défaire
3e édition
DEFAIRE.
v. a.■
Détruire ce qui est fait. Faire qu’une chose ne soit plus ce qu’elle étoit. Ce que l’un fait, l’autre le défait. L’ouvrage que Pénélope faisoit le jour, elle le défaisoit la nuit. Un nœud qu’on ne peut défaire.
Il signifie aussi, Faire mourir. Cette malheureuse a défait son fruit, son enfant. Se défaire soi-même.
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Défaire, en parlant de Troupes, de gens de Guerre, signifie, Mettre en déroute, tailler en pièces. On défit les Ennemis à platte couture. Après avoir défait les ennemis. La flotte des Ennemis fut défaite.
On dit fig. qu’Une personne en défait une autre, pour dire, qu’Elle l’obscurcit par plus d’éclat, par plus de beauté, par plus de mérite. Quand elle arrivoit au bal, elle défaisoit toutes les autres. Ce Prince avoit si bonne mine qu’il défaisoit tout le reste de la Cour. L’écarlate défait toutes les autres couleurs. Le diamant défait toutes les autres pierres précieuses. Cet homme dans les disputes défait tous les autres par la présence & par la vivacité de son esprit.
On dit aussi, qu’Une maladie a bien défait un homme, pour dire, qu’Elle l’a bien atténué, bien amaigri : Et on dit, que Du vin se défait, pour dire, qu’Il s’affoiblit, qu’il n’est plus de la même bonté qu’il étoit. Ces sortes de vins-là ne sont pas de garde, ils se défont aisément.
On dit aussi, Défaire quelqu’un, pour dire, L’embarrasser, le mettre en désordre. Cette réponse à laquelle il ne s’attendoit pas, le déconcerta, & le défit. Et on dit. qu’Un homme se défait, pour dire, qu’Il demeure embarrassé, interdit. Et dans cette phrase, Défaire est n. p. A la moindre parole qu’on lui dit, il se défait. Il lui répondit sans se défaire.
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Défaire, signifie aussi, Délivrer, dégager. Défaites-moi de cet importun. Se défaire d’un fâcheux. p. 448On a eu bien de la peine à s’en défaire. Je me suis défait de cette compagnie. Se défaire d’une méchante habitude. Se défaire d’une passion. Se défaire d’une fausse opinion. Il a bien eu de la peine à se défaire de sa fièvre.
On dit, Se défaire d’un domestique, pour dire, Le mettre dehors, le congédier : Et, Se défaire de son ennemi, pour dire, Le faire mourir.
On dit à peu près en ce sens, Défaites-vous de cela, défaites-vous de ce mot-là. Défaites-vous de ces maniéres-là, de ces façons-là, pour dire, Désaccoûtumez-vous d’agir, de parler ainsi.
On dit aussi, Se défaire d’une chose, pour dire, L’aliéner, & en transporter le droit & la possession à un autre. Un Marchand qui se défait de sa Marchandise. Se défaire d’un cheval, d’un carrosse. Il veut se défaire de sa maison, de sa Charge. On dit aussi, Se défaire d’un Bénéfice, pour dire, Le résigner, ou s’en démettre.
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Défait, aite. part.
Il signifie aussi, Amaigri, atténué, abattu. Je l’ai vû avec un visage fort défait. Depuis sa maladie il est tout défait. Je l’ai vûe maigre, pâle & défaite.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- déduction, n. f.
- déductivement, adv.
- déduire, v. tr.
- déduit, n. m. [7e édition]
- déesse, n. f.
- défâcher (se), v. pron.
- de facto, loc. adv.
- défaillance, n. f.
- défaillant, -ante, adj.
- défaillir, v. intr.
- défaire, v. tr.
- défait, -aite, adj.
- défaite, n. f.
- défaitisme, n. m.
- défaitiste, n.
- défalcation, n. f.
- défalquer, v. tr.
- défassa, n. m.
- défatiguer, v. tr.
- défaufilage, n. m.