deffaire
2e édition
DEFFAIRE.
v. a.■
Destruire ce qui est fait. Faire qu’une chose ne soit plus ce qu’elle estoit. Ce que l’un fait, l’autre le deffait. l’ouvrage que Pénélope faisoit le jour, elle le deffaisoit la nuit. un nœud qu’on ne peut deffaire.
Il signifie aussi, Faire mourir. Cette malheureuse a deffait son fruit, son enfant. se deffaire soy-mesme. Le peuple en parlant de ceux qu’on execute à mort par ordre de justice se sert du mot de Deffaire, & dit on a deffait aujourd’huy trois hommes à la Greve.
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Deffaire, En parlant de Troupes, de gens de guerre, signifie, Mettre en desroute, tailler en pieces. On deffit les Ennemis à platte couture. aprés avoir deffait les ennemis. la flotte des Ennemis fut deffaite.
On dit. fig. qu’Une personne en deffait une autre, pour dire, qu’Elle l’obscurcit par plus d’éclat, par plus de beauté, par plus de merite. Quand elle arrivoit au bal, elle deffaisoit toutes les autres. ce Prince avoit si bonne mine qu’il deffaisoit tout le reste de la Cour. l’escarlate deffait toutes les autres couleurs. le diamant deffait toutes les autres pierres precieuses. cet homme dams les disputes deffait tous les autres par la presence & par la vivacité de son esprit.
On dit aussi qu’Une maladie a bien deffait un homme, pour dire, qu’Elle l’a bien attenué, bien amaigri : Et on dit que Du vin se deffait, pour dire, qu’Il s’affoiblit, qu’il n’est plus de la mesme bonté qu’il estoit. Ces sortes de vins-là ne sont pas de garde, ils se deffont aisément.
On dit aussi, Deffaire quelqu’un, pour dire, L’embarrasser, le mettre en desordre. Cette response à laquelle il ne s’attendoit pas, le deconcerta, & le deffit. Et on dit, qu’Un homme se deffait, pour dire, qu’Il demeure embarrassé, interdit. Et dans cette phrase, Deffaire est n. p. A la moindre parole qu’on luy dit, il se deffait. il luy respondit sans se deffaire.
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Deffaire, Signifie aussi, Delivrer, degager. Deffaites-moy de cet importun. se deffaire d’un fascheux. on a eu bien de la peine à s’en deffaire. je me suis deffait de cette compagnie. se deffaire d’une meschante habitude. se deffaire d’une passion. se deffaire d’une fausse opinion. il a bien eu de la peine à se deffaire de sa fiévre. On dit, Se deffaire d’un domestique, pour dire, Le mettre dehors, le congedier, & Se deffaire de son ennemi, pour dire, Le faire mourir.
On dit à peu prés en ce sens, Deffaites-vous de cela, deffaites-vous de ce mot-là. deffaites-vous de ces manieres-là, de ces façons-là, pour p. 422dire, Desaccoustumez-vous d’agir, de parler ainsi.
On dit aussi, Se deffaire d’une chose, pour dire, L’aliener, & en transporter le droit & la possession à un autre. Un Marchand qui se deffait de sa marchandise. se deffaire d’un cheval, d’un carrosse. il veut se deffaire de sa maison, de sa charge. On dit aussi, Se deffaire d’un Benefice, pour dire, Le resigner, ou s’en demettre.
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Deffait, aite. Participe.
Il signifie, aussi, Amaigri, attenué, abbatu. Je l’ay veu avec un visage fort deffait. depuis sa maladie il est si deffait. je l’ay veuë maigre, pasle & deffaite.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- déduction, n. f.
- déductivement, adv.
- déduire, v. tr.
- déduit, n. m. [7e édition]
- déesse, n. f.
- défâcher (se), v. pron.
- de facto, loc. adv.
- défaillance, n. f.
- défaillant, -ante, adj.
- défaillir, v. intr.
- défaire, v. tr.
- défait, -aite, adj.
- défaite, n. f.
- défaitisme, n. m.
- défaitiste, n.
- défalcation, n. f.
- défalquer, v. tr.
- défassa, n. m.
- défatiguer, v. tr.
- défaufilage, n. m.