dévorer

6e édition

DÉVORER.

v. a.
■  Manger une proie en la déchirant avec les dents. Les bêtes l’ont dévoré. Il a été dévoré par les lions, par les tigres, etc. La Fable dit que Saturne dévorait ses enfants.
Il signifie aussi, Avaler goulûment, manger avidement. Les crocodiles dévorent quelquefois des hommes. Les requins dévorent les autres poissons. Il eut dévoré le tout en un moment. On l’emploie souvent sans régime, surtout dans le langage familier. Cet homme ne mange pas, il dévore.
Il se dit quelquefois dans le sens de Manger entièrement, sans rien laisser, surtout en parlant Des animaux destructeurs. Les chenilles ont dévoré toutes les feuilles de ce rosier. Les oiseaux dévorent tous nos raisins.
Fig., Dévorer un livre, des livres, Les lire avec avidité, avec une extrême promptitude. Il ne lit pas les livres, il les dévore. J’ai dévoré ce roman.
Fig., Dévorer des yeux, Tenir les yeux p. 544fixement attachés sur une personne ou sur une chose, avec l’expression du désir. Il la dévorait des yeux.
Fig., Dévorer une chose en espérance, La convoiter avec ardeur et avec l’espérance de la posséder bientôt.
Fig., C’est une terre qui dévore ses habitants, se dit D’un pays où ceux qui y demeurent ne vivent pas d’ordinaire long-temps.
Fig., Dévorer les difficultés, Venir à bout courageusement des difficultés que l’on rencontre dans ses études.
Fig., Dévorer ses larmes, Retenir ses larmes quand elles sont près de s’échapper. Dévorer ses chagrins, etc., Ne pas les laisser paraître. Dévorer un affront, une injure, etc., Cacher le ressentiment d’un affront, etc.
Dévorer, signifie figurément, Consumer, détruire. Les flammes ont dévoré ces chefs-d’œuvre. Le temps dévore tout.
Il se dit, dans un sens analogue, De l’effet que produisent en nous la faim et la soif, quand elles sont devenues pressantes, les longues peines d’esprit, les passions très-ardentes, etc. La faim, la soif le dévore. La fièvre qui le dévore. Un feu secret la dévore. Il ne peut plus maîtriser l’ardeur qui le dévore. L’ennui, le chagrin le dévore. Être dévoré d’inquiétude. Être dévoré d’ambition.
Dévorer, s’emploie aussi avec le pronom personnel, comme verbe réciproque, et se dit surtout au propre. Les brochets se dévorent les uns les autres.
Dévoré, ée. participe.
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