coiffer

On dit, qu’Une femme se coiffe bien, pour dire, qu’Elle entend bien l’ajustement de sa teste : & d’Une coiffeuse, qu’Elle coiffe bien, qu’elle coiffe à merveilles, pour dire, qu’Elle donne un bon air à toutes les coiffures de femmes dont elle se mesle.

On dit aussi, qu’Un Perruquier coiffe bien, pour dire, que Les perruques qu’il fait sont de bon air, & qu’Une perruque coiffe bien, qu’un chapeau coëffe bien, pour dire, qu’Ils viennent bien à l’air du visage.

On dit, Coiffer une bouteille, pour dire, Mettre une enveloppe d’estouppes ou de quelque autre chose par dessus le bouchon, pour empescher que le vin ne s’esvente.

On dit en termes de chasse, que Les chiens ont coiffé un sanglier, pour dire, qu’Ils l’ont pris aux oreilles.

On dit fig. Se coiffer d’une opinion, d’une affection, pour dire, Se préoccuper, s’entester d’une opinion, d’une affection. Quand il s’est une fois coiffé d’une opinion, on ne le peut jamais ramener. il s’est allé coiffer de cette femme. elle s’est coiffée de luy. elle se coiffe du premier venu.

Le mesme Verbe s’employe aussi quelquefois sans le pronom personnel. Ainsi on dit, Je ne sçay qui l’a coiffé d’une opinion si extravagante, pour dire, Je ne sçay qui l’en a entesté.

On dit encore fig. qu’Un homme se coiffe, qu’il est aisé à coiffer, qu’on l’a coiffé, pour dire, qu’Il boit trop, qu’on l’a fait trop boire. Cet homme se coiffe souvent. où s’est-il coiffé ? qui l’a coiffé ? il ne faut que trois verres de vin pour le coiffer.

On dit, qu’Un enfant est né coiffé, Quand il vient au monde avec une sorte de membrane qu’on appelle coiffe.

On dit fig. d’Un homme qui est fort heureux, qu’Il est né coiffé.

On dit prov. d’Un homme qui est amoureux de toutes les femmes, quelque laides qu’elles soient, qu’Il aimeroit une Chevre coiffée.

On dit encore, qu’Un homme est bien coiffé, Quand il a la teste belle, ou qu’il a une perruque, ou un chapeau qui luy sied bien.

On dit d’Un chien, qu’Il est bien coiffé, Quand il a les oreilles longues & pendantes.