indifférent, ente

On appelle Actions indifférentes, Les actions qui d’elles-mêmes ne sont ni bonnes ni mauvaises ; et on dit dans une acception à peu près pareille, Nous ne parlions que de choses indifférentes, pour dire, De choses qui n’intéressent personne, qui ne sont d’aucune conséquence.

Il signifie encore, Qui touche peu, dont on ne se soucie point ; et ce sens est plus ou moins étendu selon la qualité des choses dont on parle. Tout cela m’est indifférent, je n’y prends aucune part. Il m’est fort indifférent quel jugement vous en portiez. Cet homme-là lui est fort indifférent. Ses bonnes grâces me sont fort indifférentes.

Il signifie aussi, Qui n’a pas plus de penchant pour une chose que pour une autre, pour un parti que pour un autre. Il n’est plus temps de demeurer indifférent, il faut nécessairement prendre un parti.

On dit, en termes de Philosophie, que La matière est d’elle-même indifférente au repos ou au mouvement, pour dire, qu’Elle n’a d’elle-même ni l’une ni l’autre de ces deux qualités, et qu’elle est également capable de recevoir l’une ou l’autre.

Il signifie pareillement, Qui n’a d’attachement à rien, qui n’est touché de rien. Il est d’une humeur indifferente. Il regarde toutes choses d’un œil, d’un esprit indifférent, d’un air indifférent.

On dit d’Une personne qui n’est point sensible à l’amour, qu’Elle a le cœur indifférent.

Il s’emploie aussi quelquefois substantivement. Il n’y a que les indifférens qui puissent juger sainement. Vos amis pourront vous applaudir, mais les indifférens ne penseront pas de même.