mêler

MÊLER

conjugaison verbe transitif
Étymologie : xe siècle, mescler. Issu du latin miscere, de même sens.
1.  Mettre ensemble deux ou plusieurs choses de manière à les unir, à les confondre en un tout (en ce sens, on dit plus couramment Mélanger, Mêler s’employant aujourd’hui surtout au participe passé et à la forme pronominale, ainsi que dans certaines expressions). Mêler des substances, des liquides (vieilli). On a mêlé dans une certaine proportion du cuivre à l’argent. Ces deux rivières mêlent leurs eaux. Des parfums qui se mêlent.
▪  Expr. fig. Mêler ses larmes à celles de quelqu’un, pleurer avec lui, partager son affliction.
▪  Au participe passé, adjectivement. Du vin mêlé d’eau. De la pluie mêlée de grêle. Loc. Un, une sang mêlé, un métis, une métisse (on écrit aussi Sang-mêlé).
2.  Associer des éléments de nature différente (en ce sens, Mêler est d’un emploi plus ancien et plus littéraire que Mélanger, et s’utilise de préférence en parlant de choses abstraites). Il mêle dans cette œuvre les vers et la prose. Mêler le mensonge et la vérité. Elle sait mêler la douceur à la sévérité. Pron. La crainte et l’espoir se mêlaient dans son esprit. En parlant d’une personne. Se mêler à la foule, se joindre à elle. Il se mêle à toute sorte de gens.
▪  Au participe passé, adjectivement. Un bonheur mêlé d’inquiétude. Des sentiments mêlés. Société mêlée, où l’on trouve des personnes de condition ou de valeur inégale.
3.  Mettre en désordre, brouiller (en ce sens, on emploie aujourd’hui plus couramment Mélanger, Emmêler, Embrouiller). Mêler des papiers, des dossiers. Mêler du fil, un écheveau. Mêler les cartes ou, absolument, mêler, battre les cartes. Fig. et fam. Mêler les cartes, embrouiller une affaire (on dit aujourd’hui Brouiller les cartes).
▪  Spécialement. Mêler une serrure (vieilli), en fausser les gardes, les ressorts.
4.  Comprendre, impliquer dans ; faire participer, faire intervenir. Être mêlé dans une mauvaise affaire, à une mauvaise affaire. Ne me mêlez pas à vos différends.
▪  Pron. Se mêler à, participer à, intervenir dans. Se mêler à la conversation. Se mêler à une querelle, à une controverse. Se mêler de, s’occuper de, prendre soin de. Il a réussi dans toutes les entreprises dont il s’est mêlé. Il ne se mêle de rien. Fam. De quoi vous mêlez-vous ? Mêlez-vous de vos affaires, de ce qui vous regarde, se dit à quelqu’un qui intervient sans y être appelé ou sans avoir qualité pour cela. Se mêler de se dit aussi d’une personne qui s’occupe d’une chose étrangère à ses habitudes ou à ses compétences. Quand elle se mêle de railler, elle n’épargne personne. (Souvent pris en un sens défavorable.) Il se mêle de politique et n’y entend rien. Il se mêle de donner des conseils dans un domaine dont il ignore tout.
▪  Fig. L’intérêt, l’ambition, l’amour s’en sont mêlés, ont joué un rôle dans cette affaire. La chance, la malchance s’en mêle. Expr. Le diable, le démon s’en mêle, se dit lorsque des évènements inattendus, inexplicables bouleversent le cours des choses.
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