y

II. Y

pronom adverbial.
Étymologie : ixe siècle. Issu du latin hic, « ici ».
↪ voir aussi : I. Y (n. m. inv.)
Le pronom adverbial y suit toujours les pronoms personnels compléments et précède le pronom adverbial en. Tu m’y as forcé. Il y en a. Il précède généralement le verbe. Tu t’y es laissé prendre. Elle n’y attache pas d’importance. Y parviendra-t-il jamais ? N’y réfléchissez pas trop longtemps ! Cependant, avec un verbe conjugué à l’impératif et sans négation, y se place après le verbe, séparé de lui, le cas échéant, par la forme atone des pronoms personnels compléments de la première et de la deuxième personne. Restez-y. Fais-m’y penser. Attardez-vous-y. Lorsque y est complément d’un verbe du premier groupe ou du verbe aller, conjugué à la deuxième personne du singulier de l’impératif, on ajoute un s à la fin du verbe pour des raisons euphoniques. Regardes-y à deux fois. Vas-y (mais Va y poser tes affaires).
1.  Avec une valeur d’adverbe de lieu. À cet endroit-là, dans le lieu dont on parle, dont il a été question. Il y sera avant l’aube. N’allez pas dans cette région, il y fait trop chaud. Les pâtisseries qu’on y vend sont réputées. Il connaît parfaitement l’Italie pour y avoir habité longtemps. Après le verbe aller conjugué au futur ou au conditionnel, on omet en général le pronom adverbial y pour empêcher le hiatus : on dira ainsi Je dois me rendre chez le médecin, j’irai demain.
▪ Expr. J’y suis, j’y reste, formule que Mac-Mahon aurait prononcée après la prise du fort de Malakoff à Sébastopol en 1855, lors de la guerre de Crimée, et qu’on emploie plaisamment pour affirmer sa volonté de ne pas quitter un lieu et, par extension, de ne pas renoncer à un projet.
▪ En composition. Sot-l’y-laisse, voir ce mot.
2.  Avec une valeur de pronom personnel, renvoyant à la troisième personne, y est invariable et équivaut à lui, elle, eux, elles, cela, précédés de la préposition à. Y a généralement pour référent une chose ou une partie d’énoncé. Ce vase est fragile, n’y touchez pas. On a beau lui répéter les règles, il refuse de s’y plier. « Il faudra que tous les élèves soient munis de leur convocation. – J’y veillerai. »
▪ Il est préférable d’éviter le pronom adverbial y lorsque le référent est une personne ; ainsi, on distinguera Leur départ approche, il y pense souvent et Son ami est malade, il pense souvent à lui.
▪ Y s’emploie :
–  comme complément d’objet indirect d’un verbe se construisant avec la préposition à. Votre discours était fort pertinent, nous y adhérons pleinement. Elle y consacre beaucoup de temps. On ne doit y avoir recours qu’en cas d’urgence. Puisque vous y tenez…
–  comme complément d’un adjectif se construisant avec la préposition à. Cette cause lui est chère, elle y est particulièrement sensible. Il y est habitué, prêt, apte.
▪ Prov. Souvent femme varie, bien fol est qui s’y fie, voir Souvent. Qui s’y frotte s’y pique, voir Piquer.
3.  Y s’emploie dans un grand nombre de locutions et d’expressions, qui sont expliquées au mot principal, dans lesquelles son référent est souvent sous-entendu et vague. Ne plus y être, s’égarer, perdre le cours d’une explication ; déraisonner. N’y plus tenir, ne plus pouvoir résister. Il y a, voir Avoir I. Il y va de, voir Aller I. Y être pour quelque chose, être responsable d’une action, avoir participé à une entreprise. Y être pour quelqu’un, être disposé à le recevoir, à l’écouter. Je n’y suis pour personne ! N’y voir que du feu. Y mettre du sien. Y regarder à deux fois. Y compris, voir Comprendre.
▪ Fam. Y rester, mourir. Y aller, voir Aller I. S’y connaître, voir Connaître. Ça y est, c’est terminé, réglé ; ce qu’on pouvait espérer ou craindre est arrivé. Qu’il y vienne, qu’il s’en avise, qu’il ait cette audace. Il sait y faire, se dit de quelqu’un qui arrive à ses fins sans difficulté. Y perdre son latin, voir Latin. Pop. Viens-y, venez-y ! formule de défi. Ne pas y couper, ne pas échapper à quelque chose de déplaisant.
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