aile

5e édition

[I.] AILE.

sub. fém.
↪ voir aussi : [II.] Aile (n. f.)
■  Partie du corps des oiseaux et de quelques insectes, qui leur sert à voler, et à se soutenir en l’air. Les ailes des oiseaux sont revêtues de plumes. Les ailes des chauve-souris sont membraneuses. Les ailes des insectes sont si déliées, qu’elles en sont transparentes. Un oiseau qui étend les ailes, qui déploie ses ailes. Un oiseau qui vole à tire-d’aile. Les pigeons ont l’aile forte, l’aile roide. Un moineau qui bat des ailes, qui trémousse des ailes. Un oiseau blessé qui ne bat que d’une aile. Une poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes. Les ailes d’un moucheron. Les ailes d’un papillon. On peint ordinairement les Anges avec des ailes. Les anciens donnoient des ailes à la Victoire, à la Renommée, à l’Amour, au cheval Pégase. Les Peintres et les Poëtes donnent des ailes aux Vents, au Temps, aux Heures, à Mercure, etc. Et on dit poétiquement, Sur les ailes des vents. Sur les ailes des zéphyrs. Sur les ailes du temps.
On dit proverbialement et figurément, Ne battre que d’une aile, pour, Être fort déchu de vigueur, de crédit, de considération. Depuis sa maladie il ne bas plus que d’une aile. Sa disgrâce fait qu’il ne bat plus que d’une aile.
On dit proverbialement et figurément, d’Un homme à qui il est survenu quelque altération considérable dans la santé, quelque disgrâce, ou d’un homme qui est devenu amoureux, qu’Il en a dans l’aile.
On dit proverbialement et figurément, Tirer une plume de l’aile à quelqu’un, pour, le priver, le dépouiller de quelque chose qui lui appartient, tirer de l’argent de lui ; et Rogner les ailes à quelqu’un, pour, Lui retrancher de son autorité, de son crédit, de ses profits.
On dit proverbialement et figurément, Vouloir voler sans avoir des ailes, pour, Entreprendre une chose au-dessus de ses forces ; et Voler de ses propres ailes, pour, Être en état de se passer du secours d’autrui.
On dit aussi proverbialement et figurément, Tirer pied ou aile de quelque chose, pour, Trouver moyen d’en tirer une partie de ce qu’on prétendoit en avoir.
On dit aussi proverbialement et figurément, qu’Une fille est encore sous l’aile de sa mère, pour, qu’Elle est encore sous la conduite de sa mère.
Dans le langage de l’écriture, L’aile du Seigneur, signifie, La protection de Dieu. Seigneur, couvrez-moi de vos ailes. Je ne craindrai rien à l’ombre de vos ailes.
Aile, se dit aussi De cette partie charnue d’un oiseau, qui prend depuis le haut de l’estomac jusque sous les cuisses ; et en ce sens il ne se dit que Des oiseaux préparés pour être mangés. Servir une aile de perdrix, une aile de chapon, une aile de bécasse. Le haut de l’aile, le bas, le bout de l’aile.
En parlant De plumes à écrire, on appelle Bouts-d’aile, Les plumes du bout de l’aile des oies.
Aile, se dit De diverses choses par analogie. Ainsi on dit, Les ailes d’un moulin à vent, en parlant De ces grands châssis garnis de toile que l’on met à un moulin, et qui étant mus par le vent, font moudre le blé.
On dit aussi, Les ailes d’un bâtiment, en parlant Des deux parties d’un bâtiment qui sont jointes de chaque côté au corps du principal édifice. Les deux ailes d’un bâtiment. Un bâtiment qui n’a qu’une aile. On dit aussi, Les ailes d’une Église, pour, Les bas côtés d’une Eglise.
On dit aussi, Les ailes d’une armée, pour, Les deux flancs d’une armée supposée rangée en ordre de bataille, lesquels sont ordinairement composés de cavalerie. L’aile droite, l’aile gauche d’une armée. L’aile droite de la première ligne, l’aile gauche de la seconde ligne. On avoit jeté des pelotons d’infanterie sur les ailes. L’aile droite enfonça les ennemis, mais l’aile gauche plia au premier choc. Le Général N. commandoit l’aile droite.
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