enfiler

3e édition

ENFILER.

v. a.
■  Passer un fil par le trou d’une aiguille, d’une perle, &c. Enfiler une aiguille. Enfiler des perles. Enfiler un chapelet, un bracelet.
On dit prov. Je ne suis pas venu ici pour enfiler des perles, pour dire, Pour m’amuser à des bagatelles, à des choses de rien. Et on dit de certaines choses qui sont plus difficiles à faire qu’il ne paroît, que Cela ne s’enfile pas comme des perles.
On dit, Enfiler un chemin, pour dire, Prendre un chemin & le suivre.
Enfiler le degré, pour dire, S’échapper vîte par un degré. Il est du style familier.
Et prov. & bass. Enfiler la venelle, pour dire, S’enfuir.
On dit fig. Enfiler un discours, pour dire, S’engager, s’embarquer dans un long discours.
On dit, Enfiler une tranchée, le canon de la place enfile la tranchée, pour dire, qu’Il la voit & la bat en ligne droite. Il faut qu’un Ingénieur prenne garde que la tranchée qu’il conduit ne soit pas enfilée. Le feu de la place enfile cette tranchée.
On dit dans le même sens, que Le vent enfile une rue.
■ S’enfiler, se dit au trictrac, quand on a mis son jeu dans un tel désordre, qu’on ne peut éviter de perdre le tour, ou plusieurs trous. Il s’est enfilé pour avoir trop pressé son jeu. On dit aussi, Il a fait un sannes qui l’a enfilé. Il a été enfilé par un sannes, par un quines.
■ Enfilé, ée. part. Il a les signif. de son verbe.
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