mal
I. MAL
nom masculin (pluriel Maux).Étymologie : xe siècle. Emploi substantivé de l’adjectif mal, male.
I.
I. Au singulier. Ce qui s’oppose au bien, ce qui est dommageable, nuisible, condamnable.
1.
Marque de domaine : philosophie.
Principe de limitation, d’altération, de corruption inhérent à la nature des êtres.
Nier l’existence du mal.
Mal métaphysique, imperfection qui tient à la nature finie de toute créature.
Mal moral, qui se manifeste dans toute action contraire à la justice, à l’honnêteté, au respect de la personne humaine, lorsque cette action est commise intentionnellement, en connaissance de cause et en toute liberté.
Mal physique, le fait d’être assujetti aux souffrances, aux faiblesses inhérentes à la nature corporelle.
2.
Ce qui est contraire à ce que prescrit la loi divine, naturelle, morale.
Rendre le bien pour le mal.
Il est enclin au mal, porté à faire le mal.
Pousser quelqu’un au mal.
Se plaire au mal.
Marque de domaine : religion chrétienne. Parfois avec une majuscule.
L’esprit du Mal, Satan.
Les puissances du mal, les puissances infernales, les forces démoniaques.
L’empire du mal.
Dieu vous garde, vous préserve du mal !
Délivre-nous du mal, dernière supplique du Notre Père.
L’arbre de la connaissance du bien et du mal, voir Arbre.
▪ Par extension.
Se dit en général de ce qui s’oppose aux préceptes de la morale commune et de la religion, aux usages, aux convenances.
Je ne vois là aucun mal.
Quel mal y a-t-il à cela ?
Expr.
Penser, songer à mal, avoir une intention mauvaise.
Mettre une femme à mal (vieilli), la violenter.
Il a été mis à mal, malmené, brutalisé.
Fig.
Ses détracteurs l’ont mis à mal.
Titre célèbre : Les Fleurs du mal, de Charles Baudelaire (1857).
II.
II. Trouble, tort, dommage.
1.
Ce qui est source de souffrance, de malheur ; ce qui est mauvais, nuisible, préjudiciable à quelqu’un.
Vos paroles ont causé un grand mal.
Vous ai-je jamais fait aucun mal ?
Cette solution serait un moindre mal.
Mal nécessaire.
Demi-mal, voir ce mot.
Les maux de la vie.
Il a souffert tous les maux du corps et de l’âme.
Expr.
Je ne lui veux ni bien ni mal, son sort m’est indifférent.
Prendre son mal en patience, supporter avec courage une souffrance, une épreuve.
Prendre le mal à la racine, s’attaquer à sa cause.
Prov. De deux maux il faut choisir le moindre.
Aux grands maux les grands remèdes.
▪ Loc.
En mal.
Prendre en mal, tourner en mal quelque chose, en donner une interprétation fausse et défavorable.
Il a pris en mal nos conseils, nos remarques.
Parler en mal de quelqu’un, de façon désobligeante, défavorable.
▪ Précédé de l’article partitif.
Faire du mal à quelqu’un.
Souhaiter, vouloir du mal à quelqu’un.
Il nous a fait beaucoup de mal.
Dire du mal de son prochain.
Il pense du mal de cette personne, il a d’elle une opinion défavorable.
Expr. fam.
Il ne ferait pas de mal à une mouche, il est incapable de méchanceté.
▪ Par extension.
Dégât, dommage causé à un bien.
Les orages ont causé bien du mal dans les vergers.
Expr.
Il y a eu plus de peur que de mal, les dégâts, les dommages sont moins importants qu’on ne le redoutait.
Il n’y a pas de mal, formule familière pour répondre à des paroles d’excuse.
Titre célèbre : Le mal court, de Jacques Audiberti (1947).
2.
Douleur physique.
Avoir un fort mal de tête, de violents maux de tête.
Ses maux empirent de jour en jour.
Loc.
Avoir mal, ressentir une douleur.
Où avez-vous mal ?
Avoir mal à la tête, à l’estomac.
La jambe, la tête me fait mal.
Il s’est fait mal en tombant.
Expr.
Être dur au mal, résistant à la douleur.
Pop.
Avoir mal aux cheveux, voir Cheveu.
▪ Se dit parfois pour Maladie.
Ce mal s’en ira comme il est venu.
Quelquefois, le remède est pire que le mal.
Loc.
Prendre mal, attraper la grippe, un rhume, etc.
▪ Accompagné d’un adjectif ou d’un complément, désigne, dans le langage courant, certaines affections.
Mal blanc, panaris.
Mal de cœur, nausée.
Mal de mer, provoqué par les mouvements d’un navire, d’une embarcation.
Mal des transports.
Mal des montagnes, causé par la raréfaction de l’oxygène en altitude.
Anciennement.
Mal comitial, mal sacré, épilepsie.
Haut mal, petit mal, voir Épilepsie.
Mal des ardents, voir Ardent.
Mal français, mal napolitain, syphilis.
▪ Marque de domaine : pathologie.
Mal de Pott, tuberculose vertébrale.
Mal de Bright, néphrite.
– Marque de domaine : pathologie animale.
Mal de brout, voir Brout.
3.
Souffrance affective ou morale, chagrin, tourment.
Les maux de la solitude, de l’exil.
Mal de langueur, mal d’amour.
Mal de vivre, sensation ou sentiment douloureux devant la vie.
Mal du pays, tristesse, nostalgie que ressent celui qui est éloigné de sa patrie.
Mal du siècle, état de mélancolie et d’insatisfaction propre aux jeunes gens de l’époque romantique et, par extension, malaise commun à un grand nombre de personnes et qui semble propre à une époque.
▪ Loc. fam.
Être en mal de, souffrir de l’absence de, du manque de.
Être en mal d’affection.
Un artiste en mal d’inspiration.
Spécialement.
Une femme en mal d’enfant, qui souffre de ne pas être mère.
4.
Par affaiblissement.
Peine, difficulté.
J’ai eu le plus grand mal à vous trouver.
Il a appris à lire sans aucun mal.
Avoir du mal à faire quelque chose, n’y parvenir qu’à grand-peine ou, spécialement, accomplir une tâche à contrecœur.
Se donner du mal.
Son travail lui donne du mal ou, fam., un mal fou, un mal de chien.
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- majorette, n. f.
- majoritaire, adj.
- majorité [I], n. f.
- majorité [II], n. f.
- majorquin, -ine, adj.
- majuscule, adj.
- makémono, n. m.
- maki, n. m.
- makimono, n. m.
- makoré, n. m.
- mal [I], n. m.
- mal [II], adv.
- mal, male [III], adj.
- malabar, n. m.
- malachite, n. f.
- malacie, n. f. [7e édition]
- malacoïde, n. f. [5e édition]
- malacologie, n. f.
- malacostracés, n. m. pl.
- malactique, adj. [7e édition]