mystère

5e édition

MYSTÈRE.

s. mas.
■  Secret. Il se dit proprement en matière de Religion, et signifie Ce qu’une Religion a de plus caché. Les fausses Religions avoient aussi leurs mystères. Les mystères de Cérès. Les mystères de la bonne Déesse. Les mystères d’Isis et d’Osiris. Être initié aux mystères.
On appelle plus particulièrement Mystère, dans la Religion Chrétienne, Tout ce qui est proposé pour être l’objet de la foi des Fidèles. Mystère sacré. Mystère adorable. Mystère ineffable, incompréhensible. Le mystère de la Trinité. Le mystère de l’Incarnation. Il faut adorer les mystères sans les vouloir approfondir. Les mystères que Dieu a révélés. Pénétrer dans les mystères. Le mystère du Corps et du Sang de Jésus-Christ. La profanation des mystères. Les principaux mystères de la Foi. Les lieux où Dieu a opéré le mystère de notre salut.
On appelle au pluriel, Les saints Mystères, Le sacrifice de la Messe. Célébrer les saints Mystères. Participer aux saints Mystères.
■ Mystère, se dit aussi figurément Du secret dans les affaires. Les mystères de la Politique. Mystère d’État. Il y a quelque mystère caché là-dessous. C’est un mystère qu’on ne sauroit pénétrer, qu’on ne peut développer. On découvrira bientôt ce mystère d’iniquité.
Il se dit aussi Des intrigues amoureuses ; et dans ce sens on dit, L’amoureux mystère, les mystères d’amour.
On appelle Mystères de la nature, Ses opérations secrètes. Étudier, approfondir les mystères de la nature.
On dit, Faire mystère d’une chose, pour dire, La tenir secrète, la cacher avec soin. C’est un homme qui fait mystère de tout. Il fait mystère des moindres choses. Il n’en fait pas mystère.
On dit dans le même sens, Mettre du mystère à quelque chose.
On dit proverbialement dans le même sens, Il est tout cousu de petits mystères.
Il se prend aussi figurément pour, Difficulté que l’on fait touchant quelque chose. Ainsi l’on dit, Pourquoi faire tant de mystère pour nous dire ce que tout le monde sait ? Faut-il faire tant de mystère pour si peu de chose ? Voilà bien des mystères, bien du mystère. Je n’entends pas tous ces mystères.
Dans le même sens on dit, qu’Il n’y a pas grand mystère à quelque chose, pour dire, qu’Une chose n’est pas bien difficile à faire, à trouver. Y a-t-il tant de mystère à cela ? Voilà bien tout le mystère. Voilà un beau mystère. C’est donc là que gît le mystère.
■ Mystère. Nos pères appeloient ainsi La représentation de certaines pièces de théâtre, dont le sujet étoit tiré de la Bible, et où ils faisoient intervenir les Anges, les Diables, etc. Le mystère fut beau et fort dévot. Les Diables jouèrent plaisamment le mystère. Ce mot a passé d’usage avec les pièces de ces temps anciens.
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