gêne

3e édition

GÊNE.

s. f.
■  Torture, question, peine que l’on fait souffrir à un criminel pour lui faire avouer la vérité. Il souffrit la gêne sans rien avouer.
Il se dit par extension en parlant, De ce p. 753qu’on fait souffrir à quelqu’un injustement & par violence pour lui faire dire quelque chose, pour en tirer de l’argent, &c. Des soldats mirent ce paysan à la gêne, pour lui faire avouer où étoit son argent.
■ Gêne, au figuré, signifie, Peine d’esprit, contrainte fâcheuse, état violent où l’on se trouve réduit. C’est une terrible gêne de n’oser jamais dire ce qu’on pense. Les visites de certaines gens mettent à la gêne. C’est une gêne continuelle de passer sa vie avec des gens de cérémonie. La difficulté de la rime met l’esprit du Poëte à la gêne.
On dit, Se donner la gêne. Se mettre l’esprit à la gêne pour quelque chose, pour dire, S’inquiéter, se tourmenter, faire de grands efforts d’esprit. Il se donne la gêne en faisant des vers. Il s’est mis l’esprit à la gêne pour trouver cette démonstration.
Dans la Poësie les amans se servent du mot de Gêne, pour exprimer les peines, les inquiétudes de l’amour.
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