégiés.
On dit aussi en matière criminelle, pour les cas résultans du procès ; et cela ne se dit que lorsque les preuves ne sont pas complètes. Il étoit accusé d’assassinat ; mais comme il n’y avoit point de preuves suffisantes, il fut condamné aux galères pour les cas résultans du procès.
On appelle Cas réservés, Certains péchés dont l’absolution est réservée à l’Évêque, ou même au Pape. L’incendie volontaire des Églises est un cas réservé au Pape.
On appelle Cas de conscience, Une difficulté, une question, sur ce que la Religion permet ou défend en certains cas. Ce Docteur est fort versé dans les cas de conscience. Un cas de conscience fort difficile à résoudre.
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