veste

1re édition

VESTE.

s. f. (L’S se prononce.)
■  Sorte de longue robe, qui se met par dessus les autres habits, & se porte par les peuples du Levant. Longue veste. veste à la Turque. veste de drap d’or.
Il se dit aussi, d’Une maniere de longue camisole, qu’on porte sous le juste-au corps, & qui sert comme de pourpoint. Veste de brocart, de satin &c.

vestir

■ Vestir. v. act. Habiller, fournir d’habillement. C’est une des œuvres de misericorde de vestir les pauvres, de vestir les nuds. à son enterrement on a vestu douze pauvres. il est obligé de nourrir & de vestir cet enfant.
On dit aussi, Vestir un enfant, pour dire, Luy donner sa premiere robe. Et on dit, Vestir une robe, une soutane, une camisole, &c. pour dire, Mettre sur soy une robe, une soutanne, une camisole, &c.
Il s’employe plus ordinairement avec les pronoms personnels, & signifie, Prendre son habillement sur soy, s’habiller. Il est long-temps à se vestir. vestez-vous promptement. le Prestre se vestoit pour dire la Messe.
On dit aussi, Se vestir, pour dire, Estre habillé d’une certaine maniere. Ces peuples-là se vestent à la Françoise, à la Turque. vous n’avez jamais d’habits que de meschante estoffe, que ne vous vestez-vous mieux. il est tousjours bien vestu, mal vestu. vous voilà bien vestu pour vostre hyver. vestu superbement, à l’avantage. vestu de drap de soye, &c.
On dit prov. d’Un homme qui a plusieurs vestements l’un sur l’autre, qu’Il est vestu comme un oignon.
■ Vestu, ue. part.

vesture

■ Vesture. s. f. Ceremonie qui se fait ordinairement dans les Convents en donnant l’habit à un Religieux ou à une Religieuse. Il a assisté à la vesture d’une telle.

devestir

■ Devestir. v. act. Despoüiller, deshabiller, oster les vestements de dessus le corps. Devestez cet enfant. le Prestre estoit à la sacristie qui se devestoit.
On dit aussi, Se devestir, pour dire, Se degarnir d’habits. Il fait encore froid, ne vous devestez pas. il est dangereux de se devestir si-tost. Et on dit figur. qu’On a devestu un homme de sa charge, qu’il s’est devestu de son benefice, pour dire, qu’On l’a depossedé de sa charge, qu’il s’est defait de son benefice.
■ Devestu, ue. part.

revestir

■ Revestir. v. act. Donner des habits à une personne qui n’en a point, l’habiller. Ce pauvre garçon n’avoit qu’un meschant habit tout deschiré, je l’ay revestu.
On appelle, Gueux revestu, Un homme de rien qui a fait fortune, & en est devenu arrogant.
Il signifie aussi, Reprendre l’habit qu’on venoit de quitter, ou en prendre un autre. Revestez vous. il s’estoit deshabillé, il se revestit.
On dit fig. Revestir un fossé, un bastion, pour dire, Le couvrir, le remparer, de pierre, de brique, de gazon.
Revestir, se dit aussi, Des habits de dignité & de ceremonie qu’on met pardessus, l’habit ordinaire. Le Roy estoit revestu des habits Royaux. deux Aumosniers revestirent ce Prelat de ses habits pontificaux. on fit insulte à ce President, lors qu’il estoit revestu de sa robe de Magistrat.
On dit, En termes de pratique, d’Un acte qui est fait dans toutes les formes, qu’Il est revestu de toutes ses solemnitez.
Il se dit fig. Des charges, des benefices, des emplois dont on est pourveu. La charge dont je vous ay revestu. je m’en suis dépoüillé pour le revestir. il est revestu d’une belle charge. les graces, les belles qualitez dont il est revestu.

revestement

■ Revestement. s. m. Ouvrage de pierre, de brique, ou autre matiere solide dont on revest un fossé, un bastion. Le revestement du fossé.

revestiaire

■ Revestiaire. s. m. (L’S se prononce.) Lieu separé dans l’Eglise, où les Prestres se revestent des habits sacerdotaux pour l’Office divin.
On appelle aussi, Revestiaire, Certaine somme que chaque Religieux prend en certaines Communautez pour son entretien d’habits, de linge &c.

for-vestu

■ For-vestu s. m. Un homme de rien, qui n’a point de bien, qui n’est pas connu. On me veut donner un for-vestu pour caution.

investir

■ Investir. v. a. Donner avec de certaines formalitez, avec de certaines ceremonies le titre d’un fief, & la faculté de le posseder. L’Empereur l’a investi de cet Electorat, de ce Duché. autrefois on investissoit les Ducs par la banniere.
Il signifie aussi, Environner une place de guerre, enveloper des troupes, en sorte que tous les passages, pour le secours & pour la retraite, soient fermez. Il investit la place avec trois mille chevaux. il poussa les ennemis jusques dans leur camp, & les investit. il tient l’armée ennemie investie en un tel endroit. on investissoit la place quand &c.
■ Investi, ie. part.

investiture

■ Investiture. s. f. v. L’acte par lequel on est investi d’un fief par le Seigneur dominant. Donner l’investiture d’un fief. lettres d’investiture.

travestir

■ Travestir. v. act. Desguiser en faisant prendre l’habit d’un autre sexe ou d’une autre condition. On le travestit en femme pour le sauver de prison. on a travesti des soldats en paysans pour surprendre la place.
Il s’employe ordinairement avec les pronoms personnels. Il se travestit souvent. se travestir pour passer au travers des ennemis.
On dit fig. qu’Un homme se travestit, pour dire, qu’Il change de caractere, qu’il change sa maniere ordinaire. C’est un scelerat qui fait le devot. il se travestit. c’est un esprit souple, facile, il se travestit, il a le don de se travestir comme il luy plaist.
■ Travesti, ie. part.

travestissement [Additions et corrections]

■ Travestissement. s. m. v. Deguisement, action par laquelle on se travestit, & estat de celuy qui est travesti. Son travestissement le fit méconnoistre à tout le monde.
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