étendre
6e édition
ÉTENDRE.
v. a.■
Allonger, faire qu’une chose acquière ou plus de surface, ou plus de volume, soit en la rendant plus mince, soit en la tirant ou en la dilatant. On étend l’or sous le marteau. Étendre du beurre sur du pain. Étendre de la cire. Étendre du drap, du parchemin. La raréfaction étend le volume d’air.
Étendre ses troupes, son armée, Leur faire occuper plus de terrain, leur donner plus de front.
Fig. et fam., Étendre le parchemin, Faire de longues écritures dans une affaire, pour en tirer plus de profit ; Tirer un procès en longueur par des formalités et des chicanes.
Fig. et fam., Étendre la courroie, Étendre les profits, les droits d’un emploi au delà de ce qui est permis. Sa place ne lui vaudrait pas tant, s’il n’étendait un peu la courroie.
Fig., Étendre la clause d’un contrat, les termes d’un arrêt, d’une loi, etc., Porter le sens d’un contrat, d’un arrêt, d’une loi au delà de ce que les termes signifient précisément. On dit aussi, Étendre le sens, la signification d’un mot, Appliquer un mot à une chose, à une idée qu’il n’était pas originairement destiné à signifier, à exprimer. On dit de même quelquefois, Ce mot ne désignait d’abord que telle chose, on l’a étendu depuis à telle autre.
■
Étendre, signifie aussi, Déployer en long et en large. Étendre du linge pour le sécher. Étendre de la toile sur l’herbe pour la blanchir. Étendre son manteau par terre pour se coucher dessus. Étendez ce tapis. Étendre quelqu’un sur une table, sur un lit, pour lui faire subir quelque opération. Jesus-Christ p. 688fut étendu sur la croix, sur l’arbre de la croix. Ces martyrs furent étendus sur le chevalet.
Étendre le bras, étendre les bras, étendre la jambe, Les déployer de leur long. On dit de même, Étendre les ailes, en parlant D’un oiseau qui déploie ses ailes pour voler.
Fig., Étendre la vue, La porter sur un point éloigné. C’est un plaisir d’étendre la vue sur cette belle campagne.
Fig., Étendre un homme sur le carreau, Le tuer, le renverser mort par terre. On dit de même, Il l’étendit mort sur la place.
■
Étendre, signifie encore, tant au propre qu’au figuré, Augmenter, agrandir. Étendre son empire. Étendre les limites de son royaume. Il a étendu son parc, étendu sa terre jusqu’à cet endroit. Étendre son commerce. Étendre sa domination, son pouvoir. Étendre sa réputation.
En termes de Peinture, Étendre la lumière, Grouper ensemble plusieurs parties qui naturellement reçoivent la lumière, et où les objets ne sont séparés que par des demi-teintes adoucies.
■
Étendre, s’emploie aussi avec le pronom personnel. C’est un métal qui s’étend beaucoup lorsqu’on le bat. L’armée s’étendit dans la plaine. Il s’étendit tout de son long sur l’herbe pour dormir. Une tache d’huile s’étend peu à peu.
Il signifie quelquefois simplement, Tenir un certain espace, se prolonger jusqu’à un certain endroit. Leur empire s’étendait jusqu’à tel fleuve. Ma propriété ne s’étend pas plus loin. Cette mer s’étend jusqu’à telle autre.
Il se dit figurément Des personnes, en parlant De leur propriété. Ce propriétaire s’est fort étendu de ce côté. Il ne peut s’étendre de ce côté-là, parce qu’il est borné par d’autres propriétés.
Il se dit aussi figurément De plusieurs choses. Son pouvoir ne s’étend pas si avant. Son crédit s’étend jusque-là. Sa réputation, son nom, sa gloire, s’étendent par toute l’Europe.
Il se dit particulièrement De la vue. Sa vue s’étend jusqu’à… De cette terrasse on voit aussi loin que la vue peut s’étendre.
Il se dit également De la voix. Il a une voix forte qui s’étend très-loin. Tant que la voix se peut étendre.
Fig., S’étendre sur quelque sujet, En parler au long. S’il m’était permis de m’étendre sur cette matière. On dit aussi dans ce sens, S’étendre sur les louanges, sur les bonnes ou mauvaises qualités de quelqu’un.
Fam., Tant que la somme peut s’étendre, pourra s’étendre, se dit Pour exprimer qu’on ne dépasse pas, qu’on ne dépassera pas une certaine somme déterminée. Il me donne cent francs par an, tant que cela peut s’étendre.
■
Étendre, avec le pronom personnel, signifie encore, Durer. La vie de l’homme ne s’étend guere au delà de cent ans. Il travaille tant que la journée peut s’étendre.
■
Étendu, ue. participe. Du linge étendu sur l’herbe.
Il s’emploie quelquefois adjectivement, et se dit, tant au propre qu’au figuré, De certaines choses qui, dans leur genre, sont grandes, larges, vastes, etc. Un empire fort étendu. La vue est ici fort étendue. Un pouvoir fort étendu. Des connaissances étendues. Il a une voix très-étendue. C’est un esprit fort étendu.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.
VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- et caetera, loc.
- et cetera, loc.
- été, n. m.
- éteignoir, n. m.
- éteindre, v. tr. et pron.
- éteint, -einte, adj.
- éteinte, n. f.
- étendage, n. m.
- étendard, n. m.
- étendoir, n. m.
- étendre, v. tr. et pron.
- étendu, -ue, adj.
- étendue, n. f.
- éternel, -elle, adj.
- éternelle, n. f. [7e édition]
- éternellement, adv.
- éterniser, v. tr.
- éternité, n. f.
- éternuement, n. m.
- éternuer, v. intr.
HISTOIRE DU MOT
- estendre [I], v. a. [1re édition] estendre (s') [II], v. n. pron. [1re édition]
- estendre [I], v. a. [2e édition] estendre (s') [II], v. n. pron. [2e édition]
- étendre, v. a. [3e édition]
- étendre, v. a. [4e édition]
- étendre, v. a. [5e édition]
- étendre, v. a. [6e édition]
- étendre, v. a. [7e édition]
- étendre, v. tr. [8e édition]
- étendre, v. tr. et pron.