perte
8e édition
PERTE.
n. f.■
Privation de quelque chose de précieux, d’agréable, de commode, qu’on avait. Grande perte. Perte légère. La perte totale de ses biens. La perte de la vie. La perte de l’honneur. La perte de la parole. La perte de la vue. Perte de mémoire. La perte du sommeil. Perte d’appétit. La perte des bonnes grâces de quelqu’un. Perte irréparable. Faire une perte. Essuyer une perte. Réparer une perte. Il a fait de grandes pertes au jeu.
En termes de Jeu, Être en perte de telle somme, L’avoir perdue. Quand je suis sorti, il était en perte de mille francs ; et absolument, il était en perte. Depuis six semaines, je suis toujours en perte.
Se retirer sur sa perte, Quitter le jeu quand on perd ; et, figurément, Se retirer du commerce du monde ou des affaires, après un mauvais succès.
■
Perte se dit, dans un sens particulier, en parlant des Personnes dont on est privé par la mort. La perte de son père, de sa mère, de ses proches, d’un ami. Ce jeune homme est mort hier ; c’est une grande perte, une perte cruelle.
Je prends part à la perte que vous avez faite, se dit À une personne qui vient de perdre un parent ou un ami, pour lui témoigner que l’on compatit à sa peine, qu’on partage son affliction.
■
Perte désigne aussi les Hommes tués ou blessés dans une bataille ; alors il se met presque toujours au pluriel. Les pertes de l’ennemi furent plus fortes que les nôtres.
Être repoussé avec perte, avec pertes, se dit au propre d’une Troupe qu’on fait reculer en lui tuant du monde ; et, figurément et familièrement, d’un Homme qui a un désavantage marqué dans une dispute, dans une contestation.
■
p. 330Perte se dit encore de Ce qui s’échappe, se perd. Une perte de gaz. Dans ce canal il y a des pertes d’eau.
La perte du Rhône, Le lieu où le Rhône disparaît sous les rochers, aux environs de Bellegarde.
Perte de sang, Maladie qui survient quelquefois aux femmes et qui consiste en un écoulement de sang irrégulier et abondant. Elle est sujette à des pertes de sang, à de grandes pertes de sang et, absolument, à des pertes, à de grandes pertes.
■
Perte signifie aussi Dommage, diminution de bien, de profit. Ce négociant a trouvé plus de perte que de profit dans cette spéculation. C’est à peine si dans cette affaire la perte est compensée par le gain, si les pertes sont couvertes par les profits. Quand il mourrait, il n’y aurait pas grand-perte.
En termes de Comptabilité, Profits et pertes, Compte général où l’on inscrit les pertes et les gains de l’exercice et où l’on porte les entrées et les sorties extraordinaires. Passer une créance au compte de profits et pertes, la passer par profits et pertes, La considérer comme définitivement perdue. Figurément, Il faut passer cela par profits et pertes, Il ne faut plus en tenir compte.
■
Perte signifie encore Ruine, en ce qui regarde le gouvernement, la fortune, la réputation, les mœurs, etc. Ce serait la perte des affaires, de l’État. Il ne doit qu’à son imprudence la perte de son crédit, de sa fortune, de sa réputation. Ce qu’il a entrepris causera sa perte, sera sa perte. Il y trouvera sa perte. Courir à sa perte. La perte d’un navire.
Jurer, résoudre la perte de quelqu’un, Résoudre, jurer sa mort, sa ruine.
En termes de Théologie, La perte de l’âme, La damnation éternelle.
■
Perte se dit quelquefois d’un Mauvais succès, d’un événement désavantageux dans une affaire, dans une entreprise, etc. La perte d’un procès. La perte d’un pari.
Il désigne aussi le Mauvais usage ou l’emploi inutile que l’on fait d’une chose. Voilà une grande perte de temps. C’est une perte irréparable que celle d’une jeunesse mal employée. La perte d’une occasion si belle ne saurait causer trop de regrets.
■
À perte, loc. adv. Avec perte. Vendre à perte, donner à perte, Perdre sur la marchandise que l’on vend. Travailler à perte se dit d’une Entreprise dont les profits ne couvrent pas les dépenses.
■
À perte de vue, locution adverbiale dont on se sert en parlant d’une Vue si étendue qu’il est impossible de distinguer les objets qui la terminent. Une allée à perte de vue.
Fig. et fam., Raisonner, discourir à perte de vue, Faire des raisonnements vains et vagues, qui n’aboutissent à rien.
■
À perte d’haleine, Jusqu’à perdre la respiration. Courir à perte d’haleine.
■
En pure perte, loc. adv. Sans utilité, sans effet, sans motif. Ce que vous faites, ce que vous dites est en pure perte. Vous prenez bien de la peine en pure perte. Vous vous tourmentez en pure perte.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.
VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- perspicace, adj.
- perspicacité, n. f.
- perspicuité, n. f. [7e édition]
- perspiration, n. f.
- persuadant, ante, adj. [2e édition]
- persuader, v. tr.
- persuasible, adj. [4e édition]
- persuasif, -ive, adj.
- persuasion, n. f.
- persulfure, n. m.
- perte, n. f.
- pertinacité, n. f.
- pertinemment, adv.
- pertinence, n. f.
- pertinent, -ente, adj.
- pertuis, n. m.
- pertuisane, n. f.
- pertuisanier, n. m. [2e édition]
- perturbateur, -trice, n.
- perturbation, n. f.