route

4e édition

ROUTE.

s. f.
■  Voie, chemin qu’on tient par terre ou par mer, pour aller en quelque lieu. Route bien aisée à tenir, bien aisée à suivre. Route fréquentée. La grande route. La route ordinaire. Sur la route de Paris à Bordeaux, de Lyon à Turin, &c. Quelle route tiendrez-vous ? Prendre une route de traverse. Il a pris sa route par tels & tels lieux. La flotte prit la route d’Alger, la route d’Égypte. Il y a quinze jours qu’ils sont en route.
Il se dit aussi par rapport aux commodités ou aux incommodités qu’on trouve sur une route. La route d’un tel lieu à tel autre est très-bonne, très-mauvaise, dangereuse, peu sûre.
Il se dit encore Du chemin & du logement qu’on marque aux gens de guerre qu’on fait marcher par étape. Donner une route à des troupes. Elles ont eu une bonne route, une mauvaise route. Cet Officier a commis bien du désordre dans sa route.
On appelle aussi Route, L’expédition qui marque les logemens des troupes, & le chemin qu’elles doivent tenir. Une route signée d’un Secrétaire d’État. Obtenir une route pour mener une recrue à un Régiment. Une route pour vingt hommes, pour vingt-cinq chevaux.
En termes de Marine, on dit, Faire fausse route, pour dire, Se détourner de la route que l’on prenoit, & en prendre une différente pour se dérober à la poursuite d’un ennemi. Il signifie aussi, S’écarter de son droit chemin, sans le vouloir.
Route, signifie encore, Une grande allée percée exprès dans un bois, dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade, &c. Les routes d’une telle forêt. Dans la grande route. On a ouvert plusieurs routes dans la forêt. On a perce une route dans ce bois.
Route, se prend figurément pour la conduite qu’on tient dans la vue d’arriver à quelque fin ; les moyens qui mènent à quelque fin. Il a pris la bonne route pour arriver aux dignités. Il a suivi la route de ses ancêtres. La route qu’il tient ne le mènera pas à une grande fortune, ne le conduira pas à la gloire, à une grande réputation. Cet Ecrivain marche dans la route des Anciens. On lui a tracé, on lui a marqué la route qu’il devoit tenir dans son travail. La route qu’il prend pour arriver à ses fins, est la plus commode, la plus aisée, la plus courte, la plus honorable, la plus sûre, &c. On dit aussi absolument, La route des dignités, des honneurs. La route de la gloire. La route de la vertu. La route du Ciel. La route du salut, &c.
À vau de route. Façon de parler adverbiale, qui signifie, Précipitamment, & en désordre. Il ne se joint qu’avec le mot de Fuir, ou quelque autre qui marque fuite, & ne se dit que d’Une troupe de gens de guerre. Les ennemis s’enfuirent à vau de route, s’en allèrent à vau de route. Il est vieux.
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