coudre

2e édition

COUDRE.

v. a.
■  Attacher & joindre deux, ou plusieurs choses ensemble avec du fil, de la soye, &c. passée dans une aiguille ou autre chose semblable. Coudre proprement & habilement. coudre deux choses ensemble. coudre une chose avec une autre. coudre du linge. coudre en linge. coudre des manchettes à un pourpoint. coudre des boutons à un habit. bottes bien cousues. souliers bien cousus, &c. coudre un livre. coudre une playe, les bords, les levres d’une playe. coudre à grands points, à points rabatus. il s’est piqué en cousant. ce Tailleur coud bien. cela est cousu avec du gros fil, avec de la soye, &c. cousu à la haste, mal cousu. coudre une piece à un habit. coudre un livre, des cayers.
On dit figurément, d’Un mal arrivé ou prest d’arriver, qu’On ne sçait quelle piece y coudre, pour dire, qu’On ne sçait quel remede y apporter. Quelle piece y coudrons-nous ?
On dit figurément, Coudre la peau du renard à celle du lion, pour dire, Joindre la finesse à la force.
On dit figurément, Coudre des passages. cinq ou six passages qu’il avoit cousus ensemble faisoient tout son discours.
■ Cousu, ue. part.
On dit figurément, Des finesses cousuës de fil blanc, pour signifier, Des finesses grossieres & aisées à reconnoistre.
On dit, d’Un habit bien fait & bien juste sur quelqu’un, qu’Il semble qu’il soit cousu sur luy.
On dit, d’Un homme extremement maigre & attenué, qu’Il a le visage cousu, les jouës cousuës.
On dit aussi, d’Un cheval fort efflanqué, qu’Il a les flancs cousus.
On dit, d’Un homme, qu’Il est tout cousu de pistoles, tout cousu d’escus, pour dire, qu’Il a beaucoup d’argent comptant.
On dit, d’Un homme couvert de blessures, qu’Il est tout cousu de coups.
On dit, d’Un homme qui a le visage fort marqué de petite verole, qu’Il en a le visage tout cousu.
On dit fig. Bouche cousuë, pour dire, Gardez le secret, ne parlez point, ne dites mot. Faites ce qu’il vous plaira, mais sur tout bouche cousuë.
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