cas

I. CAS

nom masculin
Étymologie : xiiie siècle, quas, « circonstance ». Du latin casus, « chute », « arrivée fortuite », d’où « circonstance, hasard », « malheur », participe passé substantivé de cadere, « tomber ».
↪ voir aussi : II. Cas (n. m.)
1.  Fait arrivé ou possible ; ce qui est advenu ou peut advenir ; évènement, accident prévu ou imprévu ; occurrence. Un cas rare, étrange, extraordinaire. Je connais un cas analogue, un cas semblable, un cas contraire. Un cas limite, extrême. Le cas échéant, si un tel fait venait à se produire. Par extension. Ce qui peut provoquer, justifier quelque chose. Un cas de divorce. Cas de guerre, voir Casus belli.
▪ Marque de domaine : droit. Action répréhensible, crime. Un cas grave. L’augmentation des cas de petite délinquance. Un cas d’escroquerie caractérisée. Un cas pendable, qui mériterait la pendaison et, fig., difficilement pardonnable. Spécialement. Cas fortuit, cas de force majeure, évènement imprévisible qui empêche l’exécution d’une obligation et libère le débiteur. Une maladie grave, une catastrophe naturelle, un sinistre, une interruption des services publics, peuvent être déclarés cas de force majeure. – Marque de domaine : pathologie. Manifestation d’une maladie déterminée au sein d’un groupe, d’une population. L’apparition de cas de choléra, de thyphoïde.
2.  Ensemble de circonstances définissant une situation particulière ; conjoncture. Le cas est différent. C’est un tout autre cas. Nous examinerons les demandes cas par cas. Ce n’est pas le cas. Que faire en tel cas, en pareil cas, en ce cas ? Dans ce cas-là, dans ce cas particulier. En certains cas. Ce qui est bon dans un cas ne l’est pas forcément dans un autre. Un cas épineux, une situation sur laquelle il est difficile de porter un jugement, à laquelle il est malaisé de trouver une issue. Être dans le cas de faire une chose, avoir la possibilité ou l’obligation de la faire, ou être homme à la faire. Je voudrais être dans le cas de vous obliger. C’est le cas ou jamais de montrer du courage. Fam. C’est le cas de le dire, cette parole convient particulièrement à la circonstance.
▪ Marque de domaine : droit. Situation particulière définie par la loi, pouvant conduire à telle ou telle action judiciaire. Nous ne sommes pas dans le cas de l’article cité. Ce cas n’a pas été prévu par le règlement. Cas rédhibitoire. La contrainte est un cas de nullité en matière de mariage. Cas d’espèce, qui ne rentre pas dans la règle générale et doit être traité spécialement. Cas litigieux, qui est en attente de jugement et, par extension, discutable. Son cas n’est pas douteux, il est coupable. Son cas n’est pas net, il est engagé dans une affaire douteuse. Se mettre dans un mauvais cas, dans une situation dont les conséquences peuvent être fâcheuses.
▪ Spécialement. Cas social, situation de détresse matérielle, morale ou sociale dans laquelle se trouve un individu ou une famille, et qui nécessite une assistance d’ordre public ou privé. Par métonymie. Personne se trouvant dans cette situation. Signaler, secourir des cas sociaux. Marque de domaine : sociologie. Étude de cas, analyse de phénomènes collectifs à partir d’exemples individuels représentatifs d’un ensemble. – Marque de domaine : enseignement. Méthode des cas, méthode de formation à l’analyse et à la prise de décision par l’étude de problèmes concrets. – Marque de domaine : pathologie. État particulier d’une affection chez un sujet. Un cas grave, mortel. Son cas est bénin, est désespéré.
▪ Par métonymie. Fam. C’est un cas, un individu bizarre, inclassable.
3.  Marque de domaine : religion. Cas de conscience, situation délicate dont la solution implique un recours à la vertu de prudence. Un cas de conscience difficile à résoudre.
▪ Par extension. Interrogation d’ordre moral suscitée par une attitude à adopter ou une décision à prendre. C’est pour moi un cas de conscience. Nous sommes devant un cas de conscience.
4.  Loc. prép. En cas de, dans une situation ou une occasion donnée ; si telle chose se produit ou se produisait. En cas de retard, en cas de panne. En cas de pluie. En cas de guerre, de grève. En cas de succès. Je vous aiderai en cas de besoin, en cas d’urgence, en cas de malheur.
▪ Loc. conj. Dans le cas où, au cas où (suivi du conditionnel), dans l’éventualité où. Dans le cas où, au cas où une complication se produirait, appelez-moi. Litt. et vieilli. En cas que, au cas que (suivi du subj.), supposé que. En cas qu’il vienne, soyez prêt.
▪ Loc. adv. En tout cas, quoi qu’il arrive, quelles que soient les circonstances. En tout cas, le versement sera fait avant la fin de l’année. Avec une valeur de renforcement, d’insistance (fam.). En tout cas, je n’irai pas à cette soirée. En aucun cas, pour renforcer une réponse ou une phrase négative. En aucun cas, je ne lui pardonnerai son attitude.
5.  Loc. verbale. Faire cas de, reconnaître de l’importance à ; avoir de l’estime pour, avoir une bonne opinion de. Je fais grand cas de lui. Ne faire cas que de l’argent. La critique fait peu de cas, ne fait pas grand cas, ne fait nul cas de ce livre.
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