mystère
MYSTÈRE
nom masculinÉtymologie : xiie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin mysterium, du grec mustêrion, « chose secrète », lui-même dérivé de muein, « se fermer, être fermé ».
I.
I. Ce qu’une religion a de plus caché, qu’on ne connaît que par initiation ou révélation.
1.
Marque de domaine : Antiquité. Au pluriel.
Rite secret célébré en l’honneur de certaines divinités et réservé aux seuls initiés.
Les mystères d’Éleusis.
Les mystères de Cybèle, de Mithra.
Les mystères d’Isis et d’Osiris.
Être initié aux mystères.
Célébrer les mystères.
▪
Religions à mystères, nom donné aux religions orientales qui se répandirent dans le bassin méditerranéen au début de notre ère, et dont les adeptes étaient soumis à des rites secrets d’initiation.
2.
Dans la religion chrétienne, vérité de foi contenue dans la Révélation et qui dépasse la raison.
Saint Paul emploie le terme « mystère » pour désigner l’essence de la Révélation.
Le mystère de la Trinité, de l’Incarnation.
Le mystère du corps et du sang de Jésus-Christ.
Le mystère d’iniquité, voir Iniquité.
Spécialement.
Les mystères joyeux, lumineux, douloureux, glorieux, chacune des parties de la prière du rosaire.
Les saints mystères, le sacrifice de la messe.
Célébrer les saints mystères.
Participer aux saints mystères.
3.
Par extension.
À la fin du Moyen Âge, nom donné à certaines pièces de théâtre dont le sujet était tiré de l’Écriture ou de la vie des saints.
La représentation d’un mystère pouvait durer plusieurs jours.
Titres célèbres : Le Mystère de la Passion, d’Arnoul Gréban (vers 1450) ; Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, de Charles Péguy (1910).
II.
II. Fig.
1.
Ce qui reste caché à la raison humaine, ce qu’elle ne peut comprendre, expliquer.
Chercher à pénétrer les mystères de l’univers.
Les mystères du cœur humain.
Le mystère de nos destinées.
▪
Par affaiblissement, et parfois plaisamment.
Se dit de ce qui semble difficile à comprendre, à pénétrer.
S’initier aux mystères de la politique.
C’est pour moi un mystère.
Cet homme est toujours resté un mystère pour ses proches.
2.
Ce qu’il y a de caché dans les affaires humaines, ce qui est tenu secret.
Le mystère reste entier.
Il y a un mystère, du mystère là-dessous.
Trouver la clé du mystère, son explication.
Ce n’est plus un mystère pour personne, tout le monde le sait.
Cet écrivain est un maître du mystère.
▪
Par extension.
Ensemble de soins, de précautions que l’on prend pour dissimuler ses activités, n’être pas vu, observé, etc.
Il aime à s’entourer de mystère.
Ils sont sortis tous deux en grand mystère.
Voilà bien des mystères.
Iron.
Tant de mystère pour si peu !
▪
Loc.
Être tout mystère, dissimuler avec soin ses opinions, ses actes, etc.
Un homme tout mystère.
Faire mystère d’une chose, la tenir secrète, faire croire qu’elle ne peut ou ne doit pas être dévoilée.
Il a fait mystère de sa naissance, de sa profession.
Il souhaite démissionner, il n’en fait pas mystère.
Titres célèbres : Les Mystères de Paris, d’Eugène Sue (paru en feuilletons en 1842 et 1843) ; Le Mystère de la chambre jaune, de Gaston Leroux (1907).
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- myroxylon, n. m.
- myrrhe, n. f.
- myrrhis, n. m.
- myrtacées, n. f. pl.
- myrte, n. m.
- myrtiforme, adj. [8e édition]
- myrtille, n. f.
- mystagogie, n. f.
- mystagogique, adj.
- mystagogue, n. m.
- mystère, n. m.
- mystérieusement, adv.
- mystérieux, -euse, adj.
- mysticètes, n. m. pl.
- mysticisme, n. m.
- mysticité, n. f.
- mystificateur, -trice, n.
- mystification, n. f.
- mystifier, v. tr.
- mystique, adj. et n.