mérite

4e édition

MÉRITE.

s. m.
■  Ce qui rend digne d’estime. Dans cette première acception, en parlant des personnes, on entend d’excellentes qualités, soit de l’esprit, soit du cœur. Grand mérite. Mérite extraordinaire. Mérite reconnu. Mérite distingué. Faux mérite. Mérite superficiel. Mérite personnel. Un homme de mérite. Je connois son mérite. Cet homme-là a son mérite. Il n’est pas sans mérite. Cela est dû à son mérite. Il a peu de mérite. Son peu de mérite est cause que .... J’estime son mérite. Reconnoître le mérite. Considérer le mérite. Il faut donner cela au mérite, non à la faveur. On a récompensé en lui le mérite de ses ancêtres.
Dans cette même acception, en parlant des choses, on entend ce qu’elles ont de bon & d’estimable. Cela relève le mérite de cette action. Ce qu’il a fait est d’un grand mérite. Cette Tragédie n’est pas sans mérite. Le mérite de l’Énéide n’est pas contesté.
Quand ce terme est pris dans un sens collectif, comme dans tous les exemples précédens, il ne s’emploie qu’au singulier ; mais pris dans un sens distributif, il peut avoir un pluriel. César & Pompée avoient chacun leur mérite, mais c’étoient des mérites différens. L’un de ces Peintres excelle dans le dessein, & l’autre dans le coloris ; deux mérites qui ont chacun leurs partisans.
On dit, Se faire un mérite de quelque chose, pour dire, Tirer gloire, tirer avantage d’avoir fait quelque chose. Et, Se faire un mérite de quelque chose auprès de quelqu’un, pour dire, Faire valoir auprès de quelqu’un ce qu’on a fait pour lui.
On dit, Abandonner quelqu’un à son peu de mérite, pour dire, Ne le protéger plus, ne se mêler plus de ses affaires, ne s’intéresser plus à sa fortune.
■ Mérite, signifie aussi, Ce qui rend digne de récompense ou de punition ; & dans cette acception, le pluriel est aussi usité que le singulier. Dieu nous jugera selon le mérite de nos œuvres. Dieu récompense ou châtie suivant le mérite. Dieu nous traitera suivant nos mérites.
Cette dernière phrase a passé dans la conversation, où elle se prend d’ordinaire en mauvaise part. Il sera traité selon ses mérites.
On appelle Les mérites de la passion de JESUS-CHRIST, Ses souffrances & sa mort, en tant qu’elles ont satisfait pour nous à la Justice divine, & qu’elles nous ont mérité la rémission des péchés, & la gloire éternelle.
On dit encore, Les mérites des Saints, pour dire, Les bonnes œuvres des Saints. Et dans ces deux dernières applications du mot de Mérite, il n’est usité qu’au pluriel.
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