peine
7e édition
PEINE.
s. f.■
Châtiment, punition. Il a commis la faute, il en portera la peine. Ce bannissement est la peine de son crime. On lui a ordonné cela sur peine, sous peine, à peine de la vie. (De ces trois façons de parler, p. 383Sous peine de est la plus usitée et la meilleure.) Peine corporelle, capitale, légale, afflictive, infamante, pécuniaire, comminatoire. Prononcer, appliquer, infliger une peine. Subir une peine. Proportionner les peines aux délits. Établir, déterminer des peines. Condamner à une peine. Sous peine d’interdiction. Sous peine, à peine de désobéissance. Encourir une peine. Il y a peine de mort pour qui enfreindra cette défense, contre ceux qui contreviendront à cet ordre. L’abolition de la peine de mort. Cela est défendu sous peine d’une amende, sous peine d’amende. La peine du talion. La peine du quadruple.
En Jurispr., Sous les peines de droit, Sous les peines portées par la loi. La réimpression de ce livre avait été défendue sous les peines de droit.
Peine arbitraire, Peine dont l’application est laissée à l’arbitrage du juge. Il se dit aussi Des peines qu’on fait subir par un abus d’autorité, sans qu’elles soient prononcées par la loi.
En Théologie, La peine du sens, Les douleurs que les damnés souffrent par les tourments de l’enfer ; et, La peine du dam, Ce que la privation de la vue de Dieu leur fait souffrir.
Les peines de l’enfer, ou Les peines éternelles, Ce que les damnés souffrent en enfer ; et, Les peines du purgatoire, Ce que les âmes souffrent dans le purgatoire.
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Peine, signifie aussi, Douleur, affliction, souffrance, sentiment de quelque mal dans le corps ou dans l’esprit. Les peines du corps. Les peines de l’esprit. Les peines de la vie. C’est de lui que sont venues mes plus grandes peines. Je n’ai jamais éprouvé une peine si cruelle. Vous m’avez fait une grande peine, une véritable peine. Il m’a fait bien de la peine. Cela fait peine. Cela fait peine à voir. Adoucir, partager les peines de quelqu’un. Consoler quelqu’un dans ses peines. Cacher ses peines.
Être dans la peine, Être dans le besoin.
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Peine, signifie encore, Inquiétude d’esprit. J’étais fort en peine de ce qu’il était devenu. Vous m’avez tiré de peine. On m’a mis hors de peine. Me voilà hors de peine. On est extrêmement en peine de lui. Je suis en peine de n’avoir point de ses nouvelles. Je suis en peine de savoir ce qu’il deviendra. Les dernières nouvelles que j’ai reçues me mettent fort en peine. Je n’ai point eu mes lettres, je suis fort en peine. Il ne se met guère en peine de ce qui peut lui arriver. Il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie.
Fam., Il est comme une âme en peine, c’est une âme en peine, se dit D’un homme fort inquiet, très tourmenté de quelque chose.
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Peine, signifie aussi, Travail, fatigue. Il n’a pas fait cela sans peine. Il n’a ouvert cette porte qu’avec peine. Sa peine n’a pas été inutile, n’a pas été infructueuse. Il a un esprit facile, aisé, qui fait tout sans peine. Je ne regrette pas ma peine. Je voudrais vous épargner cette peine. Prendre, se donner de la peine, bien de la peine, beaucoup de peine. Il ne se donna pas la peine d’y penser. Cela ne demande pas, n’exige pas beaucoup de peine. Vous n’aurez pas grande peine à faire cet ouvrage. Je n’y ai pas eu grand’peine.
Prov. : Nul bien sans peine. Quelquefois la peine passe le plaisir. Toute peine mérite salaire. À chaque jour suffit sa peine.
Mourir à la peine, Mourir sans avoir exécuté, sans avoir obtenu une chose pour laquelle on s’était donné beaucoup de peine. Il voulait avoir cette place, et il n’a jamais pu l’obtenir ; il est mort à la peine.
Prov., Je réussirai dans cette entreprise, ou je mourrai à la peine, Je ne veux point me désister de ce que j’ai entrepris, rien ne m’y fera renoncer.
Perdre sa peine, ses peines, et, prov., Perdre son temps, aussi sa peine, Travailler inutilement à quelque chose.
En être pour sa peine, Ne pas réussir dans un travail, dans une entreprise.
Fam., Il compte pour rien la peine, ses peines ; il ne plaint pas sa peine, ses peines, se dit D’un homme obligeant et actif.
Par politesse, Prenez la peine, donnez-vous la peine de faire cela, Je vous prie de faire cela. Il a pris la peine de venir me voir, Il est venu me voir.
Fam., La chose en vaut bien la peine, La chose mérite qu’on ne néglige rien afin d’y réussir. Si vous voulez obtenir cette grâce, il faut faire agir tous vos amis ; la chose en vaut bien la peine. On dit dans le sens contraire : Cela n’en vaut pas la peine, ce n’est pas la peine. Voulez-vous que je lui écrive pour cela ? Non, cela n’en vaut pas la peine. Ce n’est pas la peine d’attendre si longtemps pour si peu de chose.
Fam., Cela ne vaut pas la peine d’en parler, se dit D’une chose qui est peu importante, ou à laquelle on veut paraître attacher peu d’importance. Il se dit aussi quelquefois, ironiquement, Pour relever l’importance de la chose dont on parle. Il ne lui a volé que cent mille écus, ce n’est pas la peine d’en parler, cela ne vaut pas la peine d’en parler, qu’on en parle.
En valoir la peine, se dit aussi Des personnes. Les auteurs étrangers qui en valent la peine ont été traduits en français. Vous avez tort de vous occuper de lui, il n’en vaut pas la peine.
Un homme de peine, des gens de peine, Celui, ceux qui gagnent leur vie par un travail pénible de corps.
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Peine, signifie quelquefois, Le salaire du travail d’un artisan. Il ne faut pas retenir la peine du mercenaire. Payer à un ouvrier sa peine.
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Peine, se dit aussi Des difficultés, des obstacles que l’on trouve à quelque chose. Il aura beaucoup de peine à gagner ce procès-là. Il a eu beaucoup de peine à faire sa fortune, à venir à bout de telle chose. J’aurais peine, j’aurais de la peine à vous rendre compte de ce qui se passait dans mon esprit. J’ai peine à voir clair dans tout ceci. Je n’ai pas de peine à vous croire.
Avoir de la peine à parler, Avoir de la difficulté à parler par quelque empêchement naturel. On le dit aussi figurément. Répondez donc ; vous avez bien de la peine à parler.
Avoir de la peine à marcher, Se servir difficilement de ses jambes. On dit, figurément, Cette affaire, cette entreprise a bien de la peine à marcher.
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Peine, se dit encore de La répugnance d’esprit qu’on a à dire ou à faire quelque chose. J’ai de la peine, j’ai peine à lui annoncer une si fâcheuse nouvelle.
Faire une chose sans peine, La faire de bon cœur, sans nulle contrainte.
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À peine. Locution adverbiale qui a différentes significations, selon les différentes façons de parler avec lesquelles on l’emploie. On s’en sert quelquefois pour marquer Le peu de temps qui s’est écoulé, depuis que la chose dont on parle est arrivée. À peine est-il hors de son lit, à peine il est hors du lit, à peine sommes-nous entrés, Il ne fait que de sortir du lit, il n’y a qu’un moment que nous sommes entrés. À peine le soleil est-il levé, on se met en marche. Dans ce cas, on met quelquefois que au commencement du second membre de la phrase. À peine le soleil était-il levé, à peine le soleil était levé, qu’on aperçut l’ennemi.
On s’en sert aussi dans la signification de Presque pas : on dit, par exemple, À peine est-il jour, à peine a-t-il le nécessaire, à peine sait-il lire, Il n’est presque pas encore jour, il n’a presque pas le nécessaire, il ne sait presque pas lire. On dit de même : Cela est à peine indiqué, à peine esquissé. Cette pensée doit être à peine présentée. Il a à peine touché ce point dans son discours. Il nous regarde à peine.
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À peine, signifie aussi, Difficilement. À peine voit-on à se conduire. À peine trouverait-on un de ces fruits qui ne fût pas piqué de vers. C’est à peine si ma tête entre dans ce chapeau. On trouvait à peine de l’eau pour boire.
À grand’peine, Malaisément, difficilement. À grand’peine lui persuaderez-vous cela.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- peigne, n. m.
- peigne-cul, n. m. inv.
- peignée, n. f.
- peigner, v. tr.
- peigneur, -euse, n.
- peignier, n. m.
- peignoir, n. m.
- peignures, n. f. pl.
- peinard, -arde, adj.
- peindre, v. tr. et pron.
- peine, n. f.
- peiner, v. tr. et intr.
- peineux, euse, adj. [4e édition]
- peintre, n. m.
- peintresse, n. f.
- peinturage, n. m. [7e édition]
- peinture, n. f.
- peinturer, v. tr.
- peintureur, n. m. [7e édition]
- peinturlurer, v. tr.