commander

3e édition

COMMANDER.

v. act.
■  Ordonner, enjoindre quelque chose à quelqu’un. Commander souverainement, impérieusement, avec autorité. Il lui a commandé telle chose. C’est Dieu qui le commande.
On dit prov. A celui qui veut commander quelque chose à des gens qui ne dépendent pas de lui. Commandez à vos valets, vous n’avez rien à me commander.
On dit par compliment, Ne me commandez-vous rien ? N’avez-vous rien à me commander pour votre service ? Si vous desirez, vous n’avez qu’a commander.
On dit, Commander quelque chose à un ouvrier, à un artisan, pour dire, Lui donner ordre de faire quelque chose de son métier. p. 310Le Marchand a commandé au Passementier cent aunes de frange. Il a envoyé commander vingt douzaines de boutons. Commander une tourte chez un Pâtissier. Commander un dîner à un Traiteur.
■ Commander, signifie aussi, Avoir droit & puissance de commander, avoir autorité, empire, & en ce sens il est neutre. Il commande à une partie de l’Asie. Le Prince commande à ses Sujets, le pére à ses enfans, le maître à ses domestiques, le Capitaine à ses soldats, &c. Il commande dans la Ville, dans la Citadelle. Commander dans une Province. Commander sur mer. Commander absolument. Commander en maître, en Roi. C’est un Prince né pour commander. Il faut savoir obéïr pour savoir bien commander.
On dit, Commander à baguette, pour dire, Commander avec un empire absolu. Il se dit aussi quelquefois, pour dire, Commander avec hauteur, avec fierté.
On dit figur. Dans les choses de morale, Commander à ses passions. Se commander à soi-même.
On dit figur. qu’Une place forte commande à tout un Pays, pour dire, qu’Elle le tient en sujétion ; & dans le même sens, on dit, qu’Une Citadelle commande à une Ville.
On dit aussi à l’actif, qu’Une éminence, une montagne commande une place, pour dire, qu’Elle est dans une situation élevée ▶dont◀ on peut tirer dans la place de haut en bas : & dans cette même acception, on dit, que La Citadelle commande la Ville.
■ Commander. actif. Signifie aussi, Avoir le commandement, l’autorité. Ainsi, on dit, Commander une armée, pour dire, Avoir le commandement sur une armée. Commander les armées du Roi. Commander l’avant-garde. Commander l’aile droite. Commander l’aile gauche. Commander un Régiment. Commander une troupe. Commander un vaisseau. Commander l’armée Navale. Commander une Flotte, une Escadre.
■ Commander, se dit aussi, pour dire, Mener à la guerre une troupe, du commandement de laquelle on est chargé. Il commandoit les enfans perdus, les gens détachez. L’Officier qui commandoit les Coureurs. On dit aussi, que Des gens de guerre sont commandez pour une action, pour une attaque, pour dire, qu’On leur a donné ordre de faire une attaque ; & dans la même acception, on dit, Le Regiment des Gardes fut commandé pour ouvrir la tranchée. La Maison du Roi est commandée pour, &c. On commanda un Capitaine & un Lieutenant par bataillon. Il est à remarquer, que Commander, ne régit l’accusatif de la personne que dans ces sortes d’exemples, tirez des termes de guerre.
■ Commandé, ée. participe.
Additions et corrections
Pag. 310. col. 1. lig. 30. une situation élevée, dont. Lis. une situation élevée, d’où.
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