éteindre

4e édition

ÉTEINDRE.

v. a.
■  Il se dit du feu qu’on fait mourir, qu’on étouffe, dont on fait cesser l’action. Éteignez ce feu. Éteindre un cierge, un flambeau. Éteindre un embrasement. Le feu étoit à cette maison, mais on l’a éteint. Le feu est éteint.
On dit, Éteindre les couleurs, les lumières d’un tableau, pour dire, Affoiblir les couleurs, les lumières.
Il est aussi réciproque. Ce feu s’éteint.
Il signifie aussi, Amortir, & se dit de la chaleur sensible ou cachée qui est en quelque chose. Éteindre de la chaux. Éteindre l’ardeur de la fièvre. Cela éteint la chaleur naturelle.
On dit, Éteindre la soif, pour dire, Étancher la soif.
On dit figurément, Éteindre, pour dire, Faire cesser. La guerre étoit si allumée, qu’on ne croyoit pas qu’il fût possible de l’éteindre si-tôt.
Il se dit figur. De quelques passions ardentes. Les jeûnes éteignent le feu de la concupiscence. Éteindre sa flamme. Il a éteint son amour.
Éteindre, signifie aussi, Abolir, faire que le souvenir d’une chose se perde entièrement. Éteindre & abolir un crime. On en veut éteindre la mémoire. Il faut éteindre tous les sujets de querelle. Son ressentiment ne s’éteindra qu’avec sa vie. Il n’a pu l’éteindre que dans son sang.
On dit aussi, Éteindre une race, pour dire, L’exterminer entièrement. Il faut éteindre cette malheureuse race.
On le dit aussi Des Maisons & des Dignités qui finissent. Cette Maison est prête à s’éteindre. Cette Pairie est éteinte par la mort d’un tel.
On dit aussi, Éteindre & amortir une rente, pour dire, La racheter, la faire finir. Éteindre une pension. Éteindre une dette.
Éteint, einte. participe.
On dit, qu’Un homme a les yeux éteints, pour dire, qu’Il a les yeux sans feu & sans vivacité ; & qu’Il a la voix éteinte, pour dire, qu’On a peine à l’entendre parler, tant il a la voix foible.
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