épaule

3e édition

EPAULE.

s. f.
■  Partie, membre du corps, qui est au-dessous du chignon du cou, & se joint au bras dans l’homme, & à la jambe de devant dans les animaux à quatre pieds. Cet homme a une épaule haute, une grosse épaule. Il a l’épaule démise, rompue, fracassée. Il porte un fardeau sur l’épaule. Porter le mousquet sur l’épaule, sur son épaule. On lui ôta le manteau de dessus les épaules. Sur les deux épaules. Il est engoncé, il a la tête entre les épaules. Pousser de l’épaule, avec l’épaule. Préter l’épaule pour relever un fardeau. Il est plus haut que vous de toutes les épaules. C’est un homme vigoureux, il a les épaules larges. Epaule de mouton. Epaule de veau. Ce sanglier est blessé à l’épaule. Ce cheval est blessé à l’épaule.
On dit, Manger par-dessus l’épaule, jouer par-dessus l’épaule, pour dire, Manger derriére les autres, jouer quand on n’a point de place à la table où on joue.
On dit, qu’On a mis un homme dehors par les épaules, pour dire, qu’On l’a chassé honteusement.
On dit figur. Regarder quelqu’un par-dessus l’épaule, pour dire, Le regarder avec mépris.
On dit, Hausser les épaules, pour dire, Témoigner en haussant les épaules, qu’une chose déplaît, qu’elle choque, qu’elle surprend, & plus souvent qu’elle n’inspire que du mépris. Cela me fait hausser les épaules. Il n’y a rien à répondre à cela, il n’y a qu’à hausser les épaules.
On dit figur. Je porte cet homme sur mes épaules, pour dire, Cet homme me pèse, il m’est à charge par les choses qu’il fait, ou par celles qu’il dit.
On dit encore figur. Plier les épaules, pour dire, Recevoir une chose fâcheuse, désagréable avec soumission. On lui dit des paroles dures, il s’en alla pliant les épaules.
On dit prov. & fig. qu’Un homme fera une chose par-dessus l’épaule, pour dire, qu’Il ne la fera point du tout. Pensez-vous qu’il vous paye, il vous payera par-dessus l’épaule. Il est bas.
On dit figur. d’Un homme qui n’a pas assez de capacité, assez de bien, qu’Il n’a pas les épaules assez fortes, qu’il a les épaules trop foibles pour un tel emploi, pour soûtenir une charge, une dignité.
On dit fig. Préter l’épaule à quelqu’un, pour dire, Lui aider, le soûtenir. Il a des amis qui lui prétent l’épaule, sans quoi il ne pourroit pas soûtenir cette affaire, cette dépense.
On dit figur. Pousser le temps avec l’épaule, pour dire, Subsister avec peine en attendant mieux, ou gagner du temps pour attendre quelque conjoncture plus favorable.
On dit prov. d’Un avare, qu’Il ne jette pas les épaules de mouton par la fenêtre. Cela est très-bas.
p. 608On appelle, L’épaule d’un bastion, Le flanc d’un bastion ; & Angle de l’épaule, L’angle qui est entre le flanc & la face.
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