commander

7e édition

COMMANDER.

v. a.
■  Ordonner, enjoindre quelque chose à quelqu’un. Il lui a commandé telle chose. C’est Dieu qui le commande. Dieu nous commande de l’aimer. Commandez qu’il s’arrête. La loi, l’Évangile commande telle chose. On dit, par civilité : N’avez-vous rien à me commander pour votre service ? Vous n’avez qu’à commander. Etc.
Il s’emploie figurément au sens moral. L’honneur vous commande ce sacrifice. Les circonstances commandaient ces mesures.
Fig., Commander le respect, l’estime, l’admiration, etc., Inspirer un respect, une estime, une admiration, etc., dont il est impossible de se défendre. Cette conduite commande l’admiration.
Commander quelque chose à un ouvrier, à un artisan, Lui donner ordre de faire quelque chose de son métier. Il a commandé un habit, des souliers, etc. Commander p. 341une tourte chez un pâtissier. Commander un dîner à un traiteur.
Fig., Ce sentiment, cette passion ne se commande point, se dit Des sentiments, des passions qui ne dépendent pas de notre volonté.
Commander, signifie aussi figurément, en parlant Des choses, Dominer par son élévation. Cette éminence, cette montagne commande la plaine, commande toute la vallée. La ville est commandée au nord par deux collines élevées. Souvent, à l’idée d’une certaine élévation, se joint celle de la facilité que présente le lieu plus élevé pour attaquer ou battre celui qui l’est moins, en tirant de haut en bas. La citadelle commande la ville.
Commander, signifie encore, Avoir le commandement, l’autorité. Commander une armée. Commander les armées du roi. Commander l’avant-garde. Commander l’aile droite. Commander l’aile gauche. Commander un régiment, une troupe. Commander un poste. Commander un vaisseau, une escadre, une flotte. Commander l’armée navale.
Commander une expédition, une attaque, un siège, etc., Être chargé de diriger une expédition, une attaque, un siège, etc. On dit de même, Commander la manœuvre.
Commander, signifie, dans une acception particulière, Mener à la guerre une troupe du commandement de laquelle on est chargé. Il commandait les dragons. L’officier qui commandait l’artillerie.
Il signifie aussi, Donner l’ordre de faire une chose. Il commanda le feu. Il commanda l’attaque, la retraite.
Commander une troupe, des soldats, etc., pour une expédition, un coup de main, une attaque, etc., Donner à une troupe, à des soldats, etc., l’ordre de se tenir prêts pour une attaque, une expédition, un coup de main, etc. Le onzième régiment fut commandé pour ouvrir la tranchée. Le colonel commanda un capitaine et un lieutenant par bataillon.
Commander, est souvent neutre, et signifie, Avoir droit et puissance de commander, avoir autorité, empire. Le prince commande à ses sujets, le père à ses enfants, le maître à ses domestiques, le capitaine à ses soldats, etc. Il commande dans la ville, dans la citadelle. Commander dans une province. Commander sur mer. Le général commandant l’armée d’observation. Commander en maître, en roi. C’est un prince né pour commander. Il faut savoir obéir pour savoir bien commander. L’art de commander.
Prov., Commandez à vos valets, se dit À une personne qui donne trop impérieusement ses ordres à des gens qui ne dépendent point d’elle.
Fig. et fam., Commander à la baguette, Commander avec un empire absolu ; ou Commander avec hauteur et dureté.
Fig., Commander à ses passions, se commander à soi-même, Maîtriser, réprimer ses passions. Je ne pouvais commander à mon impatience. Il n’a jamais su se commander.
Fig., Cette place forte commande à tout le pays, Elle le tient en respect.
Commandé, ée. part. passé. Un officier commandé, Un officier qui est de service.
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