épée

ÉPÉE

nom féminin
Étymologie : ixe siècle, spede ; xie siècle, espee. Issu, par l’intermédiaire du latin spatha, du grec spathê, désignant d’abord un battoir utilisé par les tisserands, puis signifiant « spatule ; épée ».
1.  Arme blanche qui est faite d’une longue lame d’acier affilée et d’une poignée généralement munie d’une garde. Une épée de bronze, de fer forgé, d’acier damassé. La lame, la pointe, le fil, le plat de l’épée. Le fourreau de l’épée. Porter l’épée au côté. Épée d’armes, de guerre, de cour. Épée à deux tranchants. Épée de tournoi, à la lame large et dépourvue de tranchant. Épée à deux mains, arme longue et lourde, qu’on tenait à deux mains pour combattre. Le fort de l’épée, la partie de l’épée la plus proche du pommeau. Le faible de l’épée, la partie de la lame la plus proche de la pointe. Une épée ciselée, damasquinée. L’épée de Charlemagne reçut le nom de « Joyeuse », l’épée de Roland, celui de « Durendal ». Ceindre l’épée. On adoubait le chevalier en le frappant du plat de l’épée sur l’épaule. Le port de l’épée était un privilège honorifique sous l’Ancien Régime. Tirer l’épée. Mettre l’épée à la main. Se battre à l’épée. Duel à l’épée. Asséner un coup d’épée. Il lui passa son épée au travers du corps. Tenir l’épée haute, la pointe levée, pour se tenir prêt à combattre. Saluer de l’épée. Expr. fam., péj. et vieillie. Traîneur d’épée, bravache qui fait sonner bruyamment son épée, mais fuit les combats.
▪ Spécialement. Arme d’apparat portée lors de cérémonies solennelles. Épée de parade ou de cérémonie. L’épée d’académicien.
▪ Marque de domaine : Sports. Épée de salle d’armes, arme à lame triangulaire mouchetée et sans tranchant. Épée électrique, reliée à un dispositif de signalisation permettant d’enregistrer chaque touche. Un tournoi d’épée. Champion olympique de combat à l’épée ou, fam., à l’épée.
2.  Class. Par métonymie. Force des armes. Une province conquise par l’épée, par le droit de l’épée. Courage, valeur au combat. Il devait son élévation à son épée. Par extension. Homme qui sait manier l’épée, qui se bat vaillamment. C’est une bonne, une rude épée. Expr. fig. C’est une épée, un homme d’un caractère droit et courageux.
3.  Fig. Symbole du métier des armes, et attribut de la chevalerie, puis de la noblesse ancienne. Noblesse d’épée, noblesse acquise au Moyen Âge par des services militaires, par opposition à la noblesse de robe, acquise plus tard par l’achat de lettres d’anoblissement, d’offices anoblissants ou d’une charge de judicature.
▪ Par extension. Vieilli. État militaire. Les gens d’épée. Quitter la robe pour l’épée. Expr. Prendre, quitter l’épée, embrasser, abandonner la carrière militaire. Briser son épée, renoncer à l’état militaire.
4.  Expr. fig. Épée de Damoclès, péril qui menace à tout moment, par allusion à l’épée que Denys, tyran de Syracuse, fit suspendre, lors d’un festin, au-dessus de la place de Damoclès, pour lui faire sentir la précarité du pouvoir et du bonheur. Mettre l’épée dans les reins, harceler, ne laisser aucun répit, aucun délai. Le créancier lui mettait l’épée dans les reins. Un coup d’épée dans l’eau, un geste sans effet, une action vaine.
▪ Expression tirée de l’Écriture sainte et devenue proverbiale. Qui se sert de l’épée périra par l’épée, on s’expose à pâtir de la violence qu’on a suscitée.
▪ Class. Passer au fil de l’épée, tuer en passant l’épée au travers du corps et, par extension, massacrer sans pitié, exterminer. Ils passèrent toute la population de la ville au fil de l’épée. Emporter un succès à la pointe de l’épée, par la voie des armes, de vive force et, par extension, avec aisance et brio. Tirer l’épée du fourreau, commencer les hostilités.
▪  Remettre l’épée au fourreau, faire la paix. Son épée ne tient pas au fourreau, il est querelleur, toujours prompt à se battre. Son épée est trop courte, il n’a pas assez de crédit, d’autorité pour s’imposer ou réussir dans ce qu’il a entrepris. Jeter son épée dans la balance, engager ses forces, son autorité ou son crédit, au service d’une cause. Mettre son épée au service de l’étranger, s’engager dans une armée étrangère. Rendre son épée, s’avouer vaincu et se constituer prisonnier. N’avoir que la cape et l’épée, se disait d’un gentilhomme sans fortune, qui faisait carrière dans l’armée. De cape et d’épée, voir Cape I.
▪  Prov. L’épée use le fourreau, une activité excessive nuit à la santé. À vaillant homme courte épée, toute arme est bonne pour se défendre si l’on est courageux.
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