tenir
TENIR
conjugaison verbe transitif, intransitif et pronominal Conjugaison : (je tiens, tu tiens, il tient, nous tenons, vous tenez, ils tiennent ; je tenais, nous tenions ; je tins ; je tiendrai ; je tiendrais ; tiens, tenons ; que je tienne ; que je tinsse ; tenant ; tenu).Étymologie : xe siècle. Issu du latin populaire tenire, altération de tenere, « tenir, diriger ; occuper, garder » et « maintenir, soutenir ».
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Tenir s’emploie dans nombre de locutions et d’expressions qui, dans la plupart des cas, sont expliquées au mot principal.
I.
I. Verbe transitif.
A.
Avoir en main.
1.
Avoir à la main, porter dans ses mains une chose ou un être.
Tenir un couteau par le manche.
Tenir sa raquette de la main droite.
Pourriez-vous me tenir ce paquet une minute ?
Elle tient ses cartes en éventail.
Il tenait l’oiseau blessé entre ses mains.
Par extension.
En parlant d’une autre partie du corps.
Tenir un nourrisson dans ses bras.
Il tenait un livre sous le bras.
Tenir un crayon entre ses dents.
▪ Pron. à sens passif.
Une mitraillette se tient à deux mains, des deux mains.
▪ Par analogie.
L’aigle tient un lièvre dans ses serres.
Le chien tenait une perdrix dans sa gueule.
▪ Loc. et expr.
Tenir un enfant sur les fonts baptismaux, le porter lors de la cérémonie du baptême et, par extension, en être la marraine ou le parrain.
Fig.
Tenir quelqu’un, quelque chose dans sa main, en être maître, pouvoir en disposer.
Tenir à bout de bras (fam.), voir Bras.
Tenir la plume, consigner par écrit les propos échangés, les décisions prises au cours d’une assemblée.
Fam.
Tenir la dragée haute à quelqu’un, voir Dragée I.
Tenir la chandelle, être spectateur, complice, volontaire ou non, d’un commerce de galanterie.
Tenir le crachoir, voir Crachoir.
▪ Marque de domaine : jeux. Vieilli.
Tenir les dés, avoir le cornet en main pour jeter les dés.
Fig. et fam.
Tenir le dé de la conversation, dominer la conversation, accaparer la parole.
▪ Absolument.
À l’impératif.
S’emploie pour enjoindre à quelqu’un de prendre ce qu’on lui tend.
Tenez ! Voici votre argent.
Fig.
S’emploie familièrement pour attirer l’attention de son interlocuteur, pour marquer la surprise, la colère, etc.
Tiens, c’est le facteur qui passe.
Tiens, je ne m’attendais pas à cela.
Tiens, tiens, vous voilà.
Tenez, tout ce que vous me dites là ne me touche nullement.
2.
Refermer sa main sur une chose, un être, s’y accrocher, afin de ne pas les laisser aller ni tomber, de les garder près de soi.
Veillez à bien tenir la corde pour qu’elle ne nous échappe pas.
Tenir les rênes de son cheval.
Tenir le volant d’une main, des deux mains.
Il tenait sa sœur par le bras, le bras de sa sœur.
Tenir sa tête entre ses mains.
« Je te tiens, tu me tiens par la barbichette », refrain accompagnant un jeu d’enfant.
Il tenait son adversaire au sol.
Pron.
Les amoureux se tenaient par la main, se tenaient la main.
▪ Par extension.
Tenir un chien en laisse, par le collier.
▪ Loc. et expr.
Tenir la porte à quelqu’un, la maintenir ouverte pour lui permettre le passage.
Tenir les cordons du poêle, voir Poêle I.
Fig.
Tenir les cordons de la bourse, assurer, contrôler les dépenses du ménage, d’un groupe, etc.
Tenir la queue de la poêle, être chargé du soin principal d’une affaire, en avoir la direction.
Tenir l’étrier à quelqu’un, voir Étrier.
Tenir le bon bout (fam.), avoir de grandes chances ou être tout près de réussir.
Tenir bon la rampe (fam.), ne pas se laisser abattre ni décourager dans l’adversité.
Tenir quelqu’un à quatre, Se tenir à quatre (vieilli), voir Quatre.
Tenir quelqu’un à la gorge, lui ôter tout moyen d’agir, de réagir.
Tenir quelqu’un en lisières, exercer sur lui une tutelle, limiter sa liberté d’action.
Tenir quelqu’un de court (vieilli), lui laisser peu de liberté.
Tenir le loup par les oreilles, voir Oreille.
Se tenir les coudes, voir Coude.
Fam.
Se tenir les côtes de rire, se tenir les côtes, rire à en perdre le souffle.
Tenir la jambe à quelqu’un, le retenir avec des discours sans fin.
▪ Spécialement. Marque de domaine : marine.
Tenir la barre, être au gouvernail et, fig., diriger une entreprise, un État.
– Marque de domaine : équitation.
Tenir un cheval en main, le mener par la longe en marchant à côté de lui.
Tenir un cheval en bride, le maintenir, le réfréner en le montant et, fig., tenir quelqu’un en bride, surveiller sa conduite.
Tenir la bride haute, la bride courte, voir Bride.
Tenir un cheval la main haute, le monter en maintenant les rênes hautes de sorte qu’il garde la tête relevée.
▪ Par analogie.
En parlant d’une chose à laquelle une autre est accrochée, suspendue, assujettie, fixée.
La chaîne qui tient l’ancre.
Une grosse corde tient le seau.
Ce tableau est tenu par un clou.
B.
Avoir en sa possession.
1.
Avoir en son pouvoir une personne, une chose dont on s’est emparé, dont on est maître.
On tient enfin les assassins.
L’ennemi tenait la ville, les hauteurs.
Nous étions maîtres du continent, mais les Anglais tenaient la mer.
Cette fois, nous le tenons, il ne saurait nous échapper et, fig., nous saurons le confondre, prouver sa culpabilité.
Fig.
Tenir la solution d’un problème.
Je tiens la clef de l’énigme.
Il pense tenir la preuve de son innocence.
▪ Par analogie.
En parlant d’une maladie ou d’un sentiment, d’une passion.
Il y a longtemps que ce mal le tient.
Sitôt que la colère le tient, il n’est plus maître de lui.
La fièvre du jeu le tient.
Je ne sais quelle fureur la tient.
2.
Avoir la propriété, la jouissance de quelque chose, pouvoir en disposer.
Tenir des terres, un fief, des biens.
Faire tenir de l’argent, des documents à quelqu’un (vieilli).
Marque de domaine : droit.
Suivi d’un complément introduit par à ou en.
Avoir la jouissance d’un bien en vertu d’un contrat, d’une convention déterminés.
Tenir une terre à ferme.
Il tient à bail plusieurs immeubles.
Tenir un bénéfice, une abbaye en commende.
▪ Suivi de la préposition de.
Avoir obtenu quelque chose de quelqu’un.
Il tient cette demeure de ses grands-parents.
De qui tenez-vous ce bijou ?
C’est de vous qu’il tient sa fortune.
Fig.
C’est une nouvelle que je tiens d’un ami bien informé, de bonne source.
Il tient de ses maîtres tout ce qu’il sait.
Ceux dont nous tenons la vie, les parents.
Il est timide, il tient cela de son père.
Vieilli.
Tenir une chose de race, de naissance, se disait en parlant de ce que l’on considérait comme héréditaire.
Ils sont tous braves dans cette maison-là, ils tiennent cela de race ou, elliptiquement, ils tiennent de race.
▪ Loc. et expr.
Tenir une marchandise, un produit (vieilli), se disait d’un commerçant proposant habituellement à la vente cette marchandise, ce produit.
Cet épicier tient de tout.
Fig.
En tenir une dose, une couche (pop.), être d’une grande sottise.
En tenir une belle, une bonne (pop.), être ivre.
En tenir pour quelqu’un, en être épris.
C.
Faire demeurer en un lieu, dans une situation, dans un état.
1.
Empêcher quelqu’un d’aller à son gré, où il veut (vieilli).
Il nous a tenus deux heures à ne rien faire, deux heures sur le seuil de la porte.
Cela m’a tenu plus longtemps que je ne pensais.
Je ne vous tiendrai guère.
Par analogie.
Ce seau tient bien l’eau, il ne fuit pas.
▪ Par extension.
Arrêter, interrompre le mouvement, l’action de quelqu’un.
Je ne sais ce qui me tient de me fâcher contre lui, que je ne me fâche contre lui.
Pron.
Il ne se tient plus de joie, il ne se maîtrise plus tant sa joie est grande.
▪ Loc. fig.
Tenir sa langue, se taire à bon escient, garder le secret.
2.
Garder quelqu’un, quelque chose à un endroit, à une place, dans une position.
On le tient enfermé depuis un certain temps.
Il tient son argent en lieu sûr.
Il tient tous ses papiers sous clef.
Tenir les portes fermées.
Tenir son pied derrière la ligne de départ.
Tenir les mains jointes, la tête droite, les yeux baissés.
▪ Par extension.
Conserver, maintenir quelqu’un, quelque chose dans un état, dans une situation donnés.
Ce roman m’a tenu éveillé toute la nuit.
Je vous tiendrai au courant.
Tenir quelqu’un dans l’expectative, dans l’ignorance.
Tenir quelqu’un en esclavage, à sa merci.
Que Dieu vous tienne en sa sainte garde !
Son adversaire le tenait en échec.
L’affaire a longtemps été tenue secrète.
Il tient toujours une chambre prête pour ses amis.
Tenir sa maison propre, bien tenir sa maison.
Tenir ses comptes à jour, ses papiers en ordre.
Elliptiquement.
Un vêtement qui tient chaud.
▪ Loc. et expr. fig.
Tenir le pied sur la gorge à quelqu’un (vieilli), voir Gorge.
Tenir quelqu’un sous sa botte (fam.), lui imposer ses volontés.
Tenir sous sa coupe, voir Coupe II.
Tenir quelqu’un sur le gril (fam.), voir Gril.
Tenir tête à quelqu’un, lui résister, ne pas lui céder.
Tenir quelqu’un à distance, voir Distance.
Tenir quelqu’un en respect, le contenir par la menace et, par extension, lui en imposer par sa supériorité, par son autorité.
Tenir quelqu’un en haleine, voir Haleine.
Tenir l’esprit en balance, Tenir la balance égale entre deux personnes, deux groupes, voir Balance.
Tenir maison ouverte, tenir table ouverte, accueillir chez soi, à sa table tous ceux qui s’y présentent.
▪ Marque de domaine : équitation.
Tenir la main haute à un cheval, hausser la main de la bride pour le contraindre à l’action demandée.
Fig.
Tenir la main haute à quelqu’un, lui laisser peu de liberté.
Tenir la main haute dans une affaire, une négociation, faire prévaloir ses conditions, refuser toute concession.
▪ Fig.
Considérer, juger qu’un être, qu’une chose possède tel caractère, les voir tels en esprit (le plus souvent suivi de la préposition pour et, vieilli, à).
Il la tient innocente.
Je tiens cela vrai, pour vrai.
Je le tenais pour mon ami.
Tenir une conclusion pour évidente.
Nous tenons l’affaire faite.
Je tiens pour maxime que…
Si vous venez me voir, je tiendrai cela pour un honneur ou, vieilli, à honneur.
Suivi d’une complétive (vieilli).
Je tiens que cela a besoin d’explications.
Pron.
Il se tient pour chanceux, pour satisfait.
Je me tiens heureux d’avoir pu vous servir en quelque chose.
Loc.
Ne pas se tenir pour battu, voir Battu.
Fam.
Se le tenir pour dit, bien comprendre un avertissement, une menace.
Tenez-vous-le pour dit.
3.
Conserver la position, l’attitude, etc. qu’on a choisi d’adopter, ne pas en changer pendant un temps donné.
Tenir une pose, la pose.
La danseuse tient sa position.
Il n’a pas pu tenir son sérieux.
Loc.
Tenir rigueur à quelqu’un de quelque chose, voir Rigueur.
Tenir une note, un son, les faire durer.
Tenir telle ou telle conduite, agir de telle ou telle manière.
Tenir compagnie à quelqu’un, demeurer auprès de lui.
▪ Par analogie. Marque de domaine : musique.
Tenir l’accord, en parlant d’un instrument, rester accordé.
Ce piano tient bien l’accord.
▪ Spécialement.
Suivre une direction sans s’en écarter, sans la faire varier.
Tenir un chemin, une route.
Tenir un cap, son cap.
Marque de domaine : marine.
Tenir le travers, tenir le près, ne pas s’en éloigner.
▪ Par extension.
Exécuter ce que l’on a promis, ce que l’on s’est fixé.
Tenir sa parole, tenir parole.
Il tiendra sa promesse, j’en suis sûr.
Tenir un horaire, tenir son programme.
Tenir un pari.
4.
Résister à quelque chose, pouvoir en supporter les inconvénients.
Seulement dans des locutions.
Tenir l’alcool, le vin.
Tenir la route, voir Route.
Fig. et fam.
Tenir le coup, le choc, résister avec succès alors que l’on se trouve dans une situation très difficile.
Tenir la distance, soutenir un effort dans la durée.
Ce jeune joueur n’a pas tenu la distance.
▪ Marque de domaine : marine.
Bien, mal tenir la mer, pouvoir, ne pas pouvoir affronter une mer agitée.
D.
Occuper.
1.
Emplir un lieu, un espace.
Serrez-vous un peu, vous tenez trop de place.
Les voitures tiennent toute la largeur du chemin.
La description tient tout le premier chapitre.
▪ Par extension.
Occuper un endroit, une place donnés.
Tenez votre droite.
Tenir le premier rang.
Cet auteur tient une place de choix dans l’histoire littéraire française.
▪ Loc. et expr.
Tenir le haut du pavé, voir Haut.
Fig.
Tenir l’affiche, voir Affiche.
Tenir lieu de, être à la place de, remplacer, suppléer.
Vous m’avez tenu lieu de père.
Tenir sa place à table, voir Table.
Bien tenir son rang, sa place, comme il convient, avec dignité.
Tenir le fauteuil dans une assemblée, la présider.
▪ Spécialement. Marque de domaine : courses.
Tenir la corde, être le plus près possible du bord intérieur de la piste, dans une position de départ favorable et, fig. et fam., avoir un avantage sur ses concurrents.
– Marque de domaine : vènerie.
Tenir le droit, voir Droit I.
▪ Par métonymie. Vieilli.
Pouvoir contenir, renfermer.
Cette salle tient mille personnes.
Une bibliothèque qui tient cinq cents volumes.
2.
Occuper un emploi, une fonction.
Il tint jusqu’à sa mort la charge de procureur, de gouverneur.
Évaluer la capacité des candidats à tenir le poste proposé.
Tenir la fonction de chef d’équipe.
Il tient le rôle principal dans ce film.
▪ Par extension.
Avoir la charge, la gestion d’un établissement, d’un commerce, etc. ; exercer une tâche donnée, en avoir la responsabilité.
Tenir un hôtel, un restaurant.
Tenir une épicerie.
Tenir boutique, pension.
Il tient les livres dans cette maison de commerce, il est chargé du soin de la comptabilité.
Tenir les comptes.
Tenir la caisse, voir Caisse.
Tenir une chronique à la radio, une rubrique dans un quotidien.
Par analogie.
Tenir un journal intime.
▪ Loc.
Tenir école (vieilli), être instituteur.
Tenir registre, noter, consigner ce qui doit l’être et, fig., remarquer toute chose et la conserver en mémoire.
Fig.
Tenir compte de quelqu’un, de quelque chose, l’estimer à sa valeur et agir en conséquence.
Depuis son arrivée au pouvoir, il ne tient aucun compte de ses anciens amis.
Je lui donne des conseils, mais il n’en tient pas compte.
Compte tenu de, étant donné.
Compte tenu des évènements…
Tenir auberge (fam.), voir Auberge.
Vieilli.
Tenir un grand état, un état de prince, voir État.
▪ Spécialement. Marque de domaine : jeux.
Tenir la banque, jouer seul contre tous les autres joueurs et être responsable de la distribution des gains.
– Marque de domaine : musique.
Tenir telle ou telle partie, la chanter ou la jouer ; fig., tenir bien, mal sa partie, bien, mal s’acquitter de sa tâche.
Tenir l’orgue, la batterie, etc., jouer de cet instrument dans une cérémonie, un concert.
3.
Organiser, mener une réunion, en particulier celle de membres d’une assemblée constituée, ou la présider.
Le pape tenait consistoire.
Le roi a tenu conseil avec ses ministres.
C’est dans cette salle que l’Académie tient ses séances, tient séance.
Tenir un congrès, une conférence de presse.
Expr. fig.
Tenir ses assises, voir Assise.
Tenir salon, voir Salon.
4.
Produire, prononcer un discours.
Tenir des propos aberrants.
Il a tenu un raisonnement bien audacieux.
Vous tenez là un langage qui me surprend.
II.
II. Verbe intransitif.
1.
Être accroché, fixé à quelque chose (suivi de la préposition à).
L’étagère ne tient plus au mur que par une cheville.
La lame du couteau tient bien au manche.
Elliptiquement.
Sa dent ne tient plus, elle va tomber.
Pron. Fig.
Un système où tous les éléments se tiennent, où tout se tient, où tous les éléments sont liés les uns aux autres.
▪ Par affaiblissement. Vieilli.
Être contigu.
Ma maison tient à la sienne.
Ses terres tiennent à celles du prieuré.
▪ Loc. et expr. fig.
Ne tenir qu’à un fil, être précaire, en danger.
Sa vie ne tient qu’à un fil.
Ne tenir qu’à un cheveu, tenir à peu de chose, à rien, dépendre de presque rien.
Tenir au corps ou, fam., au ventre, se dit d’un aliment riche, nourrissant.
Cette affaire, ce sujet lui tiennent à cœur ou, vieilli, au cœur, ils comptent beaucoup pour lui.
Vieilli.
Ne plus tenir à la terre, être devenu indifférent aux choses de ce monde.
▪ Fig.
Être attaché à quelqu’un, à quelque chose, ne pas pouvoir ou ne pas vouloir s’en séparer, s’en priver.
Il tient à ses amis, à ses proches.
Cet homme ne tient à personne.
Je tiens beaucoup à ce meuble.
Tenir à la vie, à son indépendance.
Tenir à ses opinions, les soutenir fermement.
Si tu y tiens, je t’accompagnerai.
« Viendrez-vous ? – Je n’y tiens pas vraiment. »
Je tiens à vous convaincre de mon innocence, à ce que vous soyez convaincu de mon innocence.
Il tient à avoir toujours le dernier mot.
Expr.
J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux, voir Œil.
2.
Demeurer dans une position donnée.
Il ne tient pas en place.
Cet enfant tient bien sur ses jambes.
Il a réussi à faire tenir ces pièces ensemble.
Cette poutre ne tient plus.
Le vent empêche le givre de tenir sur les arbres.
▪ Expr. fig.
Son épée ne tient pas au fourreau, il est querelleur, toujours prompt à se battre.
Fam.
Ne pas tenir debout, se dit d’une personne qui accuse une extrême fatigue et, par extension, de ce qui ne résiste pas à l’analyse.
Ce raisonnement, son excuse ne tient pas debout ou, elliptiquement, ne tient pas.
▪ Marque de domaine : marine.
Tenir le plus près du vent, au plus près du vent, parvenir à naviguer au plus près du vent.
3.
Résister à quelqu’un, à quelque chose (suivi de la préposition contre ou, vieilli, à).
Il joue trop bien, il n’y a pas moyen de tenir contre lui.
Ce bâtiment ne saurait tenir à la mer, à la lame.
Cette étoffe ne tient pas à la pluie.
▪ Absolument.
Les assiégés ne pourront pas tenir plus de huit jours.
La ville a tenu jusqu’au bout.
Courage, il faut tenir !
Leur mariage a tenu vingt ans.
Le nœud que vous avez fait ne tient pas.
Le beau temps ne tiendra pas.
Sa mise en plis, son bronzage a bien tenu.
Notre rendez-vous tient-il toujours ?
▪ Loc. et expr.
N’y plus tenir, ne plus pouvoir résister.
Je n’y tiens plus, il faut que je le voie.
Tenir bon, tenir ferme, ne pas céder, se défendre et, fig., ne pas se relâcher, ne pas se laisser aller aux persuasions d’autrui.
En août 1944, le général Leclerc annonça son arrivée imminente aux F.F.I.
de Paris par le message suivant : « Tenez bon, nous arrivons ».
Il n’y a pas de ou, vieilli, il n’y a…
qui tienne, s’emploie pour signifier qu’une chose ne saurait être suffisante pour que l’on renonce à ce qui doit être fait.
Il n’y a pas d’amitié qui tienne dans cette affaire.
Il n’y a pas de mais qui tienne, aucune objection n’est possible, recevable.
▪ Par extension. Vieilli ou régional.
Être partisan de quelqu’un ou quelque chose, le soutenir, le défendre (suivi de la préposition pour).
Tenir pour un candidat, pour un parti.
4.
Résulter, découler de quelque chose (suivi de la préposition à).
Son échec tient à son manque de prudence, à sa négligence.
Il s’est montré fort réservé, cela tient à son éducation.
▪ Par extension.
Dépendre de quelqu’un, de quelque chose (surtout dans des tournures restrictives).
Cela ne tient qu’à toi.
La réussite de l’entreprise tient à votre bonne volonté, ne tient qu’à notre persévérance.
Impers.
Il tient à…
que, suivi du subjonctif.
À quoi tient-il que nous ne partions pas ?
Il ne tient pas à moi, il ne tient qu’à vous que cela se fasse.
Il ne tient qu’à… de, suivi d’un infinitif.
Il ne tient qu’à lui de réussir.
Elliptiquement.
S’il ne tenait qu’à moi, nous refuserions.
Qu’à cela ne tienne, que cela ne soit pas un obstacle.
5.
Ressembler à ses parents, à ses ascendants en ce qui concerne le physique, le caractère, etc., en avoir hérité certains traits (suivi de la préposition de).
Cet enfant tient de son père.
Avoir de qui tenir, avoir les mêmes qualités ou les mêmes défauts que ses ascendants.
Il est remarquablement doué pour le piano, il a de qui tenir.
▪ Par extension.
Avoir un rapport de similitude, de proximité avec un être, une chose.
Il tient moins de l’homme que de la bête.
Le mulet tient de l’âne et du cheval.
Par analogie.
Cette architecture tient du gothique.
Leur réconciliation tient du prodige.
Sa guérison tient du miracle.
6.
Être compris, contenu dans un certain espace.
Tout le monde ne peut pas tenir ici.
Il ne tient plus dans ses vêtements, dans son pantalon, ceux-ci sont trop étroits pour lui.
Vos meubles ne peuvent pas tenir dans cette chambre.
Son œuvre poétique tient en quelques pages.
Fig.
Ce que j’ai à dire tient en peu de mots.
III.
III. Verbe pronominal.
1.
S’accrocher, se retenir à quelque chose, à quelqu’un pour ne pas tomber.
Il se tint à une branche.
Le cavalier se tenait aux crins du cheval.
Se tenir à la rampe de l’escalier.
Tenez-vous à moi, à mon bras !
2.
Demeurer en un lieu, à une place, dans une position.
Tenez-vous là et n’en bougez pas.
Les passagers se tenaient sur le pont.
Se tenir à la fenêtre.
Se tenir à l’écart, à bonne distance des autres.
Se tenir à genoux, debout.
Tiens-toi droit !
Il se tient en équilibre sur une jambe.
▪ Elliptiquement.
Un raisonnement, une analyse qui se tient, qui présente une cohérence, qui est vraisemblable.
Cela se tient.
▪ Fig.
Demeurer dans un certain état, une certaine disposition.
Les chiens se tiennent tranquilles, immobiles.
Se tenir prêt.
Il se tient sur la défensive.
Loc. et expr.
Se tenir en garde, sur ses gardes, se méfier, faire attention à ne pas se laisser surprendre.
Se tenir à carreau (fam.), voir Carreau.
Se tenir à la disposition de quelqu’un, voir Disposition.
Se tenir en retrait, un peu en arrière et, fig., de façon à ne pas se faire remarquer.
▪ Spécialement.
Avoir tel ou tel maintien, telle ou telle attitude.
Apprendre à bien se tenir à table ou, elliptiquement, à se tenir à table.
Redresse-toi : tu te tiens mal.
Savoir se tenir à cheval, avoir une bonne position, une bonne assiette.
Il ne sait pas se tenir correctement en société ou, elliptiquement, se tenir en société.
Expr.
N’avoir qu’à bien se tenir, être averti des risques d’une situation donnée et de la conduite à adopter.
3.
S’arrêter à quelque chose, n’y rien ajouter (souvent avec le pronom en).
Je me tiens, je m’en tiens à votre décision.
Tenez-vous en aux faits.
Il faut s’en tenir aux grandes lignes.
Je m’en tiendrai là.
Expr.
Savoir à quoi s’en tenir, avoir son opinion faite, savoir à quoi s’attendre.
Vieilli.
Se tenir à peu de chose, se tenir à peu, etc., s’arrêter à des détails, y attacher trop d’importance.
Il se tient à une vétille dans une affaire qui peut faire sa fortune.
4.
Avoir lieu, se dérouler.
Les Jeux olympiques se tiennent tous les quatre ans.
Les audiences se tiendront dans cette salle.
Ce marché se tient ordinairement en tel endroit.
Impers.
Il se tint un conseil entre eux.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- ténébreusement, adv.
- ténébreux, -euse, adj.
- ténébrion, n. m.
- tènement, n. m. [7e édition]
- ténesme, n. m.
- tenettes, n. f. pl. [7e édition]
- teneur [I], n. f.
- teneur, -euse [II], n.
- ténia, n. m.
- ténifuge, adj.
- tenir, v. tr., intr. et pron.
- tennis, n.
- tennis-elbow, n. m.
- tenon, n. m.
- ténor, n. m.
- ténorino, n. m.
- ténoriser, v. intr.
- ténotomie, n. f.
- tenrec, n. m.
- tenseur, adj. m. et n. m.
CONJUGAISON
je | tiens |
tu | tiens |
il, elle | tient |
nous | tenons |
vous | tenez |
ils, elles | tiennent |