ombre
■
Obscurité que cause un corps opaque en interceptant la lumière. L’ombre de la terre cause l’éclipse de la lune. Les ombres s’allongent quand le soleil approche du couchant. L’ombre de l’aiguille marque les heures sur un cadran. Se coucher, se reposer, s’endormir à l’ombre d’un arbre, d’un buisson. Se mettre, se promener à l’ombre. Chercher l’ombre et le frais. Cet arbre ne fait guère d’ombre, ne donne guère d’ombre. Cette plante aime l’ombre, vient mieux à l’ombre qu’au soleil. Le soleil chasse, dissipe les ombres. L’ombre suit le corps, et en représente plus ou moins régulièrement la figure.
Prov., Il le suit comme l’ombre fait le corps, se dit D’un homme qui en suit un autre partout. On dit aussi, Il ne le quitte pas plus que son ombre ; et, figurément, dans le même sens, C’est son ombre. Dans un sens analogue, on appelait Ombres, chez les anciens Romains, Les personnes que les convives invités amenaient avec eux.
Prov. et fig., C’est l’ombre et le corps, se dit De deux personnes qui ne se quittent pas, qui sont inséparables.
Prov. et par exagér., Il a peur de son ombre, se dit D’un homme qui s’effraye et s’alarme trop légèrement.
Fig., Prendre l’ombre pour le corps, Prendre l’apparence pour la réalité.
Fig., Courir après une ombre, Se livrer à une espérance chimérique.
Fig., Tout lui fait ombre, Il se défie de tout.
Fig., Faire ombre à quelqu’un, Obscurcir le mérite, le crédit de quelqu’un par un mérite plus éclatant, par un plus grand crédit. Il fait ombre à tous ses concurrents. Il n’a pas assez de mérite pour faire ombre à personne.
Fig., Les grandeurs du monde ne sont qu’ombre et que fumée, Elles n’ont rien de permanent, de solide.
Fig., Passer comme l’ombre, comme une ombre, se dit Des choses passagères, de courte durée. La vie des hommes passe comme l’ombre. Le plaisir passe comme une ombre.
Fig. et pop., Mettre un homme à l’ombre, Le mettre en prison, ou Le tuer.
Poétiq., Les ombres de la nuit, L’obscurité causée par l’absence du soleil.
Fig., Les ombres du mystère, L’obscurité qui couvre les choses secrètes. Les ombres de la mort, l’ombre du tombeau, La mort, le tombeau.
■
Ombre, signifie aussi, Légère apparence. Il n’y a pas ombre de doute, l’ombre du doute. Il n’a pas l’ombre de bon sens, de sens commun. On n’a pas trouvé l’ombre de trahison dans la conduite de ce général. Je n’y vois pas la moindre ombre de difficulté. L’ombre même du mal lui fait peur. Les Romains en ce temps-là n’avaient plus que l’ombre de la liberté.
Il signifie encore, Signe, figure d’une chose à venir ; et, en ce sens, il ne se dit qu’en parlant De l’ancienne loi, par rapport à la nouvelle. Les cérémonies et les sacrifices du Vieux Testament n’étaient que les ombres des mystères et des vérités du Nouveau.
■
Ombre, en poésie et dans le langage des anciens païens, signifie tantôt L’âme après qu’elle a quitté le corps, tantôt Une apparence, un simulacre du corps, après que l’âme en a été séparée par la mort. L’ombre d’Achille lui apparut. L’ombre de César. L’ombre du grand Pompée. Les pâles ombres. Les ombres vaines. Pluton règne sur les ombres. Le royaume des ombres. Un magicien qui évoquait les ombres.
Il se dit, figurément, d’Une personne ou d’un établissement qui a perdu les qualités, les avantages qui faisaient sa force, sa grandeur, son éclat. Ce beau génie s’est affaibli avec l’âge, il n’est plus que l’ombre de lui-même. La république romaine n’était plus que l’ombre de ce qu’elle avait été autrefois.
■
Ombre, en termes de Peinture, se dit Des couleurs obscures qu’on emploie dans un tableau, pour représenter les parties des objets les moins éclairées, et qui servent à donner du relief aux autres. Donner des ombres plus ou moins fortes. Ménager les ombres. Les ombres sont bien entendues dans ce tableau.
Ombre portée, Toute ombre qu’un corps projette sur une surface ; et L’imitation qu’on en fait dans un dessin, dans un tableau.
Fig., C’est une ombre au tableau, se dit D’un léger défaut qui n’efface point, ou même qui fait mieux sentir les beautés d’un ouvrage, les bonnes qualités d’une personne.
Terre d’ombre, ou simplement, Ombre, Terre brune et noirâtre qu’on emploie dans la peinture.
■
Sous l’ombre, sous ombre. loc. prépositives et figurées. Sous apparence, sous prétexte. Il a attrapé bien des gens sous ombre de dévotion, sous ombre de piété, sous l’ombre de la dévotion, de la piété. Il lui a fait un mauvais tour sous ombre d’amitié, sous ombre de lui vouloir du bien, sous ombre qu’il prend intérêt à lui.
■
À l’ombre. loc. prépositive et figurée. Sous la protection, à la faveur. Qu’a-t-il à craindre à l’ombre d’un si puissant protecteur ? L’industrie ne se plaît qu’à l’ombre de la paix.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.
VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- ombellule, n. f.
- ombilic, n. m.
- ombilical, -ale, adj.
- ombiliqué, -ée, adj.
- omble, n. m.
- omble-chevalier, n. m.
- ombon, n. m.
- ombrage, n. m.
- ombrager, v. tr.
- ombrageux, -euse, adj.
- ombre [I], n. f.
- ombre [II], n. m.
- ombre [III], n. m. [7e édition]
- ombre-chevalier, n. m.
- ombrelle, n. f.
- ombrer, v. tr.
- ombrette, n. f.
- ombreux, -euse, adj.
- ombrien, -enne, adj. et n.
- ombrine, n. f.