peu
PEU
adverbeÉtymologie : xie siècle, pou, poi ; xiie siècle, po, peu. Issu du latin paucum, « peu nombreux », lui-même issu d’un radical *pa‑, qui marque la petitesse ou la faiblesse.
1.
En petite quantité, pas beaucoup.
Manger peu.
Cet homme parle peu, très peu.
Je l’ai peu vu ces derniers temps.
Je le connais assez peu.
Un sommeil peu profond.
Je l’ai trouvé bien peu, fort peu civil.
Il a réagi de manière quelque peu inattendue.
Elle m’a répondu peu aimablement.
Par litote.
Il n’est pas peu fier.
▪
C’est peu, c’est bien peu, c’est trop peu.
C’est peu d’être concis, il faut être clair.
Prov. C’est peu de se lever matin, mais c’est tout de partir à l’heure.
▪
Dans des constructions impersonnelles.
Il lui importe peu de venir le jeudi ou le vendredi.
Peu m’importe qu’il m’approuve ou me blâme.
Peu me chaut qu’il parte ou qu’il reste (vieilli).
Peu s’en est fallu qu’il ne fût tué.
Il s’en est fallu de peu qu’il n’échouât.
Ils ont le même âge ou peu s’en faut.
▪
Loc. adv.
De peu, de justesse.
Éviter de peu un obstacle.
Peu ou prou, plus ou moins.
Tout le monde connaît peu ou prou cette histoire.
Peu à peu, progressivement.
Les jours augmentent peu à peu.
Loc. conj.
Si peu que, pour peu que (suivi du subjonctif), pour autant que, à la condition que, si.
Pour peu que le temps soit dégagé, nous partirons.
Il réussit très bien, si peu qu’il s’en donne la peine.
Il le fera pour peu que vous lui en parliez.
Expr.
Si peu que ce soit, à tout le moins, dans une faible mesure.
Avez-vous réfléchi si peu que ce soit aux conséquences de cette décision ?
Fam.
Très peu pour moi ! se dit pour refuser énergiquement une proposition, une éventualité.
2.
Suivi d’un complément introduit par de, Peu prend une valeur de déterminant.
Un nombre restreint ; une faible quantité.
Elle a peu d’amis.
Peu d’hommes en sont capables.
Bien peu de gens le savent.
C’est un homme comme il y en a peu.
Il dépense peu d’argent.
Nous ne resterons que très peu de temps.
Voici en peu de mots de quoi il retourne.
Cela a peu d’importance, cela est de peu de conséquence.
Cela a peu d’intérêt, est de peu d’intérêt.
Il fait montre de peu de patience.
Faire peu de cas de quelqu’un, de quelque chose, ne lui accorder qu’une importance minime.
▪
Loc.
À peu de frais, voir Frais II.
Peu de chose, se dit pour souligner la faible importance, le caractère négligeable de quelque chose.
S’emporter pour peu de chose.
Son succès n’a tenu qu’à peu de chose.
Ne me remerciez pas, c’est très peu de chose.
À peu de chose près, presque, quasi.
Ces deux étoffes sont de même prix, à peu de chose près.
Expr.
Nous sommes bien peu de chose ou, vieilli, C’est peu de chose que de nous, se dit pour marquer la faiblesse et la misère de la condition humaine.
Expressions tirées du Nouveau Testament et devenues proverbiales. Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus, voir Élu.
Homme de peu de foi, personne dont la foi, les certitudes ne sont pas solides ; dans un autre sens du mot Foi, personne à qui l’on ne peut se fier.
▪
S’il y a ellipse du complément introduit par de, Peu prend une valeur de pronom.
Un petit nombre de gens ou une petite quantité de choses ; un faible laps de temps.
Bien peu le croiront.
Parmi nous, peu sont concernés.
Ne vous inquiétez pas pour si peu !
Vivre de peu.
Il nous a précédés de très peu.
Loc. adj.
Un homme, des gens de peu, se dit de personnes de condition très modeste ou, péj., qui ne sont pas dignes d’estime.
Loc. adv.
Depuis peu, il y a peu.
Dans peu, sous peu, d’ici peu.
Il sera là d’ici peu.
Avant qu’il soit peu (vieilli), avant peu, vous aurez de mes nouvelles.
Peu après.
À peu près, presque, environ.
Ils sont à peu près du même âge.
Subst.
Un à-peu-près, voir ce mot.
Tant soit peu, presque pas, dans une aussi faible mesure que ce soit.
Attendez tant soit peu et, subst., un tant soit peu.
Si peu que rien (vieilli), presque rien.
Nous ne savons rien ou si peu que rien de ce personnage.
Expr.
C’est peu dire, pour indiquer que l’on est en dessous de la vérité.
Ce n’est pas peu dire, pour renforcer une affirmation.
Prov. Qui peu endure, bien peu dure, voir Endurer.
3.
Loc. adv.
Un peu, légèrement, dans une certaine mesure.
Il se sent un peu fatigué.
Un visage un peu triste.
Elle est un peu plus grande que lui.
J’arriverai un peu après vous.
Cela se trouve un peu partout.
Il a réagi un peu vivement.
Il s’inquiète un peu.
« Le connaissez-vous ? – Un peu. »
▪
Fam.
Un petit peu, un tout petit peu.
Un discours un tout petit peu trop long.
Par litote.
Il ne boit pas qu’un peu.
Il s’est mis à pleuvoir, et pas qu’un peu !
S’emploie par euphémisme pour Très, trop.
C’est un peu fort !
Vous allez un peu vite en besogne.
Il est un peu tard pour s’en aviser.
Accompagne parfois, avec une simple valeur expressive, des verbes à l’impératif.
Devine un peu qui j’ai rencontré aujourd’hui !
Venez un peu, que je vous parle.
Essayez donc un peu !
▪
Loc. et expr. fam.
Un peu plus, suivi du conditionnel ou de l’imparfait de l’indicatif, pour indiquer que quelque chose est ou a été sur le point de se produire.
Un peu plus et je ne l’aurais pas reconnu.
Un peu plus il manquait son train.
Pour un peu, suivi du conditionnel.
Pour un peu il se plaindrait, il en est presque à se plaindre.
Pop.
Être un peu là, se poser un peu là, être remarquable en son genre, avoir une importance qu’on ne peut ignorer ou négliger (souvent iron. ou péj.).
Comme casse-pieds, il se pose un peu là.
▪
Suivi d’un complément introduit par de, Un peu prend une valeur de déterminant.
Donnez-moi un peu de pain.
De l’eau mêlée d’un peu de vin.
Conserver un peu d’espoir.
Prendre un peu de repos.
Pourriez-vous me consacrer un peu de votre temps ?
Fam.
Je vous demande encore un tout petit peu de patience.
S’il y a ellipse du complément introduit par de, Un peu prend une valeur de pronom.
Attendez encore un peu !
Un peu vaut mieux que rien.
4.
Subst.
Suivi d’un complément introduit par de.
Le peu de temps dont il dispose.
Son peu de tact lui a aliéné bien des sympathies.
Malgré ce peu de moyens, ils ont obtenu d’importants résultats.
Excusez mon peu de mémoire.
Lorsque Le peu de, suivi d’un nom au pluriel, souligne un manque, une insuffisance, le verbe reste au singulier ; lorsqu’il signifie Les quelques, le verbe s’accorde avec le nom au pluriel.
Le peu de qualités qu’il a montré l’a fait renvoyer.
Le peu de leçons qu’il a prises lui ont suffi.
▪
S’il y a ellipse du complément introduit par de, Le peu prend une valeur de pronom.
Le peu qui restait n’opposa pas grande résistance.
Le peu que j’ai fait pour vous ne mérite pas tant de remerciements.
Le peu qu’il a lui suffit.
Le peu qui lui reste à vivre.
▪
Expr. fam. et iron.
Excusez du peu ! se dit par antiphrase pour faire remarquer l’importance de quelque chose.
Il en demande un million, excusez du peu !
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- pétrosilex, n. m. [8e édition]
- P. et T., n. f. pl.
- petto (in), loc. adv.
- pétulamment, adv. [6e édition]
- pétulance, n. f.
- pétulant, -ante, adj.
- pétun, n. m.
- pétuner, v. intr.
- pétunia, n. m.
- pétunsé, n. m. [7e édition]
- peu, adv.
- peucédan, n. m.
- peucedanum, n. m.
- peuchère !, interj.
- peuh !, interj.
- peuhl, peuhle, adj. et n.
- peul, peule, adj. et n.
- peulven, n. m.
- peuplade, n. f.
- peuple [I], n. m.