mœurs

7e édition

MŒURS.

s. f. pl.
■  Habitudes naturelles ou acquises, pour le bien ou pour le mal, dans tout ce qui regarde la conduite de la vie. Bonnes, mauvaises mœurs. Mœurs pures, honnêtes, décentes, réglées. Mœurs corrompues, dépravées, dissolues. La science, la doctrine des mœurs. Former les mœurs de quelqu’un. Régler ses mœurs. Réformer ses p. 220mœurs. Changer de mœurs. Rien ne corrompt plus les mœurs que la mauvaise compagnie. L’innocence, la pureté, la dépravation, la corruption, la perversité, le dérèglement, la dissolution de ses mœurs. Cette action est contraire aux bonnes mœurs, aux mœurs, porte une grave atteinte aux mœurs. Les mœurs du temps, du siècle, du jour. Ce satirique a violemment attaqué les mœurs de son siècle. On dit, suivant une formule reçue : Un certificat de bonne vie et mœurs.
Avoir des mœurs, Avoir de bonnes mœurs. N’avoir point de mœurs, En avoir de mauvaises. On dit, dans le même sens, Un homme, une femme sans mœurs.
Prov., Les honneurs changent les mœurs, On s’oublie dans la prospérité.
■ Mœurs, signifie aussi, La manière de vivre, les inclinations, les habitudes, les coutumes particulières de chaque nation. Les mœurs d’une nation, d’un peuple, d’un pays. Chaque nation a ses mœurs. Ces peuples ont des mœurs bien différentes des nôtres. Mœurs barbares, civilisées. Ce voyageur a bien observé, a bien décrit les mœurs des nations qu’il a visitées. Ce prince a voulu donner à son peuple les mœurs et les coutumes des nations les plus policées. La culture des lettres adoucit, polit les mœurs. Selon nos mœurs. Autres temps, autres mœurs.
Il s’emploie quelquefois, dans le même sens, en parlant D’une personne ou de quelques personnes. Cet homme a des mœurs douces, des mœurs simples, des mœurs faciles, des mœurs sévères. Nous adoptons facilement les mœurs de ceux que nous fréquentons.
Cela est, n’est pas dans les mœurs de telle nation, Cela est, n’est pas conforme aux usages de telle nation. Cela n’est pas dans nos mœurs.
Les mœurs des animaux, Les habitudes naturelles des différentes espèces d’animaux, les habitudes qui résultent de leur instinct.
■ Mœurs, signifie, en termes de Poétique, Ce qui concerne les habitudes morales du pays et du temps dont il est question dans un poème, dans une pièce de théâtre, ce qui est conforme au caractère des personnages qui y sont introduits. Les mœurs sont parfaitement observées dans cette tragédie, dans cette comédie, dans cette épopée. Le poète observe bien, étudie bien, peint bien les mœurs.
Il signifie, en Peinture, Le costume, les usages des différents temps, des différents lieux. Les mœurs sont bien observées, ne sont pas bien observées dans ce tableau.
■ Mœurs, signifie aussi, en termes de Rhétorique, La partie morale de l’éloquence, celle qui a pour objet de gagner la confiance des auditeurs.
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