plaindre

2e édition

[II.] PLAINDRE.

v. act.
↪ voir aussi : [I.] Plaindre (se) (v. n. pron.)
■  Avoir pitié, avoir compassion des maux d’autruy, en estre touché. Je vous plains extrémement. je plains sa famille. tout le monde vous plaint. je plains vostre malheur, vostre disgrace. c’est un homme qui merite qu’on le plaigne. il est fort à plaindre. je vous plains dans le fond du cœur. je n’ay pas laissé de vous plaindre, quoique je ne vous aye rien tesmoigné, il n’est pas trop à plaindre il a bien merité tout ce qui luy est arrivé, personne ne le plaint. je vous plains de la perte que vous avez faite. tout le monde estoit touché de sa disgrace, mais on n’osoit le plaindre publiquement.
On dit, Plaindre sa peine, ses soins, son temps, ses pas, &c. pour dire, Employer sa peine, ses soins, son temps, ses pas, &c. avec repugnance, à regret. Il ne faut point plaindre sa peine pour ses amis. quand il est question de servir ses amis, c’est un homme paresseux & qui plaint ses pas.
On dit, qu’Un homme ne plaint point l’argent, ne plaint point la despense, pour dire, p. 286qu’Il aime à despenser, qu’il despense volontiers.
On dit, qu’Un homme plaint le pain à ses gens, plaint l’avoine à ses chevaux, pour dire, qu’Il ne donne pas suffisamment de pain à ses gens, ni d’avoine à ses chevaux : Et l’on dit qu’Il plaint le pain que ses gens mangent, qu’il plaint jusqu’aux habits qu’il donne à ses enfants, pour dire, que son avarice fait qu’il a regret aux despenses les plus necessaires.
On dit aussi, qu’Un homme se plaint toutes choses, pour dire, que Par avarice, il se passe des choses les plus necessaires.
■ Plaint, ainte. part.
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