ministre
MINISTRE
nom masculinÉtymologie : xiie siècle. Emprunté du latin minister, « serviteur ».
I.
I. A désigné, au sens le plus général, la personne chargée de l’accomplissement d’une mission.
Les rois sont les ministres de Dieu sur terre.
Il a été le ministre des plaisirs du roi.
Être, devenir le ministre d’une vengeance.
On a rencontré parfois au xviie siècle Ministre au féminin, non pour désigner une fonction, mais dans des emplois abstraits.
Bossuet cite comme principales ministres de la vertu de justice la constance, la prudence et la bonté.
▪
Spécialement.
Ministres de justice, nom donné, sous l’Ancien Régime, aux sergents et aux bas officiers chargés d’exécuter les décisions de justice.
II.
II. Personne à qui l’on remet la charge d’une fonction, d’un office.
1.
Marque de domaine : histoire.
Celui à qui un prince confiait l’administration de son royaume, à qui il commettait le soin des affaires publiques.
Le roi l’a fait, l’a nommé ministre.
Sully fut le ministre d’Henri IV, Colbert, le ministre de Louis XIV.
Le cardinal de Richelieu et le cardinal Mazarin se virent attribuer le titre de « Principal ministre » (voir Ministériat).
La faveur, la disgrâce d’un ministre.
▪
Ministre d’État, sous l’Ancien Régime, désignait toute personne que le roi appelait à siéger à son Conseil.
Le contrôleur général des Finances, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères recevaient ordinairement le brevet de ministre d’État.
Sous le Second Empire, le Ministre d’État était chargé de défendre devant le Corps législatif les projets du gouvernement. Aujourd’hui, le titre de Ministre d’État est conféré à certains membres du gouvernement, avec ou sans portefeuille, pour souligner leur importance ou celle de leur formation politique, et il leur donne préséance sur les autres ministres.
2.
Titre donné à ceux qui, appelés à siéger au gouvernement d’un État, sont ordinairement placés à la tête d’un département dont ils ont la charge.
Ministre de l’Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances (sous la Restauration, la monarchie de Juillet et le Second Empire, on disait Ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur, des Affaires étrangères).
Ministre délégué, membre du gouvernement qui exerce sa fonction en accord avec le ministre auprès duquel il est placé, et sous son autorité.
Ministre délégué auprès du Premier ministre, auprès du ministre de l’Éducation nationale.
Ministre sans portefeuille, qui n’est pas titulaire d’un département.
Monsieur le ministre, Madame le ministre.
Conseil des ministres, réunion des ministres présidée par le président de la République.
Président du Conseil des ministres ou, elliptiquement, président du Conseil, titre du chef du gouvernement sous la IIIe et la IVe République en France (sous la Ve République, la personne placée à la tête du gouvernement est appelée Premier ministre).
Le banc des ministres, dans une assemblée parlementaire.
Interpeller un ministre.
Réclamer la démission d’un ministre.
▪
Par extension. En apposition.
Bureau ministre, voir Bureau.
Papier ministre, papier de qualité, d’un format particulier, destiné initialement à la correspondance officielle.
La féminisation des noms de métiers et de fonctions se développant dans l’usage, comme l’a constaté le rapport de l’Académie française rendu public le 1er mars 2019, il est à noter que ce nom peut aussi s’employer au féminin.
3.
Marque de domaine : diplomatie.
Personne chargée par un gouvernement de le représenter auprès d’un État étranger (vieilli).
Au xviie et au xviiie siècle, ambassadeur, envoyé ou résident dans les cours étrangères.
Le ministre d’Espagne en France.
A désigné ensuite plus spécialement l’agent placé à la tête d’une légation.
L’échange de ministres entre deux pays.
Le sultan a donné audience au ministre de France.
Spécialement.
Ministre plénipotentiaire, anciennement, envoyé d’un gouvernement investi des pleins pouvoirs pour traiter quelque affaire importante ; aujourd'hui, titulaire du grade le plus élevé dans la hiérarchie du ministère français des Affaires étrangères.
Ministre résident, voir Résident.
4.
Marque de domaine : religion.
Celui, celle qui exerce un ministère au sein d’une Église, qui a autorité pour accomplir certaines fonctions cultuelles.
Ministre du culte, toute personne officiellement chargée du culte divin.
Les prêtres, les pasteurs, les rabbins sont des ministres du culte.
Les ministres de Dieu, de Jésus-Christ, de l’Évangile, de la parole de Dieu, de la religion, les diacres, les prêtres et évêques de l’Église romaine et, dans les autres confessions, ceux auxquels est confiée la charge d’enseigner, de prêcher et d’administrer les sacrements (dans l’Église luthérienne ou l’Église réformée, on dit plutôt Ministre du saint Évangile, de la parole ou, simplement, ministre).
Les ministres protestants.
Ministre de l’Église méthodiste, presbytérienne.
Les ministres de l’autel, des autels (vieilli).
Le ministre d’un sacrement, celui qui a le pouvoir ordinaire de l’administrer.
Spécialement.
Appellation en usage dans certains ordres religieux.
Ministre général, titre que l’on donne au supérieur général des Frères mineurs.
Père ministre, dans la Compagnie de Jésus, religieux chargé de l’administration temporelle au sein d’une communauté.
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- minime [II], n.
- minime [III], n. f. [7e édition]
- minime [IV], adj. [5e édition]
- minimiser, v. tr.
- minimum, n. m.
- ministère, n. m.
- ministériat, n. m.
- ministériel, -ielle, adj.
- ministériellement, adv. [7e édition]
- ministrable, adj.
- ministre, n. m.
- minium, n. m.
- minoen, -enne, adj.
- minois, n. m.
- minon, n. m. [8e édition]
- minorant, n. m.
- minoratif, n. m. [7e édition]
- minoré, adj. m.
- minorer, v. tr.
- minoritaire, adj.