corne

I. CORNE

nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Du latin populaire *corna, pour cornua, en latin classique (pluriel neutre de cornu), pris comme féminin singulier.
↪ voir aussi : II. Corne (n. f.)
1.  Excroissance pointue et dure que portent sur la tête la plupart des ruminants et certains autres animaux. Les cornes du taureau, de la vache, du bélier, de la chèvre. Les bêtes à cornes. Les cornes de l’antilope, du bouquetin, du buffle. Les cornes de la girafe sont recouvertes d’une peau velue. Donner un coup de corne. Le bélier heurte de ses cornes. Prendre, saisir, attacher une bête par les cornes. Le rhinocéros porte une ou deux cornes sur le nez.
▪ Expr. fig. et fam. Prendre le taureau par les cornes, affronter résolument une difficulté. Montrer les cornes, se mettre en état de se défendre. Porter les cornes, avoir des cornes, se dit d’un mari trompé ou, plus rarement, d’une femme trompée. Faire les cornes à quelqu’un, faire par dérision avec deux doigts un signe qui représente des cornes. Faire les cornes, pour se protéger des maléfices, des gens, des choses ou des mots réputés porter malheur. Spécialement. Attribut traditionnel de certains êtres mythologiques et, par extension, du démon. Les satyres et les faunes sont généralement représentés avec des cornes et des pieds de chèvre. Les cornes du diable. Expr. fig., fam. et vieillie. Il mangerait le diable et ses cornes, il est d’un appétit féroce.
▪ Par extension. Fam. Protubérance que divers animaux portent sur la tête. Les cornes de l’escargot, de la limace. L’escargot sort, rentre ses cornes. Les cornes du cerf-volant. La vipère à cornes, le céraste.
▪ Par analogie. Marque de domaine : paléontologie. Corne d’Ammon, coquillage fossile dont la forme évoque celle d’une corne de bélier, enroulée sur elle-même (on dit aussi Ammonite).
2.  Matière organique dure dont sont constituées les cornes d’un ruminant et qui est utilisée dans l’industrie. Un peigne de corne. Un manche de couteau en corne de cerf. Par extension. Matière dure qui constitue le sabot des chevaux, des ânes, etc. Ce cheval est difficile à ferrer, il a la corne ferme, dure, molle. Fam. Chez l’homme. Avoir de la corne aux pieds, avoir la peau des pieds durcie et presque insensible.
3.  Objet fait originellement d’une corne ou de corne. Corne à chaussures, chausse-pied en corne ou, par extension, en matière plastique. Spécialement. Instrument à vent fait d’une corne. Corne de berger. Corne d’appel, de chasse. Marque de domaine : automobile. Anciennement. Trompe de cuivre actionnée par une poire de caoutchouc, et qui servait d’avertisseur. – Marque de domaine : marine. Corne de brume, avertisseur sonore utilisé par temps de brume pour éviter les collisions. – Marque de domaine : mythologie. Marque de domaine : beaux-arts. Corne d’abondance, voir Abondance.
4.  Par analogie. Pointe, angle saillant. Les cornes de la lune, les pointes du croissant. Nous sommes allés jusqu’à la corne du bois, jusqu’au coin du bois. Un chapeau à deux cornes ou bicorne. Un chapeau à trois cornes ou tricorne. Marque de domaine : fortifications. Ouvrage à cornes, ouvrage avancé hors du corps de la place et qui consistait en une courtine et en deux demi-bastions. – Marque de domaine : marine. Gréement à corne, dont la partie haute des voiles est hissée et suspendue par une vergue mobile. Corne d’artimon, sorte de vergue qui embrasse l’arrière du mât d’artimon par une entaille en croissant faite à son gros bout et qui porte la voile d’artimon.
▪ Expr. Faire une corne à un feuillet, à un livre, plier le coin, l’angle d’un feuillet dans un livre pour marquer l’endroit qu’on veut retrouver. Faire une corne à une carte de visite, pour indiquer qu’on l’a déposée soi-même.
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