refuser
5e édition
REFUSER.
v. a.■
Rejeter une offre, ne pas accepter ce qui est offert. On lui a offert tant de cette terre, tant de ces meubles, mais il l’a refusé. Refuser des présens. Refuser des offres. Refuser un emploi. Refuser un établissement. Refuser des conditions avantageuses.
On dit absolument et proverbialement, Tel refuse, qui après muse, ou, qui refuse, muse, pour dire, que Souvent on se repent d’avoir refusé ce qui étoit offert.
Il signifie aussi, Rejeter une demande, ne pas accorder ce qui est demandé. On lui a refusé la grâce qu’il demandoit. Il ne faut rien refuser à ses amis. En ce sens, il s’emploie aussi absolument. Il refuse si poliment, qu’on ne peut en être offensé. Quand on est dans la nécessité de refuser, il faut du moins faire connoître qu’on souffre en refusant.
On dit, Refuser la porte à quelqu’un, pour dire, Ne pas lui permettre l’entrée de quelque lieu, de quelque maison, etc. Il s’est présenté pour entrer au bal, on lui a refusé la porte.
On dit, Se refuser quelque chose, pour dire, Se priver de quelque chose. Ainsi en parlant d’Un homme avare et sordide, on dit, que C’est un homme qui se refuse le nécessaire, jusqu’au nécessaire, qui se refuse tout. Et dans un sens opposé, on dit d’Un homme qui aime extrêmement ses commodités et ses aises, que C’est un homme qui ne se refuse rien.
On le dit dans le même sens, d’Un homme qui se permet tout, soit en actions, soit en paroles. Il ne se refuse rien, quand il est question de nuire, ou de médire. C’est un homme qui ne s’est jamais refusé un bon mot, une plaisanterie.
On dit encore, Il ne se refuse à rien, ou, il ne refuse à rien, pour dire, Il est prêt à faire tout ce qu’on désire de lui.
On dit, Se refuser aux plaisirs, se refuser à la joie, pour dire, Fuir les plaisirs et la joie.
On dit aussi, Il est impossible de se refuser à l’évidence de ses preuves, à la force de ses raisons ; ce seroit se refuser à l’évidence, pour dire, Il est impossible de résister à l’évidence de ses preuves, à la force de ses raisons.
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Refuser, se joint aussi avec l’infinitif des verbes, précédé de la préposition de. Refuser de faire quelque chose. Refuser d’aller en quelque endroit. Refuser de servir quelqu’un. Refuser de prêter de l’argent à quelqu’un.
On dit aussi, Il lui a refusé à boire, à manger, à dîner, à coucher, pour dire, Il a refusé de lui donner à boire, à dîner, etc.
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Refuser, s’emploie aussi avec le régime simple en parlant Des personnes. Ainsi on dit, qu’Un homme refuse ses meilleurs amis, pour dire, qu’Il ne fait rien de ce que ses meilleurs amis lui demandent, qu’il rejette les prières de ses meilleurs amis. Il a déjà refusé tous ceux qui l’en ont prié.
Refuser une fille en mariage, se dit ou d’Un père ou d’une mère qui ne veulent pas donner leur fille en mariage à quelqu’un, ou de celui à qui on l’a offerte, et qui n’a pas voulu l’accepter. Et dans ce dernier sens on dit, qu’Un homme a refusé un bon parti, qu’une fille a refusé un parti avantageux. On dit, Le temps se refuse à cela, les circonstances s’y refusent, ma fortune se refuse à une si grande dépense, pour dire, Le temps, ma fortune, les circonstances ne le permettent pas.
En termes de Marine, on dit, Le vent refuse, pour dire, que Le vent est contraire. On le dit aussi d’Un cheval. Ce cheval refuse à tirer.
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Refusé, ée. participe.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- refroidir, v. tr., intr. ou pron.
- refroidissement, n. m.
- refroidisseur, n. m.
- refuge, n. m.
- réfugié, -ée, n.
- réfugier (se), v. pron.
- refuir, v. intr.
- refuite, n. f.
- refus, n. m.
- refusé, -ée, n.
- refuser, v. tr. et pron.
- réfusion, n. f. [6e édition]
- réfutabilité, n. f.
- réfutable, adj.
- réfutation, n. f.
- réfuter, v. tr.
- reg, n. m.
- regagner, v. tr.
- regain, n. m.
- régal, n. m.