serrer

7e édition

SERRER.

v. a.
■  Étreindre, presser. Serrer la main à quelqu’un. Serrer les doigts à quelqu’un. Je l’ai serré dans mes bras, contre mon cœur. Des souliers qui serrent les pieds. Ce cordon est trop lâche, il faut le serrer davantage. Serrer un nœud. Se serrer le ventre avec une ceinture. Serrer les sangles d’un cheval. On serrait autrefois les pouces à un criminel pour lui faire avouer son crime. Il se dit aussi absolument. Vous serrez trop fort. Ne serrez pas.
Fig., Serrer les pouces à quelqu’un, Le contraindre, à force de menaces, à avouer la vérité. S’il n’avoue tout, serrez-lui les pouces.
Fig. et fam., Serrer le bouton à quelqu’un, Le presser vivement sur quelque chose.
Fig., Serrer les nœuds de l’amitié, Rendre l’amitié plus étroite entre deux personnes. Cela ne fit que serrer davantage les nœuds de leur amitié.
Fig., Cela serre le cœur, se dit D’une chose qui excite vivement la sensibilité, qui cause une grande pitié.
Que la fièvre le serre ! se dit, par imprécation, en parlant D’un homme de qui l’on a à se plaindre.
Serrer, signifie aussi, Joindre près à près, mettre près à près. Vous nous avez trop serrés. Nous sommes trop serrés à cette table. Reculez-vous un peu, nous serons moins serrés. Serrez vos pieds l’un contre l’autre. Serrer les rangs. On l’emploie quelquefois avec le pronom personnel. Serrez-vous les uns contre les autres. Il faut nous serrer davantage.
Serrer les dents, Presser la mâchoire d’en bas contre la mâchoire d’en haut.
Serrer son écriture, Rapprocher les lettres ou les lignes les unes des autres. Votre écriture est trop lâche, serrez-la davantage. Serrez davantage vos lignes.
Fig., Serrer son style, Retrancher ce qu’il y a de superflu dans le style. Il signifie aussi, Écrire d’une manière très concise.
p. 739En termes d’Art militaire, Serrer les rangs, se dit D’une troupe en bataille dont les rangs étaient ouverts, et qui les rapproche. Serrez vos rangs : marche. On dit quelquefois simplement, Serrez, à des troupes qui marchent, et qu’on veut faire avancer plus diligemment.
Se serrer contre le mur, Se mettre tout à fait contre. Serrer la muraille, Passer très près de la muraille.
Serrer quelqu’un de près, Le poursuivre vivement. Serrer de près une ville, un fort, En presser le siège.
En termes de Marine, Serrer les voiles, Plier les voiles. Serrer la terre, Ranger la terre. Serrer le vent, Aller au plus près du vent. Serrer la ligne, Tenir très près les uns des autres les vaisseaux qui forment une ligne de combat. Chaque vaisseau doit serrer sur son matelot d’avant, pour empêcher l’ennemi de couper la ligne.
Au Jeu de trictrac, Serrer son jeu, Le presser, ne pas l’étendre, pour ne pas se découvrir. Il serre son jeu. Il serre trop son jeu.
En termes d’Escrime, Serrer la mesure, Presser vivement son ennemi. Il se dit figurément et familièrement, et signifie, Presser son adversaire dans la dispute. On dit aussi dans le même sens, Serrer la botte, tant au propre qu’au figuré.
En termes d’Équitation, Serrer l’éperon à un cheval, Lui donner de l’éperon pour le faire aller à toute bride. Serrer la demi-volte, Faire revenir un cheval avec justesse sur le terrain où il commence la demi-volte.
Serrer, signifie aussi, Mettre quelque chose en lieu où il ne soit exposé ni à être volé, ni à s’égarer, ni à être gâté. Serrer des hardes. Serrer quelque chose sous la clef. Serrez votre bourse, votre argent. Je ne sais où j’ai serré ce papier. Je vous l’ai donné à serrer. Il faut serrer ces fruits, ces confitures en lieu sec, dans un lieu sec.
Serrer les foins, serrer les blés, Les mettre à couvert dans le grenier, dans la grange.
Serré, ée. part. passé. Nœud bien serré. Un homme serré dans ses souliers. Un style serré.
De la toile bien serrée, du drap bien serré, De la toile, du drap qui a été bien frappé, bien battu avec le peigne.
Avoir le cœur serré de douleur, de tristesse, etc., ou absolument, Avoir le cœur serré, Avoir le cœur saisi de douleur, etc. À cette nouvelle, il eut le cœur si serré, qu’il ne put articuler un mot.
Avoir le ventre serré, Être constipé, ne pas aller facilement à la garde-robe.
Un cheval serré du devant, du derrière, Un cheval étroit du devant, du derrière.
Fig. et fam., Un homme serré, Un homme avare qui a peine à donner du sien, qui dépense avec regret.
Au Trictrac, Un jeu serré, Un jeu qui n’est pas étendu, et où l’on ne se découvre point. Voilà un jeu bien serré. Il a un jeu bien serré.
Serré, est quelquefois adverbe, et signifie, Bien fort. Alors il est ordinairement précédé d’un de ces adverbes Bien, Si. Il a gelé bien serré cette nuit. Il lui a donné sur les oreilles bien serré, si serré, que… Il est familier.
Mentir bien serré, Mentir impudemment, effrontément, etc.
Jouer serré, Ne jouer qu’à beau jeu, et ne point se hasarder. Figurément, Agir avec beaucoup de prudence, de réserve, de manière à ne pas donner prise sur soi.
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