un, une

II. UN, UNE

article indéfini (pluriel Des).
Étymologie : ixe siècle. Issu du latin unus, « un, un seul », puis de même sens.
↪ voir aussi : I. Un, une (adj. numér. et n.)III. Un, une (pr. indéf.)IV. Un, une (adj.)
■  L’article indéfini, au singulier comme au pluriel, prend la forme De dans les phrases négatives où il introduit un sujet postposé ou un complément d’objet direct, comme dans « Sur ce terrain ne poussent pas de fleurs », « Elle ne s’est pas acheté de robe » ou « Ces chiens n’ont pas de puces », sauf dans les cas de négation partielle, comme dans « Il ne porte pas une chemise mais un polo ». Au pluriel, l’article Des prend souvent la forme De quand il est suivi d’un adjectif qualificatif, comme dans « De grosses larmes roulaient sur ses joues ».

I.

I. L’article indéfini introduit un nom commun.
1.  S’emploie pour parler d’un être ou d’une chose appartenant à un ensemble donné mais qu’on ne peut ou ne veut identifier plus précisément. Une femme a téléphoné ce matin. Un homme à la mer ! Il s’est enfui à bord d’une voiture rouge. Au pluriel, l’indétermination porte à la fois sur l’identité et sur le nombre des êtres ou des choses dont il est question. Il y a des singes et des oiseaux tropicaux dans cette réserve. J’ai acheté des cerises et deux melons.
▪ Spécialement. Dans un récit, pour mentionner quelqu’un, quelque chose pour la première fois. Un roi et une reine vivaient dans un château… Un homme marchait seul sur un chemin tortueux.
▪ Loc. Un jour, se dit en parlant d’une date indéterminée dans le passé ou l’avenir. Un jour qu’il pleuvait, où il pleuvait. Un jour, il comprendra. Un jour ou l’autre, à une date, à un moment quelconque. D’un jour à l’autre, dans un avenir indéterminé mais proche, de façon imminente. Une fois, dans une certaine occasion, à une époque non précisée. Je me souviens qu’une fois nous avons déjeuné dans cette auberge. Il était une fois…, formule par laquelle commencent fréquemment les contes. Une fois s’emploie aussi pour marquer que quelque chose est considéré comme irrévocable. Rien ne l’empêchera de faire ce qu’il a une fois décidé. Loc. conj. Une fois que, dès que, aussitôt que, dès lors que. Une fois que vous serez arrivé au carrefour ou, elliptiquement, une fois arrivé au carrefour, prenez à gauche.
2.  S’emploie pour parler d’un être ou d’une chose que l’on considère comme un représentant quelconque de l’ensemble donné auquel il appartient. Appelez un médecin. Il aimerait avoir un chien, des poissons. Puis-je avoir un café ? Un dictionnaire est indispensable à toute bibliothèque. Loc. Un chacun, tout un chacun, tout le monde, n’importe qui. Tout un chacun peut en profiter. Un tel, une telle, voir Tel.
▪ Spécialement. Pour introduire un nom en position d’attribut permettant d’exprimer l’appartenance du sujet à une catégorie donnée. Marie est une amie d’enfance. C’est un Parisien. Vous n’êtes que des idiots ! L’ornithorynque est un mammifère, l’araignée n’est pas un insecte mais un arachnide. Le riz est un aliment riche en glucides.
▪ Pour évoquer le représentant type d’une catégorie déterminée, en particulier dans des définitions ou des sentences. Un angle droit mesure 90°. Un député a pour fonction de voter les lois. Votre attitude ne convient pas à un chef.

II.

II. L’article indéfini introduit un nom propre.
1.  S’emploie devant un prénom, un nom de famille, de dynastie pour mentionner un individu dont l’identité n’est pas autrement précisée. Une certaine Madeleine a essayé de vous joindre. Là vivait un dénommé Dupont. Un Borgia, un Bourbon lui a succédé.
2.  S’emploie devant un nom propre de personne ou de chose pour faire de quelqu’un, de quelque chose une référence, un modèle. Cet orateur est un vrai Cicéron. Un Victor Hugo au petit pied. Il faudrait à ce siècle de nouveaux Molière ou de nouveaux Molières. C’est une Venise en miniature. Il a fabriqué un Colisée en carton.
3.  S’emploie devant un nom propre de personne ou un nom de marque pour parler des œuvres d’un artiste, des créations d’un inventeur ou des produits d’une marque. Dans ce musée se trouvent un Rodin et des Bourdelle. Conduire une Bugatti, une deux-chevaux.

III.

III. Emplois particuliers.
1.  Class. L’article indéfini pouvait s’employer au lieu de l’article défini pour former le superlatif. Une personne la plus honnête du monde.
2.  S’emploie devant les adjectifs possessifs mien, tien, sien quand ils sont épithètes. Un mien ami. Une sienne cousine.
3.  S’emploie dans des tours exprimant l’admiration, l’approbation, l’indignation. Elle est d’une grâce ! J’ai une soif ou, fam., une de ces soifs ! Expr. Ce n’est pas une vie, c’est une situation intenable, extrêmement pénible. Fam. C’est un monde ! voir Monde I.
▪ Devant un adjectif substantivé. Il est d’un bête ! Elle est d’un désagréable !
4.  Fam. S’emploie au pluriel devant un nom de nombre pour marquer l’approximation ou l’emphase. Il travaille jusqu’à des deux ou trois heures du matin. Il gagne des cinq millions d’euros par an.

IV.

IV. Omission de l’article.
1.  Dans certaines locutions, dans certains tours figés ou proverbes. Par hasard, par bonheur. Tirer parti, faire demi-tour. Attention, chien méchant ! Ralentir, travaux ! À bon chat, bon rat. Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.
2.  Dans certaines énumérations. Il y avait toutes sortes de fruits : pommes, poires, kiwis.
▪ Spécialement. Dans le second terme d’une énumération, quand les noms désignent des réalités étroitement associées ou une même réalité. Avez-vous des frères et sœurs ? J’ai invité des collègues et amis.
3.  Dans les constructions comportant un nom au pluriel précédé de la préposition de. Une allée plantée d’arbres. Cette omission permet de faire la distinction entre l’article indéfini et l’article défini contracté (de les) : Être couvert de brûlures mais Mourir des brûlures causées par l’incendie.
4.  Dans des constructions attributives ou des appositions. Il est médecin. Son fils, grand cuisinier, s’est installé à Londres.
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