corne
7e édition
CORNE.
s. f.■
Partie dure qui sort de la tête de quelques animaux, et qui leur sert de défense. Grande corne. Petite corne. Corne lisse ou lissée. Corne raboteuse, aiguë, pointue. Corne émoussée. Corne plate, torse, recourbée, cannelée, recoquillée, tortillée. Les animaux qui ont des cornes, qui portent cornes, qui sont armés de cornes. Un jeune taureau à qui les cornes viennent, à qui les cornes poussent. Corne de taureau, de vache, de bélier, de daim, de licorne, de narval, de rhinocéros, etc. Un taureau qui donne, qui frappe de la corne, qui est dangereux de la corne. Scier les cornes à un taureau, lui rembourrer les cornes. Le taureau l’enleva sur ses cornes. Le bélier heurte de ses cornes. Être blessé d’un coup de corne. Prendre, saisir, attacher une bête par les cornes. Des ouvrages faits de corne. Tabatière de corne. Un peigne de corne. Une lanterne de corne. Un couteau emmanché de corne, dont le manche est de corne. On dit aussi, Les cornes du diable.
Bêtes à cornes, se dit seulement Des bœufs, des vaches et des chèvres, par opposition Aux brebis et aux moutons. Un troupeau de bêtes à cornes.
En termes d’Art vétérinaire, Donner un coup de corne à un cheval, Saigner un cheval au palais, avec le bout d’une corne de cerf ou de chevreuil.
Fig. et fam., Attaquer le taureau, la bête par les cornes, prendre le bœuf par les cornes, Entamer une affaire par le côté le plus difficile.
p. 404Fig. et fam., Montrer les cornes, se mettre en état de se défendre.
Prov. et fig., Il mangerait le diable et ses cornes, se dit D’un grand mangeur.
Prov. et fig., Les cornes lui en sont venues à la tête, se dit D’un homme qui a été fort surpris de quelque chose d’inopiné.
Fig. et fam., Porter les cornes, avoir des cornes, se dit D’un mari dont la femme est infidèle.
Fam., Faire les cornes à quelqu’un, Faire par dérision avec deux doigts un signe qui représente les cornes. Il lui fit les cornes.
Corne d’abondance, ou Corne d’Amalthée, Corne qu’on représente pleine de toutes sortes de fruits et de fleurs, et que la Fable suppose avoir été arrachée ou de la tête d’Achéloüs, lorsque, transformé en taureau, il fut vaincu par Hercule, ou de celle de la chèvre Amalthée, qui avait nourri Jupiter. La corne d’abondance est l’attribut ordinaire des divinités bienfaisantes, est le symbole du commerce, de l’agriculture, etc. Le fronton de l’édifice était orné de cornes d’abondance.
Corne de cerf, Le bois du cerf, lorsqu’il est employé dans les arts. Un couteau emmanché de corne de cerf. De la raclure de corne de cerf. De la gelée de corne de cerf.
Corne-de-cerf, en Botanique, est Le nom de diverses plantes, et particulièrement d’Une plante crucifère dont les feuilles sont divisées à peu près comme le bois du cerf.
En termes d’Artillerie, Corne d’amorce, s’est dit d’Une corne de bœuf dans laquelle on mettait le pulvérin qui servait à amorcer les bouches à feu.
En Hist. nat., Cornes d’Ammon, Genre de coquilles fossiles qui ressemblent à des cornes de bélier, et qu’on nomme plus ordinairement Ammonites.
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Corne, se dit aussi d’Un instrument à vent ou cornet rustique dont se servent les vachers, et qui est ordinairement fait d’une corne.
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Corne, se dit encore de La moitié d’une corne coupée dans sa longueur, et taillée de manière qu’on peut s’en servir pour relever le quartier d’un soulier étroit. Apportez-moi la corne, pour chausser mes souliers.
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Corne, se dit, par analogie, de Certaines pointes que les limaçons, quelques serpents et quelques insectes portent sur la tête. Les limaçons montrent leurs cornes, resserrent leurs cornes. Les cerfs-volants ont des cornes.
Il se dit, par extension, Des pointes, des angles saillants que présentent certains objets. Les cornes d’un croissant. Chapeau à cornes. On appelait cornes les crêtes dont étaient surmontés les anciens bonnets carrés. Bonnet à trois cornes, à quatre cornes. Les cornes d’un autel antique.
Faire une corne à un livre, à un feuillet, etc., Plier le coin, l’angle d’un feuillet, dans un livre, pour marquer l’endroit qu’on veut retrouver. On dit de même, Faire une corne à une carte, etc.
En termes de Fortification, Ouvrage à cornes, Ouvrage avancé hors du corps de la place, et qui consiste en une courtine et en deux demi-bastions.
En termes de Marine, Corne d’artimon, Sorte de vergue qui embrasse l’arrière du mât d’artimon par une entaille en croissant faite à son gros bout, et qui porte la voile d’artimon.
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Corne, en termes d’Anatomie, se dit de Certaines parties du corps humain qui ressemblent à des cornes. Les cornes de la matrice, du larynx. Corne d’Ammon. Etc.
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Corne, signifie aussi, La partie dure qui est au pied du cheval, du mulet, de l’âne, etc. Dans ce sens, il ne se dit qu’au singulier. Ce cheval est difficile à ferrer, il a la corne mauvaise. Il a la corne bonne, la corne ferme, dure, molle, sujette à s’éclater. Telle chose fait venir, fait croître la corne, endurcit, ramollit la corne.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- coris, n. f. [4e édition]
- corme, n. f.
- cormier, n. m.
- cormoran, n. m.
- cornac, n. m.
- cornacées, n. f. pl.
- cornage, n. m.
- cornaline, n. f.
- cornard, -arde [I], adj.
- cornard [II], n. m.
- corne [I], n. f.
- corne [II], n. f.
- corné, -ée, adj.
- cornée [I], n. f.
- cornée [II], n. f. [5e édition]
- cornéen, -enne, adj.
- cornéenne, n. f.
- corneille [I], n. f.
- corneille [II], n. f. [5e édition]
- cornélien, -ienne, adj.