souffler
7e édition
SOUFFLER.
v. a.■
Faire du vent en poussant de l’air par la bouche. Souffler dans ses doigts. Il lui souffla dans l’œil. Souffler au visage. Souffler sur une table pour en ôter la poussière. Souffler dans un instrument à vent pour en tirer du son.
Il se dit également De tout ce qui pousse l’air. Le vent de bise souffle rudement. Le vent qui souffle vers le soir est souvent doux et agréable. Il souffle un vent frais, un vent rafraîchissant. Le vent lui soufflait au nez. Ce soufflet est percé, il ne souffle plus.
Il se dit aussi De l’homme et des animaux quand ils respirent avec effort. Dès que cet homme a monté six degrés, il souffle comme un bœuf. Ce cheval est poussif, voyez comme il souffle.
Laisser souffler des chevaux, Les faire arrêter pour reprendre haleine.
Prov. et fig., Il croit qu’il n’y a qu’à souffler et à remuer les doigts, se dit D’un homme qui s’imagine qu’une chose est aisée, quoiqu’elle soit fort difficile.
Fig. et en termes de l’Écriture, L’esprit souffle où il veut, Dieu communique ses grâces à qui il lui plaît.
Fig. et en termes de l’Écriture, Dieu a soufflé sur cette race impie, et en a fait sécher la racine, Il a détruit, exterminé cette race. Dans le même langage, Le Seigneur a soufflé sur l’amas de leurs richesses, et l’a dissipé comme de la poussière.
Fig. et fam., N’oser souffler, ne pas souffler, Ne pas oser ouvrir la bouche pour faire des plaintes, des remontrances. Il faut qu’il endure tout, et qu’il ne souffle seulement pas, qu’il endure tout sans souffler. Il est si fier, si impérieux, qu’on n’oserait souffler devant lui. Ne soufflez pas. Si vous soufflez…
Fig., Souffler aux oreilles de quelqu’un, Lui parler souvent en secret pour le persuader, pour le gagner : cela ne se dit guère qu’en mauvaise part. Les flatteurs lui soufflent sans cesse aux oreilles. C’est ce méchant homme qui lui a soufflé aux oreilles.
Prov. et fam., Toutes les fées ont soufflé sur lui, Il tient de sa naissance, de la fortune toute sorte d’avantages.
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Souffler, est aussi actif. Ainsi on dit : Souffler le feu, Souffler sur le feu pour l’allumer ; Souffler une chandelle, Souffler sur la flamme d’une chandelle pour l’éteindre ; Souffler la poussière, Souffler sur de la poussière, pour l’enlever du lieu où elle est ; Souffler un veau, un mouton, Souffler entre la chair et le cuir d’un veau, d’un mouton qu’on vient de tuer, afin d’en séparer plus aisément la peau ; Souffler l’orgue, Donner du vent aux tuyaux des orgues par le moyen des soufflets ; et, Souffler le verre, l’émail, Façonner quelque ouvrage de verre, d’émail, en soufflant dans un tube de fer au bout duquel est la matière que l’on travaille.
Fig., Souffler quelque chose aux oreilles de quelqu’un, Lui dire quelque chose secrètement.
Fig., Ne pas souffler mot, ne pas souffler un mot, Ne rien dire. Il ne souffla mot de ce qu’il avait vu. Si vous soufflez un mot de cela, vous vous en repentirez.
Fig., Souffler la discorde, le feu de la discorde, la division, etc., et quelquefois simplement, Souffler le feu, Exciter la discorde, la division, etc.
Prov. et fig., Souffler le chaud et le froid, Louer et blâmer une même chose, parler pour et contre une personne, être tour à tour d’avis contraires. Ne vous fiez point à cet homme-là, il souffle le chaud et le froid.
Fig., Souffler quelqu’un, Lire bas à quelqu’un les endroits de son discours, de son rôle où la mémoire lui manque. Souffler le prédicateur. Il souffle les comédiens. Absolument, Il souffle bien ; il souffle trop haut ; etc.
Au Jeu de dames, Souffler une dame, L’ôter à celui contre qui l’on joue, parce qu’il ne s’en est pas servi pour prendre une autre dame qui était en prise. Un joueur dit dans le même sens à son adversaire, Je vous souffle. On dit aussi, Souffler n’est pas jouer, On souffle et ensuite on joue.
Fig. et fam., Souffler à quelqu’un un emploi, un marché, etc., Lui enlever un emploi, un marché, etc., sur lequel il comptait.
Fig. et fam., Souffler un exploit, se dit D’un huissier qui ne remet pas la copie d’un exploit, quoique l’original porte qu’elle a été remise. Ce fripon d’huissier lui a soufflé un exploit.
En termes de Chasse, Ce chien a soufflé le poil au lièvre, Il a presque appuyé le museau dessus, et il l’a manqué. On dit aussi, Il lui soufflait au poil, Il le suivait de très près.
Fig. et fam., Souffler au poil de quelqu’un, Le poursuivre de très près. Il faillit être pris, les hussards lui soufflaient au poil.
En termes de Maréchalerie, La matière souffle au poil, se dit Lorsque, par l’effet d’une suppuration dans la partie intérieure du sabot, le pus reflue et se fait jour à la couronne.
En termes de Marine, Souffler un navire, Renforcer le bordage de la carène d’un navire, revêtir un navire par dehors de nouvelles et fortes planches, soit pour empêcher que les vers ne piquent le navire, soit pour augmenter sa stabilité, lorsqu’il est d’une construction défectueuse et qu’il porte mal la voile. Il faut souffler ce vaisseau.
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Souffler, pris absolument, signifie quelquefois, Chercher la pierre philosophale, chercher à faire de l’or, de l’argent par les opérations de l’alchimie. Il a dépensé tout son bien à souffler. Il y a longtemps qu’il souffle. Il est familier.
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Soufflé, ée. part. passé.
Omelette soufflée, Omelette faite avec des blancs d’œufs, de la crème et du sucre, mêlés et battus ensemble. On dit substantivement dans le même sens, Un soufflé.
Beignet soufflé, Sorte de beignet dont la pâte renfle beaucoup.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- soudre, v. tr. [7e édition]
- soudrille, n. m. [7e édition]
- soudure, n. f.
- soue, n. f.
- soufflage, n. m.
- soufflant, -ante, adj. et n.
- soufflard, n. m.
- souffle, n. m.
- soufflé, -ée, adj.
- soufflement, n. m.
- souffler, v. intr. et tr.
- soufflerie, n. f.
- soufflet, n. m.
- souffletade, n. f. [7e édition]
- souffleter, v. tr.
- souffleur, -euse, n.
- souffleur, n. m. [8e édition]
- soufflure, n. f.
- souffrance, n. f.
- souffrant, -ante, adj.