ventre

VENTRE

nom masculin
Étymologie : xie siècle. Issu du latin venter, « ventre ».

I.

I. Partie du corps correspondant à la région abdominale ; cavité abdominale.
La peau du ventre. Avoir le ventre gonflé, tendu. Avoir mal au ventre, des maux de ventre. Il a reçu une balle dans le ventre. Le ventre d’un chien, d’un reptile, d’un poisson. Jonas est resté trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine. En apposition. Couleur ventre de biche ou, elliptiquement, ventre de biche, teinte d’un blanc roussâtre. Des étoffes ventre de biche. En composition. Bas-ventre, voir ce mot.
▪ Dans des jurons familiers et vieillis. Par le ventre de Dieu ! Ventre-Dieu ! Ventre-saint-gris !
▪ Spécialement. Cette partie du corps, selon qu’elle a plus ou moins de volume. Avoir, prendre, perdre du ventre. Rentrer le ventre. Avoir le ventre plat.
▪ Loc. et expr. Danse du ventre, nom donné en Occident à une danse traditionnelle d’Orient dans laquelle la danseuse fait bouger cette partie du corps en se déhanchant. Faire la danse du ventre (fig. et fam.), tout faire pour obtenir un avantage. Être, se mettre à plat ventre, être couché, s’allonger sur le ventre ; fig., Être, se mettre à plat ventre devant quelqu’un, s’abaisser, s’humilier devant lui. Un ventre de propriétaire, de bourgeois (vieilli), replet. Fig. Ventre à terre, à toute vitesse. Galoper ventre à terre. Marcher, passer sur le ventre de quelqu’un, écarter quelqu’un par tous les moyens pour parvenir à ses fins. Fam. Taper sur le ventre de quelqu’un, être trop familier. Le ventre mou, la partie la plus vulnérable d’une coalition, d’une ligne de front et, par extension, le point faible d’un groupe, d’un projet, d’un programme. Pop. Rire, manger à ventre déboutonné, sans retenue, avec excès. Se brosser le ventre, voir Brosser.

II.

II. Cette partie du corps considérée dans ses diverses fonctions.
1.  En tant que réceptacle des aliments, siège de la digestion. Avoir le ventre vide, creux. Il a le ventre plein. Elle n’a rien dans le ventre depuis hier.
▪ Loc. et expr. fam. Se remplir le ventre, manger abondamment. Tenir au ventre, se dit d’un aliment, d’un plat qui rassasie. N’être qu’un ventre, qu’un ventre sur pattes, ne songer qu’à manger. Se faire un Dieu de son ventre (vieilli), préférer à toute chose les plaisirs de la table. Avoir les yeux plus grands, plus gros que le ventre, présumer de son appétit et, fig., de ses capacités, en quelque domaine que ce soit. Bouder contre son ventre, voir Bouder. Avoir la reconnaissance du ventre, manifester sa gratitude aux personnes qui vous ont nourri ou, fig., aidé, secouru.
▪ Prov. Ventre affamé n’a pas d’oreilles, voir Affamé. Tout fait ventre, n’importe quel aliment peut rassasier, qu’il soit commun ou raffiné et, fig., tout peut être source de profit.
▪ Spécialement. Marque de domaine : médecine. Vieilli. Flux de ventre, voir Flux. Relâchement du ventre, diarrhée. Resserrer le ventre, se disait d’un aliment qui réduit la diarrhée ou qui constipe.
2.  En tant que lieu de la gestation. Le ventre maternel. L’enfant sort du ventre de sa mère.
▪ Loc. et expr. vieillies. Le ventre anoblit, voir Anoblir. Marque de domaine : droit. Curateur au ventre, chargé par le conseil de famille de veiller aux intérêts de l’enfant dont une femme est enceinte au moment du décès de son mari.
3.  En tant que siège de certaines émotions, de certaines dispositions morales. Seulement dans des locutions familières. Avoir la peur au ventre, être étreint par l’angoisse. Avoir la rage au ventre, être dans une grande colère ; vouloir prendre sa revanche. Mettre, remettre du cœur au ventre à quelqu’un, lui donner, lui redonner du courage. Je saurai ce qu’il a dans le ventre, je découvrirai ce dont il est capable, ce qu’il veut. Ne rien avoir dans le ventre, être un lâche ou un incapable. Avoir quelque chose dans le ventre, avoir du courage ou du caractère.
 Titre célèbre : Le Ventre de Paris, d’Émile Zola (1873).

III.

III. Par analogie.
1.  Partie inférieure, dessous d’un véhicule. L’avion a atterri sur le ventre.
2.  Partie renflée d’une chose généralement creuse. Le ventre d’une carafe, d’une jarre. Le ventre d’un luth. Le ventre d’un navire, ses flancs arrondis.
▪ Spécialement. Marque de domaine : bâtiment. Faire ventre, en parlant d’un mur devenir convexe, se bomber (on dit aussi Boucler). – Marque de domaine : physique. Point d’une onde stationnaire où l’amplitude des oscillations est le plus grande. Les nœuds et les ventres d’une onde sonore.
3.  Partie intérieure, profonde ou centrale de quelque chose. S’enfoncer dans le ventre de la terre. Une source jaillit du ventre de la montagne.
▪ Marque de domaine : presse. Le ventre de la page, dans un journal, l’emplacement réservé, au centre de la page, à un article important.
Voir aussi
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