épée

4e édition

ÉPÉE.

s. f.
■  Arme offensive & défensive que l’on porte à son côté. Longue épée. Courte épée. Épée de longueur. Épée de rencontre. Épée de combat. Épée à garde dorée. Épée à garde d’argent. Épée enrichie de diamans, ou simplement Epée de diamans. Se battre à l’épée & au poignard. Ceux qui portent l’épée. Mettre une épée à son côté. Le Connétable porte l’épée haute & nue devant le Roi. Le Grand Écuyer porte l’épée du Roi. Ils avoient l’épée nue. Mettre l’épée à la main. Tirer l’épée. Si je le rencontre, nous ferons un coup d’épée. Nous mesurerons nos épées. Remettre l’épée dans le fourreau. Il lui donna de l’épée dans le ventre. Il lui passa son épée au travers du corps. Il lui enfonça l’épée jusqu’aux gardes. Voilà un grand coup d’épée. Il le poursuivit l’épée dans les reins. Nos soldats donnèrent dans le retranchement des ennemis l’épée à la main. Emporter un ouvrage l’épée à la main. La Cavalerie Françoise charge l’épée à la main. Gagner le fort de l’épée. Je lui fis tomber l’épée des mains. La ville fut prise d’assaut, on passa tout au fil de l’épée. Jouer de l’épée à deux mains, ou de l’espadon. Autrefois quand on faisoit un Chevalier, on lui ceignoit l’épée.
On appelle absolument L’Épée, L’état des gens d’épée, particulièrement par opposition à la Robe. Il a quitté la robe pour l’épée, pour prendre l’épée. Les gens d’épée. Homme d’épée. On l’a mis dans l’épée. On lui a fait prendre le parti de l’épée.
On dit proverbialement & figurément, Poursuivre, presser un homme l’épée dans les reins, pour dire, Le presser fort de conclure, d’achever une affaire.
On le dit aussi pour dire, Le presser dans la dispute par de si fortes raisons, qu’il ne sauroit que répondre.
On dit figurément, Emporter une chose à la pointe de l’épée, pour dire, L’emporter après de grands efforts.
On dit proverbialement & figurément d’Un Gentilhomme qui n’a point de bien, qu’Il n’a que la cape & l’épée.
On dit aussi d’Un Auteur, d’un ouvrage, qu’Il n’a que la cape & l’épée, pour dire, qu’Il n’a rien de solide. Il se dit par extension de diverses autres choses qui n’ont pas la force & la solidité qu’elles devroient avoir.
On dit proverbialement, À vaillant homme courte épée, pour dire, que La valeur supplée aux armes.
On dit ironiquement d’Un homme qui a fait une sotise remarquable, qu’Il a fait un beau coup d’épée.
On dit d’Une chose qui n’a point de suite, qui n’a point d’effet, que C’est un coup d’épée dans l’eau.
On dit figurément d’Un homme adroit & vaillant, que C’est une bonne, une rude épée, qu’il est brave comme l’épée qu’il porte. Brave comme son épée.
On dit aussi figurément d’Un homme qui est toujours prêt à mettre l’épée à la main, que Son épée ne tient pas au foureau.
On dit proverbialement & figurément, quand un homme ne peut parvenir à quelque chose qu’il voudroit bien avoir, que Son épée est trop courte.
On dit d’Un homme qui n’a point été à la guerre, & qui n’est point en réputation de bravoure, qu’Il n’a vu d’épée nue que chez le Fourbisseur.
On dit, que L’épée de quelqu’un est vierge, pour dire, qu’Il n’a jamais tiré l’épée.
On dit De gens qu’on voit dans une si grande mésintelligence, qu’ils se querellent pour la moindre chose, qu’Ils en sont toujours aux épées & aux couteaux. Ces parens ne peuvent s’accorder, ils sont aux épées & aux couteaux.
On appelle par mépris, Traîneur d’épée, Un breteur, un batteur de pavé, qui porte une longue épée sans aller à la guerre.
On dit proverbialement & figurément, qu’Un homme se fait tout blanc de son épée, pour dire, qu’Il se vante d’avoir beaucoup de pouvoir, de crédit pour faire réussir une affaire.
On dit d’Un homme en qui la vivacité d’esprit nuit à sa santé, que L’esprit use le foureau.
On dit figurément & proverbialement, en parlant d’Un homme qui est toujours prêt à servir quelqu’un de sa personne, de ses conseils, ou de son industrie, C’est l’épée de chevet d’un tel.
On dit proverbialement & figurément, Mettre quelque chose du côté de l’épée, pour dire, Mettre quelque profit, quelque gain à couvert, en réserve. Il se dit plus ordinairement en mauvaise part, & il est du style familier.
On dit proverbialement, Mourir d’une belle épée, pour dire, Succomber sous un ennemi auquel il est glorieux de céder. Et figurément pour dire, Recevoir du dommage par une chose qui est belle, agréable, & qui fait plaisir.
On dit en style familier, Il s’est laissé dire cela l’épée au côté, pour dire, qu’Il a souffert qu’on lui dît telle chose, sans rien répondre, sans répliquer.
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